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Bienvenue sur le site officiel de Christian Fatton!

Vous êtes sur le site d’un coureur passionné de course à pied d’ultra qui se plaît d’essayer de repousser ses limites.

L’amitié trouvée en course et de nouveaux défis sportifs sont mes moteurs. J’ai la chance de pouvoir compter sur de nombreux amis, mes enfants, ma famille ou ma femme pour me ravitailler lors de ces grosses compétitions. Merci sincèrement, je leur dois la plupart de mes meilleurs résultats lorsqu’une assistance est autorisée.

Je vous laisse aussi découvrir mes poèmes dont les idées me sont venues souvent en courant. Au travers des menus, vous apprendrez ainsi à me connaître un peu mieux et vous invite à me contacter.

Dans la mesure de mes moyens, j’essaierai de répondre à vos attentes.La course à pied, malgré mon esprit compétitif, est pour moi un espace de rencontre et de partage amical. C’est pour moi souvent un lieu festif plein de joies diverses.

Je vous souhaite de bons moments sur mon site, mais n’oubliez pas l’heure de votre entraînement!

Dernières News :


Des photos et des photos...

Depuis 2015, il n'y avait plus de nouvelles photos, c'est désormais chose faite. Il manque encore quelques années, qui vont venir courant fin octobre. Il y a l'épopée de la Transpyrénéa de 860 km non-stop de 2016, le swiss Canyon Trail de 2018, le Morbihan, les championnats d'Europe bancaire de cross à Vienne, Crossing Switzerland 2022, et tout un tas d'autres depuis 2015. Avec de belles photos faites par des pros, comme à Firenze-Faenza, 100 km des Eléphants, etc....
Il y a aussi quelques vidéos de 2024, de la Deutschlandlauf, de Canal Alpha et de Julia durant ses quelques débuts d'étapes quand elle m'a accompagné. 

News postée le : 02.10.2024

2024.09.28 Everesting sur l'Uetliberg à Zürich

Everesting sur l'Uetliberg à Zürich, ou monter à la hauteur de l'Everest en escaladant 30 fois cette petite montagne, mais bien pentue.

Sur la vingtaine au départ, en raison de la pluie qui nous arrose plusieurs fois très généreusement, la plupart des coureurs vont s'arrêter au sommet du Cervin, soit à la moitié de la hauteur de l'Everest. 9000 m de D+ et 101.7 km officiellement. (104.6 à mon GPS) Belle expérience, une belle victoire pour moi, j'étais aux avants-postes dès le début avant que tous s'arrêtent une fois les 15 tours atteints. Certains renoncent après quelques tours de plus pour être classés avec les 15 tours/4500 m D+. Julia me fait l'assistance pour les 14 derniers tours après avoir travaillé le matin. De nuit, elle va m'accompagner sur quelques tours, j'ai beaucoup apprécié, on pouvait un peu causer sur les parties plus faciles. J'ai remarqué que seulement avec ma lampe, la tête bien penchée en avant, j'avais tendance à partir sur la gauche, où un ruisseau coulait. J'imagine que je faisais sans m'en rendre compte des pas plus longs avec la jambe droite, de nuit et que je ne corrigeais pas la trajectoire. Je perds du temps à changer de chaussures après 10 et 13 tours, trop de problèmes pour le pied gauche. Je dois aussi délacer les 3 paires utilisées au pied gauche, la pente étant tellement raide dans la partie centrale du parcours que mon pied glissant en avant se fait compresser par un laçage un peu serré. A droite, où c'était moins tendu, je n'avais aucun problème, donc j'en ai tiré les conséquences et ça m'a expliqué pourquoi j'avais mal à gauche et non à droite. Je n'ai pas connu de grosses baisses de régime, j'ai bien tenu jusqu'au bout, spécialement pour les ascensions. C'est en descente que mon rythme a le plus baissé, en raison des douleurs aux quadriceps pour retenir le corps et garder une vitesse de sécurité. L'adhérence était limite dans les parties les plus pentues, en descente. Le chemin est resté de qualité, car c'était du gravier bien compacté et non de la terre, donc ce n'est jamais devenu boueux. J'ai bien pu profiter de me pousser avec les bâtons alu, pour m'aider à gravir cette pente. En descente, les bâtons me permettaient aussi de me retenir depuis la mi-course, dans les parties les plus raides. A mon avis c'était un net avantage pour autant qu'on sache bien les utiliser, il faut aussi un peu de force dans les bras, ça aide bien. Peu avait choisi l'option des bâtons. Christian Marti nous a offert une belle organisation avec son team avec de bonnes choses à manger qui allaient bien pour courir, dont des soupes à l'orge et à la courge, des lasagnes et une grande variété de choses froides. A l'arrivée après 19h13.34, nous avons passé quelques heures à discuter tout en rechargeant l'estomac. Aucune idée du temps qu'a mis Alexandre, le 2ème coureur à terminer les 30 tours, il avait une grosse volonté de vouloir continuer, même seul durant plusieurs longues heures. Une belle nouvelle expérience et quel plaisir aussi de fêter une victoire. Elle est petite, vu qu'on n'est que 2 à la fin à être classés sur les 9000 m, mais au départ, la majorité voulait faire la totale.

 

  

 

News postée le : 29.09.2024

2024.09.14 et 15 USO, Ultra du Sud-Ouest 202 km 2221 m D+

Pomport , vignoble de Montbazillac, connu pour ses breuvages de vins doux… que j’m bien.

À bon port aussi à Pomport après avoir réussi l’USO et ses 202 kms et 2221 m D+.

Vingt dioù, que ce ne fut pas facile d’enchaîner les 80 derniers kms avec la nuit fraîche, l’envie de dormir, et lent vis en zombie le long de la Dordogne, mais je ne dors, cogne parfois mes pieds contre les rebords de la route, jette un œil ébahi sur la pleine lune et celle ci couchée ensuite sur le magnifique ciel étoilé. La fête commence par le franchissement de l’arrivée et elle continue par les retrouvailles des autres participants, finisher ou non et notre équipe de choc, Séverine et Popol, les organisateurs et leurs amis bénévoles.

C’est dangereux ces courses trop sympathiques, on a envie de revenir… mais pourtant on souffre! J’arrivais presque plus à marcher tellement j’avais les pieds enflammés. Le parcours avait un goût de reviens-y, Comme le repas de l’apéro aux desserts. Alors? J’ai la mémoire courte… question souffrance, c’est le positif de ma conclusion

