Tour du Lac Léman non-stop en courant, du 15 au 16 avril en 24h08 min, 197 km



Départ de la plage de Préverenges vendredi soir à 20h07. On a trouvé un parking sans limitation de temps.

4 litres de boisson, quelques barres énergétiques, 3 gels, quelques pâtes de fruit, du sel, 1 pélerine, des gants, un bonnet ave sac touriste et porte-bidon et un coeur gros comme ça, avec quand même plusieurs points d’interrogation : est-ce raisonnable ? sommes-nous fous ? On commence par les chemins pédestres.

        

A Morges, Fête de la Tulipe, nos oignons ne sont pas encore mûrs, les pieds encore bien frais. la nuit tombe, on allume les lampes sur un petit sentier qui longe un ruisseau, au nord de la « route suisse ». Il va y avoir pleine lune, le temps est frais, au début je ne bois pas trop, Julia boit sans arrêt. On court sur un rythme de 8.5 – 9 km/h, prévoyants, car ça risque d’être long. Julia, la métronome reste en arrière si je vais trop vite, donc je ralentis.

On a même des ombres grâce à la lune, on suit la route avec de brèves escapades de temps à autre sur des chemins parallèles. A Nyon, on fait notre premier arrêt pour recharger nos gourdes avec la réserve du sac.

On n’est pas encore assez usagé pour qu’on soit accepté pour les puces de Nyon, donc on continue notre route. Car ils prennent apparemment aussi de drôles de zoulous marchant, comme le démontre l’affiche.

        

A Nyon, on passe devant le bistrot où on avait soupé après mon premier 24h, en 2002. Une patrouille de police nous regarde passer à Versoix, on est tout autant remarqué devant quelques bistrots où des gens fument dehors. Dans le parc qui suit le Pont du Mont-Blanc, à Genève, devant une statue. Il est peu avant 2h du matin, on a 54 km au compteur. Depuis minuit, on commence à manger et à boire davantage. J’ai sorti les gants. Il fait frais.

        

Depuis Coligny, on suit la route du bord du Lac, on arrive à Anières et Julia stoppe subitement devant ce panneau, contraction de Gabi et Jule pour Julia, (prononcer » ioule » en allemand) Gabi étant une amie coureuse… »J’aimerais le 22 à Anières » me trotte dans la tête, je fais quelques kilomètres avec l’ami Fernand Reynaud…. Un renard traverse la route devant nous, un jeune qui détale à toute allure.

6 h du matin, vers Excenevex, le petit jour se lève, le froid se fait plus vif, on va ressortir les gants et je sors mon buff pour me protéger les oreilles. Vers les 3 heures du matin, Julia a un léger coup de pompe et les étours. Elle prend 2 fois 2 pastilles de sel, j’en profite aussi pour en prendre 2. On a envie de salé. Je connais un petit coup de mou au moral peu de temps après, un petit ras le bol qui passe en m’alimentant. Le ventre vide, c’est ma tête qui surchauffe, expérience maintes fois vécues.

La lune a disparu et il fait nuit noire. Julia sort son répertoire de chansons, de mélodies, on parle musique, de quelques tubes nostalgiques. Devant un panneau Thonon 24 km ou Thonon 19 km, on discute un peu et on choisit la variante 24 km qui reste plus près du lac. Julia a faim, il est 6h49 et Julia me propose une pizza d’un automate. Non, pas ça…je lui dit d’attendre une boulangerie et 200 m plus loin, c’est magnifique une nous attend avec ses parfums à vous mettre en appétit.

Ici dedans, on n’a que l’embarras du choix, il y a tout ce que l’on peut souhaiter. Il y a même des petites tables. Je commande une pizza au fromage et Julia prend un sandwich familial à elle toute seule. Je bois 2 cafés au lait bien corsé, tout est parfaitement déconseillé quand on court mais je ne vais avoir aucun problème et ça me tient un bon moment au ventre. On aurait bien voulu une paire de jambes neuves, mais dans le comptoir, il n’y avait qu’une paire de bras, sont-ils en massepain ? On a 90 km au compteur et je me dis qu’on a dû faire la moitié….

        

        

A Thonon, on remplit nos bouteilles à une fontaine, on a 100 km tout rond. Peu avant Evian, on retrouve le bord du Lac qu’on perd parfois de vue. Je me rachète un pain dans une boulangerie qui va me durer environ 3 heures de temps, jusqu’à Mielleries, petit village avant St-Gingolph.

A Evian, magnifique jardin, toujours des tulipes et les singes montent aux arbres, c’est la fête, on est en forme.

Quelques exercices d’étirement ne font pas de mal.

Devant le casino, on est en plein pari. Allons-nous réussir le nôtre ? On en est à environ 110 km, il y a encore un bon bout, on n’est qu’en face de Lausanne….

Entrée de St-Gingolph, le printemps nous éblouit les yeux.

St-Gingolph, village frontière, on fait de nouveau le plein de boisson, on mange 2 yoghurts chacun, on achète des chips, toujours envie de salé…Quequ’un nous demande d’où on vient et où on va, je réponds Préverenges, il marmonne quelque chose, je pense qu’il ne nous croit pas. Je pense qu’il nous a déjà croisé ou dépassé en auto. Arrivé au Bouveret, on suit malheureusement la route cantonale, n’ayant pas vu la piste cyclable. On la suit jusqu’aux Evouettes où je me renseigne pour le pont qui doit enjamber le Rhône.

Après le Bouveret, sur les rives du Rhône, alors qu’on a fait un détour involontaire, presque jusqu’au pont routier après Les Evouettes. On se renseigne et on reprend ensuite la piste cyclable. On voit qu’on est dans un canton à l’humour divin.

A l’entrée de Montreux, c’est un festival de promeneurs et de plates-bandes fleuries.

Et des décorations d’animaux faites en branches de sapins, thuyas et cie, de nouveau des singes…. On va s’arrêter pour manger une glace, c’est quand même un peu les vacances, il ne faut pas l’oublier.

Il n’y a que la route cantonale entre Vevey et Cully, , c’est bruyant. On commence à marquer le pas et durant 15 km, on avance sans trop discuter, l’un derrière l’autre sur le trottoir. Arrivés à Ouchy, nous faisons une petite pause boisson et snickers. Heureusement qu’il y a des kiosques ouverts pour se ravitailler. On n’a pas envie de gel qu’on a encore en réserve.

        

Depuis Ouchy, je ne connais pas le chemin, on demande plusieurs fois si c’est encore loin, on commence de bien ressentir la fatigue. Julia n’a plus assez bu ni mangé et connais un coup de barre. On finit notre périple par le bord du lac, on enjambe la Venoge et on sait qu’on y est presque. Le compteur marque 196.8 km, 24h08 minutes. On l’a fait !

Quelques photos prises par des promeneurs sur le départ, on ne va pas traîner pour s’en aller. Le retour en auto se passe bien, la fatigue ne nous accable pas encore, on discute beaucoup.

Les drôles d’oiseaux…..migrateurs finissent toujours par revenir au lieu de départ !!!

Mais les migrations, ça fatigue quand même !!