CR de course, précisions, anecdote:
Sitôt le dépard donné, après 400 m, le peloton encore groupé continue tout droit au premier carrefour, on nous crie qu'on doit tourner à gauche. Popol nous l'avait dit, car là il n'avait pas fléché... mais devant les nombreuses recommandations, apparemment, on n'a pas capté. A ce moment, je regarde la navigation sur mon GPS. Je constate que j'ai oublié de le mettre en application. J'arrête donc mon chrono et charge l'itinéraire et relance le tout. Je me retrouve dernier et je fais l'effort pour rejoindre Julia, en 2 ou 3è position. Elle court avec Christophe, devant il y a Nicolas et Maurice, qui vont abandonner pour raisons de froid nocturne et de blessure. Au 1er ravitaillement, je rattrape Nicolas, Julia est à vue, Christophe aussi, environ 150 et 100 m devant. Mais l'écart va rapidement augmenté, je dois aussi commencer à faire des pauses pour refroidir mon pied qui brûle après les montées. Nicolas n'arrive pas à suivre. Au Km 58 environ, juste après avoir cueilli 3 figues et 400 m plus loin, 8 autres figues sur les figuiers bien nombreux le long de la route, je vois revenir Fabrice, Jean-Noël, Gilles et William. Au ravito du 61.5ème km, j'y arrive juste derrière Jean-Noël, suivent les 3 autres précités. Je mange du riz, une saucisse à rôtir assez fine, du chocolat, biscuit, nougat québécois, diverses choses et je repars le premier de ce groupe qui se ravitaille bien aussi. Je serai rattrapé par Gilles et Jean-Noël au 68ème, dans une descente. Dès lors, nous allons nous dépasser, nous rattraper, courir un peu ensemble tout en discutant un peu, avec Jean-Noël et Gilles, jusqu'au 4ème ravitaillement, au gré du profil de la course et de la forme propre à chacun.
Après le 4è ravito, en repartant, j'aperçois Christophe 400 m devant dans la montée qui suit. Je vais le retrouver au 5è ravito, du 99,5 km. Gilles et Jean-Noël, je les ai vus me passer définitivement autour du 89-90ème km et progressivement perdu de vue. Ils seront à l'arrivée 3h et 2 h avant moi. Christophe repart avant moi, se trompe de boucle depuis Montbazillac et fais les derniers kms de la course. Il fera la boucle de Montbazillac à Pomport (arrivée) que nous faisons à ce moment-là, à la fin de son parcours lors de son 2ème passage à Montbazillac. Je le vois arriver à Pomport alors que j'en repars, après avoir bien mangé, m'être habillé de 2 couches supplémentaires au haut du corps, mis un buff pour la tête, pris une 2ème lampe frontale par sécurité, enfilé des gants... tout en mangeant à nouveau 2 saucisses à rôtir, du riz, diverses compotes, chocolat, café, vermicelles etc....je ne sais plus trop bien, tellement j'avais faim et diversifié mes aliments. Les kms jusqu'au 144.5 km, prochaine halte de contrôle et ravitaillement me paraissent très longs, car avec la nuit, je deviens lent. Je dévore à nouveau saucisses et pâtes et diverses choses. J'avais envie de demander à pouvoir dormir au chaud relatif dans l'auto du bénévole, quelques 10-15 minutes, mais finalement, je ne l'ai pas fait. Je repars et rapidement, je deviens un vrai zombie qui dort debout, naviguant sur la piste cyclable du bord de la Dordogne, de droite à gauche, parfois presque à l'arrêt, car m'endormissant... Je bois mon sirop de menthe agrémenté de café, mon coca, mais rien n'y fait je dors...enfin presque. Finalement, le jour arrive, j'enlève quelques habits à 8 h, mais c'est encore bien frais. Durant la nuit, j'ai même enfilé une 2ème paire de gants sur la première. La pleine lune était magnifique mais vers les 3 h du matin je pense, elle avait disparu. Ensuite, c'est un magnifique ciel étoilé qui nous incitait à lever la tête. 
Du 164 au 184ème km, j'irai un peu plus vite, mais j'arrive pas vraiment à courir régulièrement. C'est du jogging ou de la marche forcée. Au 164, ravito tenu par Magali, je remange 2 saucisses, après avoir demandé combien de coureurs sont encore en course derrière moi, afin de savoir combien je peux en manger... Elle m'apprend qu'il n'y a plus que Frank. Mais Christophe est toujours en course, il arrivera 1 h exactement derrière moi. Mais il a effectivement eu l'envie de s'arrêter. L'info est partie, et lui aussi reparti, rendant l'info inexact. Au dernier ravito, la femme de Frank m'informe qu'il va y arriver vers 13h30, il est 13h10. Je n'ai pas envie d'être rattrapé mais ça veut dire que je suis en danger, vu qu'il m'a repris une heure depuis le 140ème. Une petite erreur de parcours en sortant de Montbazillac, me fait perdre 3-4 minutes, et j'estime que je n'ai peut-être que 15 minutes, plus l'erreur, ça veut peut-être dire que je n'ai que 12 minutes d'avance. Je pense que c'est foutu... à moins que j'essaie vraiment d'accélérer. A la faveur de la descente qui suit Montbazillac pour arriver en plaine, j'arrive à améliorer ma vitesse de 5.5 km/h 6 km/h à 8 - 8.25 km/h, et cela durant les 13 kms qui suivent.
Popol et Julia me croise en auto à ce moment-là, peu avant les dernières montées, et je leurs demande de me renseigner sur l'écart sur Frank. J'apprends peu de temps après qu'il est arrivé 40 minutes derrière moi au ravito du 184. Donc, il n'y a aucun stress à avoir. Je garde tout de même le meilleur tempo possible pour abréger mon temps de course. La toute dernière montée est vraiment raide, le pied s'enflamme un maximum. Puis 2 gros kms jusqu'à l'arrivée et voilà... une course de plus de 200 km à mon actif de terminée en 32h35. Content. 
Les heures et les 2 jours suivants, grosse peine à marcher tellement le pied est enflammé, enflé. Le droit va mieux mais fais aussi mal, très enflé. 
Une anecdote de course: autour de 23 h, à 6 km environ de Pomport, une auto ralenti à côté de moi, fenêtre ouverte.
Une belle femme, fin trentaine-quarantaine, cheveux blonds bouclés me demande si je ne veux pas monter dans son auto pour me reposer un peu. Vous devez être fatigué, venez, je m'arrête, vous pouvez ensuite vous reposer un peu, ça vous fera du bien, montez dans l'auto. J'explique que je suis en course et qu'il est interdit de monter dans une auto. Elle insiste un peu, je finis par dire "laissez-moi en paix s'il vous plaît", puis elle me demande mon nom. Je ne réponds pas, je trottine toujours, la voiture à mon côté, la route est étroite. Elle revient à la charge, me dit de venir me reposer, me demande si je suis sûr que ça va bien et si ça va aller pour moi de continuer. J'y réponds que oui... ça va aller enfin j'espère, ça va, il n'y a pas de problème et j'y dis "allez plus en avant, il y a 3 autres plus jeunes devant moi" 
Elle me demande s'il y a aussi Jean-Noël, oui, il y a Jean-Noël. Après encore quelques échanges toujours un peu pareils, elle me laisse tranquille, à ma demande. Je la croise arrêtée au village qui arrive, en train de téléphoner, ses phares m'éblouissant longtemps, car ça monte un peu et l'auto me fait face. Je relève le no d'auto, et le mémorise grâce à un message whattsapp vocal, sans explication, à Julia. Dans ma tête, je me dis drôle de manière de chasser d'éventuels clients, prenant cette femme pour une femme au petits moeurs, de petite vertu. (pour rester poli) Au ravitaillement de Pomport, je parle avec Fabrice, Charles, William, qui ont arrêté leur effort et Séverine qui nous accueille chez elle. Puis je vois Jean-Noël qui ressort de la maison, (ravitaillement sur la terrasse). Je raconte mon aventure avec cette femme qui m'a proposé de venir me reposer dans son auto, que ça me ferait du bien... A Jean-Noël, j'y crie alors qu'il repart: J'ai fait la connaissance d'une femme qui semblait te connaître ! Oui, c'est ma fille, elle est gentille qu'il me répond... 
Eclats de rire de Fab, Charles et William et de Séverine, moi, moins à l'aise, heureusement Jean-Noël n'a pas su que j'avais pris sa fille pour une fille aux moeurs légers. Elle aurait dû se présenter, ce qui aurait évité un quiproquo. Et certaines phrases qui pouvaient être prises au sens que j'ai orienté...Bref, drôle mais...moins pour elle et pour moi. Mais rétrospectivement, j'étais très content d'être resté poli, avec ma demande de me laisser tranquille, svpl.....
Une anecdote que j'estimais assez rare pour être mentionnée. 
A bientôt

 

News postée le : 19.09.2024

Etoile Rouge d'Eguzon, 200 km en 3 jours du 31 août au dim. 2 septembre

Étoile rouge d’Eguzon 200 km (84, 85, 31 km du 30 août au 1er sept)

2 semaines après la DL et ses 1284 kms en 21 jours, j’étais pas tout frais et je l’avais remarqué durant les 3 entraînements de la semaine.

Dans la région de la Creuse et de l’Indre, ce n’est jamais plat et même si les montées ne sont jamais très raides, elles peuvent être longues, on a jamais l’impression de courir à plat. Terrain de jeu très exigeant et la chaleur s’est invitée le 1er jour surtout et elle nous a bien fait ralentir. Pour ma part j’ai trouvé que c’était rapide dès le départ avec un km descendant après 2 kms en 6:50. Là j’ai compris que j’étais plus fatigué que ce que je croyais. J’ai réussi à maintenir une vitesse de 7.5-7.6 km/h durant plus de 7 h, malgré 2 arrêts d’allègements en début de course et les ravitaillements qui me prennent environ 2 minutes pour remplir les gourdes et manger. La chaleur me fait chuter la moyenne à 7 km/h, alors qu’il ne reste que 10 kms après le cp 7. J’arrive à remettre un peu les gaz pour le dernier tronçon et je gagne 10 minutes sur le 7 kmh. Quelques petits tronçons sur des chemins ou dans l'herbe me font soit souffrir du pied sur les cailloux ou ralentir fortement. Mon inflammation sous la voûte plantaire depuis la Deutschlandlauf n'est pas tout à fait guérie et cela m'empêche d'avoir une semelle orthopédique qui me donne moins de douleurs sous l'avant-pied. Je rattrape quelques coureurs/coureuses car j'étais le dernier ou l'avant-dernier après 400 m... Si j'en rattrape rapidement 4 ou 5, nous étions 15 à partir à 5h30, je rattrape ensuite 2 ou 3 seulement, alors que normalement j'aurais dû partir avec les plus rapides à 6h30 et finir sur les 35 partants, autour des places 6 à 10. M'enfin, dans le sport, il faut s'attendre à tout...

2e étape je pars aux sensations et je remarque après une heure que je suis à un petit 8 km/h. 2 arrêts digestions sur les 20 premiers kms me font chuter la moyenne à 7,5 km/h et après 3 h dans le brouillard et une moiteur d’air épaisse, j’ai exactement 22.5 kms, quelques 300 m de moins que le 1er jour mais je suis 4e du groupe de 5:30, bien mieux que le jour d’avant où j’étais longtemps dans les 10-12e positions sur 15.

Les autres coureurs du groupe sont aussi fatigués à présent, comme moi dès le départ d’hier. Stéphanie me rattrape juste après les 3 h et me dit que je suis parti vite, mais je venais de remarquer que j’avais quasi le même kilométrage que hier après 3 h, et hier je n’avais pas vu de Stéphanie de la journée. Elle était dans les premiers du groupe de 5h30.

Je cours avec Benoît de temps en temps et on discute sur plusieurs kms. Il va me rattraper après le 2e ravitaillement dans une montée de trail en plein champ, je choisis où poser mon pied gauche et même le droit qui commence aussi à faire mal. Le chemin est mauvais et plein de cailloux. J’ai un petit coup de mou également et depuis le départ on a l’impression que ça fait que de monter. Nous passons sous l’autoroute au kms 35 environ et traversons une route juste après pour prendre une petite route au goudron très rugueux fait de gros gravier avec un surfaçage très inégal. Mon coup de mou n’est pas vraiment bon, je traîne un peu les pieds et avec mon pied droit tombant, si je ne lève pas assez la jambe, je m’encouble souvent (traduction pour les Français: trébucher). Et évidemment sans que je puisse réagir je plonge dans une petite descente sur cet asphalte transformé en vraie râpe à patates. Et la patatte c'est moi. Patatras, lje tombe donc, les 2 genoux font mal, le coude et le poignet droit aussi et le sang coule à ces divers endroits. Sonné je ripe sur le côté de la chaussée pour aller dans l’herbe. Au cas où une auto arriverait rapidement et qu'elle tourne, moi caché par la petite pente du début de la route, je me ferais encore écraser. Dans l'herbe, je tente de me relever. C’est Xavier qui va m’aider à le faire, mais ça fait bien 3 minutes que je suis par terre. Julia, qu'on m'avait annoncé 1 km derrière moi quelques centaines de mètres avant, me rattrape juste après que j'ai repris mon effort. Avec 1 km d'avance, sans ma chute, elle ne m'aurait pas rattrapé avant 6 à 7 ou même 8 à 9 km. En perdant 1 minute par km environ. C'est comme ça... Au ravitaillement qui suit, j'entends JB qui annonce voilà le cascadeur. Xavier, arrivé avec son auto avant moi me désinfecte avec le produit de Nicole qui tient le ravito. Auparavant j’ai lavé les plaies à l’eau et avec le sopalin ( traduction pour les Suisses: le Tela, papier ménage ?) qu'il m'avait donné, le sortant de son coffre.

Déjà que j’avais mal aux pieds, d’autant plus quand je marche, là j’ai les genoux, le poignet et la main droite en plus et il reste encore 47 kms… mon moral est assez bas, au niveau de l’asphalte qui m’incite à bien regarder où et comment je pose le pied droit. Une petite diversion à St Sulpice les Feuilles quand on passe devant l’atelier de Michel, artiste peintre qui a aussi fait le logo de l’Etoile rouge, et la peinture qui orne le prix souvenir, mis sous cadre. J'ai déjà une autre oeuvre de lui, suite à ma Mimilkil, du mois de mai 2024. Aussi une peinture transformée en sérigraphie, mise sous cadre. Très beau, j'aime beaucoup les 2 sérigraphies reçues. Gilles me rattrape à ce moment, lui parti une heure après moi. Il y aura aussi Gwen, Fabrice Pellefigue, Alain (parti à 5h30) et d’autres… Grâce à l’accompagnement d’Eric qui suit Sophie (partie aussi 1h après moi et qui me rattrape, vidéo) je retrouve le moral ne voyant pas que les kms passent mieux… puis avec l’accompagnement de Kalie aussi, elle qui suit Gwen, après avoir aidé aux ravitos. Mon rythme a chuté à 7 km/h, on a fini par sécher sous le soleil enfin venu en fin de matinée. Nous étions trempés et le slip et la cuissette vont me brûler avec ces frottements humides. Une petite pluie s'invite qui mouille la route, mais cela s'arrête aussitôt. Cyril me dépasse (parti à 6h30) accompagné de sa femme à vélo qui écoute de la musique et qui en fait profiter les autres, sa radio sur le porte-bagages. À 16 kms de la fin, Jean-Louis me donne de l’eau pour me refroidir la tête, j’avais oublié au dernier ravitaillement d’en reprendre. J'avais juste refait le plein de mes 2 gourdes de sirop. Mais j'ai 5 dl d'eau pour me refroidir et éventuellement pour compléter mon besoin de boire. Il me dit que Marie Jeanne est 800 m derrière et Fabrice Viaud ( lui parti 1h après moi ) est 1.5 kms derrière. Hier, j'ai rattrapé Marie-Jeanne après une cinquantaine de kms. On avait discuté un peu, puis j'étais un peu mieux qu'elle. Aujourd'hui, je ne veux plus être rattrapé. Donc j’arrive à remettre les gaz nécessaires et c’est moi qui reviens sur Gilles, que je ne reconnais pas de dos. Il a changé son t-shirt blanc rayé de fins traits bleus, comme un pull de marin contre un bleu. D'abord, j'ai cru que c'était Fabrice Pellefigue, car les 2 ont un bandage au pied, pour le releveur concernant Fabrice. J'ai rattrapé quelques 10 kms auparavant Benoit, qui dit avoir le genou hors d'état. Il a senti quelque chose lâché. On apprendra qu'il s'est déchiré les ligaments croisés. Il a dû abandonner au 50ème km, puis IRM à l'hôpital où il travaille à Chateauroux. Gilles, donc, marche, lui qui a un gros coup de mou et je reviens 2 kms plus loin sur Alain à 3 kms de l’arrivée, en traversant Eguzon. J’arrive à le distancer grâce à la dernière ascension à 2 kms de l’arrivée et y prendre 3 minutes. Il m'a dit avoir été impressionné de me voir courir toute la côte finale. J'apprends à l'arrivée que Julia s'est perdue à 2 km de l'arrivée, juste après le passage d'un pont. Elle a suivi le balisage d'une course pour VTT, identique au nôtre, sauf qu'il n'y avait pas de point rond derrière le trait de la flèche pour indiquer la direction. Et ce point fait toute la différence. Elle s'est engagée en forêt, a aussi chuté, sans gravité, sans saigner. Elle va faire 3 km de plus et perdre une demie-heure.

3e étape, peu avant le départ, Martine me fait un bandage sur ma main et mon doigt abimé après désinfection. Elle vient de faire pareil pour Gilles P., qui s'est blessé avec les portes-habits de la douche le soir avant, s'ouvrant l'arrière du crâne. Trois minutes avant le départ, pansement fait, je sors, me positionne en arrière du petit peloton. Cela va partir en côte. Je me sens assez bien après 2 kms pour trouver mon rythme de 8 km/h. Mais je suis assez loin question classement, dans les 6 à 7 derniers. Après 8 km, c’est le début du tronçon trail assez technique, trop pour moi et mon pied gauche qui fait mal dans les montées raides. Christian Perchoc me rattrape, j'étais avec lui jusqu'au 5 ou 6ème km, comme Jean-Mi, qui me rattrape un peu plus tard. Je vais prendre mon temps sans traîner pour autant mais je ne prends aucun risque. Du coup je me fais rattraper par plusieurs coureurs, je fais aussi quelques photos à divers beaux endroits. Je reviens sur Christian Perchoc qui a un sérieux problème à une cheville. Il descend à reculons dans certains endroits très raides. Jean-Mi monte pas trop bien, je reviens aussi sur lui. Nous serons assez souvent ensemble, Entre Christian, nous discutons souvent. Il me fait savoir que la passerelle que nous empruntons a vu passer la flamme olympique des Jeux de Paris 2024. Une sculpture de main tenant la torche se trouve à chaque extrémité de cette passerelle suspendue à des câbles. Je fais quelques photos, Christian me prend en photo avec mon natel. Les parties trails (8 kms et 2x 1.5 kms) me font prendre une vitesse d’escargot sur terrain sec. Bref j’ai fini cette Étoile rouge, jolie mais exigeante. Je suis venu pour la finir avant tout, me sachant fatigué et j’ai atteint mon but, mais ça n’a pas été facile à certains moments. Il faut surtout arriver à se débrancher et à ne pas se fixer un horaire. Prendre le temps qu’il faut pour atteindre l’arrivée… un point c’est tout. Profiter de discuter avec d’autres si on avance au même rythme.

Merci à JBJ et à son équipe de bénévoles, ravitailleurs, ravitailleuses et infirmière ??. On en bave mais on aime ça? En tout cas on apprécie les autres coureurs et bénévoles, organisateurs, et c’est aussi ça qui nous fait continuer ce sport parfois plus exigeant que ce que l’on voudrait.
Julia finit 2ème femme, 6ème du scratch h/F sur 30 classés, 35 partants
Je termine 21ème du scratch h/f. J'aurais dû pouvoir finir entre le 6è et 10è rang, si j'avais été dans une forme normale. Mais cette année, je cumule pour un objectif précis. Certains le connaisse, j'en parlerai en fin d'année mais j'aimerais atteindre les 7000 kms ou plus de compétitoins d'ultra. Encore 2300 km à parcourir...À bientôt les amis

News postée le : 03.09.2024

Suite Deutschlandlauf 17 A 21e etape

17
Deutschlandlauf Flensburg-Lörrach 1290 kms en 21 jours, 17e étape de 60.3 kms de Frankenbach (Heilbronn) à Malmsheim du mardi 13.08.24

Étape assez jolie, mais à vrai dire durant des tronçons je n’arrivais pas à apprécier ou non le paysage car j’étais hyper concentré sur mon pied. Mon inflammation de la voûte plantaire m’a obligé à changer 3 x de semelle dans les 3 premiers kms. J’étais le premier à me mettre à courir après le départ, bientôt rattrapé par Georg et Karina. Nous prenons gentiment le large sur le reste du peloton. Ils courent plus vite que moi à plat, qui monte mieux qu’eux. Du coup nous serons toute la journée assez ensemble, à 50 -250 m . Je me trompe plusieurs fois à des embranchements en Y et j’ai 700 m de plus à l’arrivée. Ça me fait perdre contact durant 7 kms avec les 2, entre le 3e et 4e ravitaillement. En début de course, après avoir essayé 3 semelles et aucune n’allait bien, j’ai été obligé de décoller mes bricolages pour surélever la voûte plantaire. Mais vu qu’elle est fortement enflammée, j’ai décollé 2 couches en 2 fois et ça a aidé. Mais autour du 34e km, inflammation à nouveau si forte qu’il me fallait intervenir au risque de ne plus pouvoir courir. C’était très inquiétant. Comme ce matin. J’avais encore la couche de base mais à celle-là je ne touche pas. Donc j’ai décidé de faire la semelle aussi plate que possible avec les moyens du bord. Scotcher les bouts décollés dans le creux où se trouve le talon, de manière à diminuer la cambrure de la voûte plantaire. Je perds bien 2 et 3 minutes pour ça que je fais en 2 fois. J’arrive au 4e ravitaillement et il y’a une fontaine, je trempe mon pied gauche en me ravitaillant et en remplissant les 3 bouteilles ( coca, apfelschorle, eau). 1 km plus loin c’est une erreur de parcours à nouveau. Les embranchements en Y sont souvent sources d’erreurs. Énervé la moindre j’essaye de courir à peine plus vite. Le trempage et le bricolage ont réduit l’inflammation, j’ai moins souci à chaque pas. Grâce à de petites montées je reviens à vue de Georg et Karina. Mais d’avoir décollé des bouts sous la voûte, et devant, j’ai le gros orteil qui me fait parfois très mal. Il y’a 2 petits os sous le gros orteil qui s’appellent sésamoïdes. Chez moi celui à l’extérieur  est fracturé. Des fois les bouts se déplacent et ça donne l’impression de marcher ou de courir avec des gravillons sous l’os. Aujourd’hui durant une bonne dizaine de kms ça m’embêtait à tout moment. J’ai demandé à la chirurgienne qui a trouvé la cause du mal qu’elle me l’enlève. Vous pourrez marcher mais vous ne pourrez plus courir, m’a-t-elle dit. Le dessus du pied est aussi enflammé depuis 4-5 jours, ce qui m’oblige à desserrer au maximum la chaussure. Je dois recroqueviller mes orteils au maximum pour contrer l’effet du manque de soutien sous la voûte plantaire. Je crois avoir fait le tour, mais avec ça je dois courir… donc finalement aujourd’hui si ça a été difficile, je suis content de mon résultat et d’avoir pu rester au contrôle de Georg derrière moi au général.

Pour me passer le temps je compte les panneaux solaires sur les toits, je compte les éoliennes, je compte les coureurs derrière ou devant moi, je compte les toits avec des panneaux solaires je compte les souris et compagnie et rat (1 aujourd’hui) au km, je compte à tout va et je vous le conte. Est-ce que vous en tenez compte?

Il faut bien s’occuper l’esprit, ça compte pour rester en forme en prenant de l’âge. Mais cette semaine je prends surtout des kms qui me font souffrir la nuit au niveau des genoux spécialement. Hier j’ai eu beaucoup de mal à m’endormir pour cette raison. Et j’ai même pas pensé à compter les moutons…

Hier il faisait 36 degrés selon des sites internet de météo à Heilbronn, en soupant, il n’y avait pas d’air, on transpirait spontanément sans bouger. T-shirt trempé jusqu’à minuit. Ça n’aide pas pour récupérer.

Photos de Luzia Eichhorn hier, pour soutenir son mari Beat, et l’état de la semelle à l’arrivée et pour demain (sur FB)

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Deutschlandlauf Flensburg-Lörrrach 1290 kms en 21 jours, 18e étape de 57 kms avec 1243 m D+ de Malmsheim à Grüntal Freudenstadt du mercredi 14.08.24

Les montagnes à la pelle. Bien raides autant en montées qu’en descentes. Et ça use je crois tout le peloton sauf peut-être les 2 premiers du jour, Matthias ( moins de 6 h en 5:57) devant Joerg. Philippe, coureur de sa 3e étape perd déjà 1h. Bennie 3e des coureurs de la DL en 8:01, moi en 8:22 et après ça suit avec Georg et Karina et Beat qui rattrape les 2 avec qui j’étais jusqu’au 3e ravitaillement, avant qu’ils ne se relâchent un peu. D’habitude ils me rattrapent toujours après 1 à 3 kms après les ravitaillements où je repars plus vite qu’eux même si j’y arrive après. Mais le profil était vraiment dur, les montées étaient faites la plupart en marchant vu la raideur et la fatigue générale. Beaucoup de nature, quelques villages pas trop grands traversés, peu de forêt et c’est dommage car nous étions beaucoup sans ombre même si ça s’est bien rafraîchi depuis hier, il y avait quand même des secteurs bien chaud et ensoleillé. Mon bricolage de semelle a assez bien joué son rôle, je ne crois pas que ça a empiré. Des moments j’avais mal à la voûte plantaire, des moments devant le pied vu que j’ai supprimé beaucoup de cambrure, mais le profil du jour y était pour beaucoup. Donc je m’adaptais en faisant de nombreuses petites pauses, parfois 2 x sur 1 km raide d’ascension car la voûte s’enflammait. En descente ça brûlait devant. Mais tout en m’économisant j’arrive à bien limiter les dégâts et surtout à finir l’étape sans faire plus de dégâts durables à mon pied. Statut quo par rapport à hier, mais rassuré pour pouvoir faire pareil demain. Glace pour le pied à l’arrivée et le tendon, mais s’il grince un peu il ne me dérange pas trop pour courir.

Paysage  vert avec de nombreux vergers, dont des poiriers hautes tiges assez impressionnants. Je dors en compagnie d’un perroquet qui l’a journée cause et siffle très stridemment. Mais par expérience avec lui, il se tait durant la nuit. Nous dormons dans la maison de Thomas, l’organisateur, la maison regorge de coureurs un peu partout mais chacun a la place qu’il faut. Je suis bien installé je n’ai pas à me plaindre.

Une chose qui nous a marqué durant cette DL, ce sont les nombreux mirabelliers et prunoyers qu’il y’a un peu partout en Allemagne, parfois des haies sauvages sur plusieurs kilomètres. J’ai goûté quelques fois.

Actuellement ce sont les branches des pommiers qui craquent sous le poids de leurs fruits très nombreux. Mais les pommes ne sont pas encore mûres, j’ai aussi goûté. J’ai même pu goûté à des pêches il y’a 2 jours, une était ok, une autre mangeable mais il lui manquait quelques jours de soleil. C’était aussi sur une branche chargée et cassée.

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Deutschlandlauf Flensburg-Lörrach 1290 kms en 21 jours, 19e étape de 52.5 kms et 800 D+, du jeudi 15.08.24 de Grüntal (Freudenstadt) à Tennenbronn (Schramberg)

C’est toujours bon de dormir sur un matelas un peu plus épais que les matelas de randos gonflables. Il me semble avoir dormi profondément, ce qui parait toujours plus bénéfique pour récupérer.

Je connais le parcours du jour car c’était la 1ere étape de la Schwarzwaldlauf de fin mai 2024. Les ascensions les plus significatives, bien raides sont en première partie. Il y’a aussi 2 descentes dont une en forêt sur un chemin fortement caillouteux. Dès le départ je me sens bien et je décide de faire mon propre tempo. Les descentes ne me conviennent pas du tout avec ma semelle faite plus plate. J’ai pas mal de douleurs dans l’avant pied. J’arrive après une descente au 1er ravito sans voir d’autres personnes derrière moi. S’ensuit un parcours moins montagneux pour la première partie jusqu’au prochain ravitaillement avec une descente en forêt justement avec ces cailloux qui m’obligent presque à marcher. Peu avant le fond de la descente, Georg et Karina apparaissent et me rattrapent tout au bas, me dépassent pour un court instant avant une bien belle montée raide où je les distancie rapidement grâce au fait que je cours et eux marchent. Ils ne me verront plus jusqu’à l’arrivée. Matthias me rattrape après 28 kms et Joerg au ravitaillement 3 du 33e exactement. J’ai selon eux environ 6-7 minutes d’avance sur mes poursuivants du groupe de 6 h. Il y’a eu une petite descente avec bcp de cailloux où j’ai eu beaucoup de mal, j’ai quasi marché. Depuis ce dernier passage en forêt sur chemin cela va être que de l’asphalte avec une très longue montée de 14 kms jusqu’au point culminant avec quelques bouts plats. Des longues lignes droites aussi. En parallèle de la route bien fréquentée qui mène à Schramberg. Et le soleil est à nouveau bien là. Je choisis toujours le côté le plus à l’ombre dans les villages. Le gros orteil commence vraiment à faire mal pour les 15 derniers kms. Ça m’oblige à m’arrêter de temps à autre, mais ça reprend illico. La descente assez raide sur 2 kms, sur route me voit prendre un petit rythme, pour minimiser les douleurs du gros orteil et de l’avant pied. Du fait de la cambrure aplatie de ma semelle, les appuis se font davantage sentir. Mais je crois qu’il m’est pour le moment indispensable de garder ma semelle telle qu’elle est encore demain. Il y aura 2 belles descentes, je connais aussi l’étape qui était la 2e de la Schwarzwaldlauf ce printemps. Je fais malgré tout 3e de l’étape du jour de la DL, 1h08 plus lent qu’au printemps encore bien frais ( le coureur et la météo🤣🤣) Pamela Veith venue courir l’étape me rattrape 2 kms après le dernier ravitaillement.

Glace pour le pied sitôt arrivé. Je crains vraiment ces descentes, j’espère avoir moins mal demain, les 15 derniers kms seront que faux plats et montées. On verra. Chaque nuit ou même déjà l’après-midi depuis quelques jours, des spasmes nerveux me refont sursauter quand je suis tranquille ou à table. J’avais connu ça durant plusieurs mois après l’infection et opération du pied. C’est extrêmement désagréable même si ça fait mal que durant des fractions de secondes. Mais quand ça arrive alors que t’essaies de t’endormir, ça te fait revenir à la réalité dans un sursaut.

Position de récupération de quasiment chaque coureur: sur le dos, jambes surélevées

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Deutschlandlauf Flensburg-Lörrach 1290 kms en 21 jours, 20e étape de Tennenbronn à Feldberg Altglashütte de 59.5 kms (60.03 kms) et 1011 m D+ du vendredi 16.08.24

Les grosses montées étaient en début d’étape sur la première moitié jusqu’au km 35 environ. Il y a eu aussi 3 descentes pour entrecouper et pimenter les difficultés. Magnifique étape avec des petites routes ou chemins de forêt et champs sur les 38 premiers kms. Après, une longue vallée à parcourir en bordure de route sur 8-9 kms, puis piste cyclable pour remonter en faux plat montant jusqu’à Titisee depuis Neustadt. Traversée de Titisee et nous longions le lac, avant un bout sur trottoir pour sortir de la vallée et de monter à Feldberg et de finir à plat jusqu’à Altglashütte. Beau temps, pas trop chaud avec un petit air agréable. Comme je connaissais le profil journalier de l’étape, j’ai fourni mon effort sur les montées de la première moitié. Ça a étiré rapidement le groupe de 6h, seul Nittish ( coureur de 6 étapes) , Georg et Karina ont suivi au début sur les 6 premiers kms. Je me retrouve ensuite seul devant jusqu’au 1er ravito à 11.8 km, Nittish arrive quand j’en repars. Georg et Karina ont encore 2 minutes d’effort avant d’y arriver. Ça reprend avec quelques beaux raidars, d’abord dans l’herbe puis le plus costaud sur une petite route asphaltée, où je dois m’employez sérieusement pour le passer à la course et non en marchant. Ensuite ça varie un peu avec quelques montées et des portions plus roulantes et une descente de 2 kms jusqu’au 2e ravitaillement. Nittish me reprend dans le débat de la descente, après avoir perdu du temps pour vider mes chaussures assez détendues question laçage et un arrêt technique.

Je repars du 2e ravitaillement devant Nittish qui me rattrape dans Furtwangen 2 kms plus loin. En photographiant le panneau indiquant la source du Danube, je vois que j’ai reçu un message de Thierry, journaliste de CanalAlpha, la TV régionale de Neuchâtel Jura et environs. Il lui manque quelques infos pour le parcours et me trouver, il a prévu de venir faire un petit reportage. Je lui envoie une photo du roadbook du jour et lui envoie ma position actuelle avec un planing pour les prochaines heures. Du coup je perds momentanément contact avec Nittish qui attaque une petite bosse assez pentue. Mais suite à la descente qui suit, et où je ne peux pas avancer à son rythme je vais le perdre de vue définitivement. Quelques problèmes intestinaux m’obligent encore à m’arrêter 2 fois, dont peu de temps après avoir été rattrapé par Matthias toujours plus en forme et qui gagne à nouveau l’étape avec une belle moyenne, avec le dénivelé du jour.Jörg arrive au 3e ravitaillement quand je le quitte et il me dépasse 3 kms plus loin, en fin de descente avant la longue vallée de Langennordnach qui mène à Neustadt.

Et je retrouve Thierry en rollier sur la piste cyclable en direction de Titisee. Il m’a déjà bluffé avec sa facilité à patiner en arrière et même parfois sur des pavés, sans tomber et tout en filmant comme lors de l’arrivée du Tout de France Footrace le long de la Seine en 2015. Un as! Il va m’accompagner jusqu’après Titisee pour avoir aussi des images du lac et il me retrouve ensuite à l’entrée de Altglashütte, à l’arrivée. J’éprouve un peu de peine à monter les 2 derniers kms d’ascension mais j’arrive quand même à jogger. Il reste ensuite 2 kms à plat pour finir le job du jour. J’avais prévu 8 h, j’y arrive 1 minute avant. Le gros orteil m’a embêté sur les derniers kms, une petite modification de ma semelle hier soir pour essayer d’avoir moins mal en descente a porté ses fruits. Je pouvais aller un peu plus vite tout en ayant moins mal et tout en préservant l’inflammation de la voûte plantaire. Elle lance parfois des piquées mais ça va mieux avec la cambrure nettement diminuée. Content du déroulement de la journée avec ma forme qui me permet d’être 3e des coureurs DL, sans avoir pris de risques. Et un grand MERCI à Thierry de CanalAlpha d’être venu jusqu’ici pour faire un reportage, c’est un honneur qui me fait très plaisir.

Demain une seule montée avant 1 très longue descente et faux plat descendant. Il faudra finir sans faire le fou en descente ni vouloir suivre coûte que coûte car ça risque d’aller vite et peut-être trop vite pour mon pied.

Malheureusement pas de photo de Thierry ni de sa caméra. Selfie où on me voit courir derrière Thierry arrivé durant la soirée. Un encart spécial sur FB. Merci encore à Thierry Siegfried et CanalAlpha de faire un reportage sur ma course et de m'inviter sur le plateau pour les Sports de CanalAlpha, le lundi 19 août. Un honneur qui me fait très plaisir.

Photos: Jörg Spors, Matthias Völkel, Karina, Georg, Beat, une ferme avec de belles fleurs

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Deutschlandlauf Flensburg-Lörrach 1290 kms en 21 jours, 21e et dernière étape de 57.5 kms de Feldberg Altglashütte à Lörrach du samedi 17 août 2024.

Quelle journée à con…trastes! Tout a bien commencé avec un départ au lever du jour. Quelques étapes de plus et la frontale serait devenue indispensable. Nous montons en direction du col de Feldberg par des chemins pédestres. Ça va assez bien, je discute avec Julia venue courir la dernière étape, nous suivons Karina et Georg jusqu’arrivés dans la forêt. Total du D+ de 421 m. Un peu de plat puis une descente très raide sur une piste de ski puis dans une gorge nous amène au premier ravitaillement. Un regroupement avec les coureurs derrière nous s’opère. Beat,  Uwe, Andreas, Winfried, Bennie, Jos, Nittish. Karina et Georg ont pris le large. J’ai beaucoup de peine à descendre, le pied fait mal depuis le départ avec les mêmes chaussures et semelles que hier. Et ça va être ainsi toute la journée. Et depuis là, je me sens vide, non pas vidé, l’accent aigu est trop lourd à porter (reprise d’une phrase de poème écrit en 2004 après Olne Spa Olne) Je vais avoir beaucoup de peine à avancer, je plafonne sous les 6 km/h. Et de plus ça descend plus très raide mais ça serait l’idéal de courir sans trop dépenser d’énergie. Mais ça ne m’est pas possible. Bon une précision s’impose. Mes ennuis intestinaux ont empiré du soir à minuit en me vidant, liquéfiant, de nombreuses fois. Une demi boîte d’imodium y a passé. La nuit a du fait aussi été bien perturbée. À Todtnau après une 15zaine de kms, et après avoir déjà mangé une banane et une barre de céréales, nous achetons un croissant fourré aux noisettes. Puis 2x 250 g de yoghourt, 2x en 20 kms avec un magnum glacé entre 2. Donc 1 kg de yoghourt. J’ai à peine davantage d’énergie, la pointe de vitesse est à 6.66 km/h. Et j’en bave. Là , après 15 kms, dans la tête ça me parait quasi impossible de tenir jusqu’à l’arrivée. Avec nos ravitaillements supplémentaires je vais commencer à me sentir un petit peu mieux. Mais on ne va jamais courir plus vite que du 7.5 km/h sur 1 km. Il ne faut pas trop réfléchir dit Chicco le coach, juste avancer un pas après l’autre. Laufbaer est fatigué de courir et n’en a pas vraiment envie, ça coûte énormément d’énergie et c’est vraiment pénible. Là dessus, Fatton ne pense qu’à devoir crocher. À nous 3 (🤣🤣🤣) on oublie finalement le temps qui passe, et ça va bien finir par s’arrêter une fois, à Lörrach. Il faudra le temps qu’il faudra. Les ravitailleurs sont très étonnés de me voir m’asseoir pour remplir mes 3 bouteilles. D’habitude, à peine arrivé, je fais aussi vite que possible et je repars avec une banane en main. Pour essayer d’avoir aussi moins mal au pied, c’est bricolage et changement de semelle mais le bienfait ne dure jamais longtemps. Vraiment un mauvais jour et le soleil est chaud sur la fin avec très peu d’ombre. Bref, on y arrive enfin après 9h 34 d’effort. Avec un profil beaucoup plus facile que hier, propice à courir plus vite je mets 1h40 quasi en plus avec 2 kms de moins.

Mais j’ai tenu, Chicco m’a donné ses ondes positives. Je suis finisher de la Deutschlandlauf 2024. Avec ce pied handicapé je pense que c’est le maximum de temps que j’arrive à endurer ces problèmes.

Photos d’arrivée, repas, discussions et retour sur ces 3 semaines, embrassades et au revoir, et puis nous rentrons à la maison!

Merci les amis de m’avoir écrit des messages de soutien très sympa, ça fait toujours plaisir. Merci à Thomas et Suzanne pour leur bonne humeur et d’avoir organisé cette course avec les ravitailleurs Brigitte et Joachim ( photo avec Matthias au déjeuner) Grace, Dietrich et Heinz. Au début aussi Stéphane.

Photo avec Beat et le drapeau suisse, avec Joerg le vainqueur, Julia avec yoghourts en mains, avec Matthias et Jörg, un champ avec 6 cigognes, et quelques photos et vidéos que Julia a faite. Vidéo d’arrivée de Luzia la femme de Beat (avec drapeau 🇨🇭)

Merci, je suis très content d’être allé au bout🏃‍♂️🏃‍♂️et en tant que suisse d’avoir gagné la médaille en chocolat 🤣🤣🤣

 

News postée le : 18.08.2024

Deutschlandlauf Flensburg-Loerrach 1292 km en 21 jours du 28.07 au 17.08.24

Deutschlandlauf de 1292 kms de dimanche 28 juillet au samedi 17 août de Flensburg (frontière avec le Danemark) à Lörrach au Sud. Moyenne des étapes journalières de 61 kms. 18 partants/tes, plusieurs coureurs viennent aussi pour en courir une ou plusieurs. La 1ere étape aura 56 kms. Les choses sérieuses vont commencer demain à 7 h. Après 10 jours de randonnées assez légères pour récupérer de l’U2B de 208.9 kms, j’ai juste rappelé au corps avec une sortie de 10 kms jeudi, 3 jours avant le départ, ce à quoi il allait passer son temps ces 3 prochaines semaines.

1ere étape de Flensburg à Kappeln sur 61.7 kms, du dimanche 28 juillet 24, belle étape vallonnée, peu de circulation, pistes cyclables, beau mais pas trop chaud sauf un peu les 2 dernières heures, par moment quand le vent léger semblait absent. Nous longeons un canal depuis le 3e km et il devient si large que c’est plutôt un bras de mer. Nous sommes que peu souvent en bordure de l’eau mais avons plusieurs fois de belles vues sur ce canal-bras de mer et sur l’autre rive, le Danemark. Au début mon iPhone émet plusieurs sonneries, j’imagine recevoir beaucoup de messages de soutien. En fait à l’arrivée je vais constater que j’ai reçu 7 messages d’annonce de Roaming d’Allemagne et du Danemark. J’ai un petit creux d’énergie en milieu de course mais je reprends 10 minutes à Arthur et René qui sont avec moi au dernier ravitaillement à 10 kms de l’arrivée. Petites bosses qui font mal durant l’étape qui font marcher plusieurs coureurs, moi je les passe au petit trot. Je finis 3e, c’est mieux allé que ce que je pensais. Beaucoup de plaisir avec cette étape et le décor naturel. Un lièvre m’a diverti, il trottait sans peur apparente. Plus tard c’est un chevreuil apeuré qui galopait dans un champ de blé moissonné. De magnifiques fleurs, des toits de maison en chaume parfois, il y avait de quoi se sentir dépaysé. Je bricole 2 x, soit chaque semelle que j’avais. Un moment je m’arrêtais chaque 2 kms pour soulager mon pied. C’est ainsi qu’Artur et René m’ont rattrapé finalement avant que je puisse mieux finir. À demain, la soupe est servie.

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Deutschlandlauf lundi 29 juillet, 2e étape de Kappeln à Kiel de 55 kms , 221 m D+, 6 h30, 4e à 12 min des 2 et 3e, Artur et Mattias. Jörg avait 1 h d’avance sur moi au 45e km à 10 kms de la fin. Des travaux de démontage d’un pont l’ont obligé à faire demi tour. Il arrive 1er mais avec 18 minutes d’avance sur moi sauf erreur. Dominic a encore pu passer, il arrive derrière moi. Je crois être le seul qui n’a pas eu de remarques des travailleurs du chantier. Ensuite Thomas est allé balisé une route d’évitement qui faisait faire 6 kms de plus. . Très belle étape jusqu’à la sortie de Eckerförde au 32e km, puis nous longions une route rectiligne de grande circulation au soleil et le bruit du trafic nous a tous énervé. Les quelques kms finaux étaient heureusement plus agréable et en partie le long d’un large canal. Prenant une photo,d’un gros bateau commercial, j’ai pas vu l’embranchement du sentier et je sors du parcours, ce qui va me faire faire quelques centaines de mètres supplémentaires pour retrouver la bonne route.

Aujourd’hui pas vu d’animaux mais quelques psalliotes champêtres et 2 gros bolets blafards. Toujours des beaux toits de chaume. Mon pied dans mes Topos s’est mieux comporté. Je perds toutefois contact avec Arthur au 8e km, avec successivement un arrêt buisson et peu après avec un changement de semelle. La no 3 n’allait pas trop mal comme hier dans les Topos mais j’ai voulu essayer la no 2 et ça allait un peu mieux, en recroquevillant toutefois mes orteils à chaque pas.

Sinon j’aimerais bien aller un peu plus vite mais je suis comme bridé. J’arrive pas vraiment à accélérer. J’ai une vitesse de croisière. J’ai vu Artur revenir sur Mattias peu avant le 1er ravitaillement au 13e km, et ensemble ils vont creuser gentiment un écart qui me fera les perdre de vue. Des fois je croyais les voir au loin mais c’était à chaque fois des leurres, c’était des vélos ou des coureurs qui venaient en sens inverse. L’étape plate leur a permis de ne pas marcher comme hier dans les montées, aujourd’hui c’était que quelques faux plats montant. Pas besoin de s’exciter, les choses sérieuses commenceront avec le dénivelés. On verra à qui ça profite le plus. À bientôt

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3e étape Deutschlandlauf de Kiel Holrenau à Bad Segeberg sur 63.4 kms et 306 D+ du mardi 30 juillet

12 kms pour traverser Kiel avec un bout sympa sur les quais du canal. Il y avait davantage de D+ annoncé mais après le 35e  km, il n’y avait quasiment plus de petites bosses. Celles du début dès le 10eme km ont fait casser le petit groupe de 4 avec qui je courais. Je me suis retrouvé devant en 3e position et au 1er ravito au 12e km, même 2e . Comme de nouveau après la bosse du 32e km où je dépasse Matthi30 m avant le ravitaillement. Depuis le 12e km nous étions ensemble chaque fois que ça montait un peu car ça me permettait de le rattraper. Il marche vite mais moins vite que moi qui trottine. Matthias me rattrape quelques cent mètres avant l’avant dernier ravitaillement au 41.7 km. Je repars avant lui mais distrait par une belle personne dans le village qui suit, je loupe le changement de direction. Quand je m’en rends compte, j’ai bien 150 m à revenir en arrière et Matthias est justement au carrefour. Je ne sais pas s’il a vu que j’avais fait un mauvais chemin, j’ai pensé qu’il accélérait ensuite pour essayer de revenir sur moi alors qu’il me croyait devant. À ce jeu, moi j’essaye d’attirer son attention en toussant fort mais il n’entend apparemment rien et finalement il prend bien de l’avance, je ne le vois qu’avec l’aide de longs bouts droits.  Au 52e km, au ravitaillement il est encore là, ce qui signifie qu’il a pris déjà 3 minutes environ. Je fais rapidement le plein, repas avec ma 3e banane du jour et 2 tranchés de pastèque. Il me revient dessus après 1 km et rapidement me lâche. Il va terminer 6 minutes devant, moi je suis victime d’une hypo et de soif à 2.5 km de l’arrivée. Du coup c’est 50 secondes de perdu sur 1 km. Je mange une barre et je limite la casse jusqu’à l’arrivée avec la dernière goutte d’eau de ma gourde. Assez belle étape, juste la fin moins intéressante. Grâce à ma médaille en chocolat de ma 4e place du général hier pour 2 minutes, le chocolat ça nourrit bien un coureur, je reprends cette 3e place du 1er jour. J’ai quelques réserves de chocolat pour éviter de faire le yoyo au classement, on verra s’il est aussi efficace qu’une médaille en chocolat.

Quelques crises aujourd’hui avec mon pied, il a fallu serrer les dents. Pourtant même chaussure et semelle que hier mais j’avais le pied enflammé et douloureux durant la nuit.

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Deutschlandlauf 4e étape du mercredi 31.07.24 de Bad Segeberg à Trittau sur 47.6 km et 515 m D+ théoriquement, car j’ai que 225 m sur mon gps.

Dès le départ il fait chaud, il n’y a pas de petit air pour nous rafraîchir un peu. La route est fortement défoncée sur le côté où l’on court, ça penche bien et ça n’arrange pas mes affaires de pied. Les jambes sont lourdes, le pied fait mal. Tout ça fait que je navigue difficilement en 8e position sans pouvoir suivre. Je serre les orteils un max mais je dois quand même m’arrêter pour soulager le pied. Après le 1er ravitaillement, j’arrive à m’échapper de ce groupe étiré pour me retrouver 5e. J’ai laissé derrière moi Beat (qui m’a pris en photo de dos avant de me dépasser) Michaël et Artur. Je suis René à 200 m environ et Benny je l’ai perdu de vue dès le 3e km. Mattias déjà avant. Je remarque bien que mon tempo n’est pas celui des jours passés. Je m’attends à vivre une dure journée. Heureusement, nous empruntons bientôt plusieurs tronçons en forêt, assez monotones il faut dire car nous n’avons aucune vue, bouchée qu’elle est par 2 haies épaisses qui forment un mur vert. L’avantage est que nous sommes à l’ombre. Je dépasse René grâce à une petite bosse et il suit à 100 m jusqu’au 2e ravitaillement, à la sortie de Bad Oldesloe (quel nom !!!) au 18.8 km. On me dit que Benny est 2 minutes devant.  Je crois le voir plusieurs fois mais c’est à chaque fois des coureurs qui sont partis à 6 h. Les plus rapides, nous partons à 7 h. Ils étaient 6 sauf erreur. 10 kms plus loin, Benny est paraît-il 10 minutes devant, j’essaye de faire au mieux mais apparemment je perds du temps à chaque km. Nous sommes toujours en forêt mais on voit parfois des décors, les haies ont disparu. Nous avons même un tronçon boueux à devoir éviter des flaques d’eau et des bauges de boue. Puis un sentier monotrace où on ne voit pas toujours le sol, ce qui peut vite engendrer une chute si un caillou ou une racine ou un petit arbre a été coupé trop haut. Donc j’assure ce qui me fait ralentir sur ce km environ assez mauvais. Retour sur la route pour quelques 3 ou 4 kms, ça fait du bien de se reposer à devoir faire attention. Un immense bolet blafard attire mon attention. Hier j’ai oublié de dire que juste après le ravitaillement du 32e km, c’était 2 lièvres courant à pleine vitesse qui descendaient le chemin que je montais. Et c’est au dernier moment que chacun a fait un virage serré pour partir sur la droite, mais sans ralentir. Ils se suivaient à 10 m environ. J’ai pensé qu’ils ne devaient pas avoir une bonne vue pour venir contre moi si près, avant de tourner. 5 à 6 mètres environ devant moi.

Après avoir dépassé tous les coureurs coureuses du groupe de 6 h, j’étais donc dans l’espoir de limiter la casse question débours sur Benny. Au dernier ravitaillement, toujours en forêt après les 3 où 4 kms dans les champs sur route, on me dit qu’il est à 6 minutes, il reste 9 kms. Selon le profil ça monte un peu mais ça va vraiment être très peu. J’y crois quand même que je peux limiter la casse.  Je me sens mieux et mon tempo s’est bien amélioré. Du coup, j’essaye d’allonger. À 3 kms de l’arrivée je crois le distinguer au loin en forêt dans un bout droit de 300 m. Je croise à mi distance une dame qui promène son chien. Je lui demande si c’est bien un coureur devant moi et s’il est très grand. Oui… j’ai ma confirmation que c’est bien lui. Il mesure 1.91 m. Alors j’accélère et j’accélère. Les kms diminuent. À l’entrée de Trittau je suis revenu à 30 secondes, il reste 1 km. Je le rattrape dans le parking à 150 m environ de l’arrivée mais on ne la voit pas, on ne sait pas vraiment où elle est. Il accélère franchement quand il me découvre, tout étonné de ma présence. Alors j’accélère aussi et encore. Virage à droite, l’arrivée est ensuite sur la gauche et je suis à sa droite légèrement en retrait, alors je ralenti pour passer par derrière sur sa gauche et met les gaz à fond, comme lui… je finis 2 m devant 🤣🤣🤣 Il faut savoir que ça servait à rien car les temps sont pris à la minute. Mais apparemment nous voulions les 2 un peu jouer pour le côté sportif. J’ai eu de la chance que depuis la mi course j’avais moins mal au pied, mis à part quelques mauvais tronçons sur ces chemins forestiers recailloutés pour les refaire. Mais ils n’étaient pas aplanis et ça mon pied n’aimait pas du tout. Finalement une étape pas trop mauvaise, bien du plaisir sur la fin et heureusement que nous étions beaucoup à l’ombre car il faisait très chaud. sans souffle d’air.

Plusieurs coureurs coureuses souffrent de cloques, ils étaient contents que l’étape soit courte car ça leur a permis de pas trop souffrir comme hier. Purity a couru en dirdeln (costume bavarois) aujourd’hui, elle ne devait pas avoir froid 🤣. Bennie et moi à l’arrivée. Chaque jour c’est une caisse pleine de bouteilles vides à amener au magasin (dépôt, retour de monnaie) un serpent? Qui peut me dire de quelle sorte?

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Deutschlandlauf jeudi 1er août 24, 5e Étape de Trittau a Hohnstorf Elbe, 52.7 km 112 m D+

Le 1er août est la Fête nationale suisse pour célébrer la fondation de la Suisse, en 1291, avec les 3 cantons Uri Schwytz Unterwald. Dans beaucoup de communes on célèbre déjà le 31 juillet au soir. Avec des feux d’artifices et des discours et en écoutant ou chantant l’hymne national. Pour moi à la Deutschlandlauf la belle surprise, mon feu d’artifice m’a été donné hier soir avec l’arrivée surprise de Julia. Elle est arrivée à 20 h . Du coup j’ai retardé d’aller au lit à 21 h. Et pour le chant patriotique, avec Beat Eichhorn qui est Schwytzois, on se devait d’écouter le chant aujourd’hui, ce qu’on a fait avant le départ avec la main sur le cœur. Le discours? Allez allez la Suisse!!! Voilà on a tout fait juste 🤣.

Dès le départ je suis très étonné d’avoir de bonnes jambes, qui ne me semblent pas lourdes. J’avais un peu peur en raison de mes derniers 9 kms d’hier et du finish. Joerg, d’une classe supérieure à tous s’envole d’entrée. Comme d’hab. Matthias prend sa 2e place habituelle, puis derrière Bennie et moi. Les mollets sont moins durs que les matins précédents, d’habitude après 200 à 300 m ils durcissent beaucoup et il me faut environ 1 km pour qu’ils se relâchent. Aujourd’hui, pas trop d’inquiétude avec ça. Je suis Bennie, Julia est juste derrière qui va courir avec moi jusqu’au 1er ravitaillement à 11 km. Bennie prend un rythme que je peux suivre mais qui m’est un peu rapide à ce moment, mais je tiens à le contrôler, pas le laisser partir comme hier. Mais rapidement il ralentit un peu, puis marche… après 3 kms environ. Il va perdre du terrain jusqu’à l’arrivée. Je le verrai arriver au 1er ravito quand je suis déjà 200 m plus loin. Julia a fait quelques photos et vidéos juste après le départ. Voir ci-dessous.

Au début la météo est plus fraîche que hier mais ça va chauffer fort dès qu’on va quitter la première partie de la course, beaucoup à l’ombre. Depuis le 25e km nous courons le long du canal de l’Elbe ( 2 photos ci-dessous) pour 22 kms avec quasiment sans ombre, sauf peut-être sur 1 km quand le canal fait une incursion annexe dans les terres sur 500 m de long environ. Il faut bien gérer sa boisson et l’eau dévolue à se rafraîchir la tête de temps à autre. Arrivé vers quelques habitations le long du canal, un homme arrose ses plantes avec un tuyau. J’en profite pour lui demander s’il est possible de me rafraîchir. Il me donne le tuyau et je m’arrose abondamment la tête et le haut du corps. Quel bien ça fait! Les 15 secondes de perdues sont regagnées avec le km qui suit, plus rapide. Parfois, je regarde un point au loin et regarde à ma montre combien de minutes il m’a fallu pour l’atteindre. Et là je me retourne pour voir si Bennie ou quelqu’un d’autre arrive. Le plus long secteur faisait 5 minutes et je ne voyais personne. Devant moi, lorsque j’arrive aux ravitaillements, il y’a à chaque fois Matthias qui en repart quand il me reste une centaine de mètres pour y arriver. Il joue au chat et à la souris car après que je reparte ‘des ravitos, je ne le vois jamais très longtemps. À l’arrivée il a ses 5 minutes d’avance et j’ai aussi fait les 5 derniers kms un peu plus vite que les kms précédents le long du canal, très, parfois trop caillouteux et un peu désagréable pour les pieds. Le final est sur asphalte et le rythme est meilleur, je n’ai plus le souci d’avoir un caillou pointu mal placé sous le pied. On traverse le village par une route importante et nous nous trouvons dans un centre sportif loin du bruit de la route. Julia me fait la bonne surprise encore de m’avoir acheté des nectarines et des pâtisseries, salée et sucrée.

La salle où nous dormons est petite et bien encombrée de tables et de chaises empilées. Avec Julia, puis Joerg (le 1er) nous sortons des tables et en empilons comme des chaises pour gagner un tiers de place en plus. Certains s’installent dans une grange attenante ou aussi dans les vestiaires. Finalement chacun trouve sa place, ça se fait calmement sans que ça râle. Avec ce chaud les habits lavés après chaque arrivée sèchent très rapidement. Comme d’hab je bois environ 8 dl de bouillon et mange quelques beignets d’arrivée.

Pas eu trop mal aux pieds et pas trop les jambes lourdes aujourd’hui. Ça s’est bien passé. Vivement que ça dure ainsi. Demain toujours assez plat avec un peu plus de 300 D+ pour 60 kms environ. Santé à la Suisse et à tous ceux qui me lisent, à demain 😊🍺

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Deutschlandlauf vendredi 2.08.24, 6e étape de 60,5 kms de Hohnstorf à Danneberg, 120 m D+

À mon GPS 60,91 kms , on peut dire que c’était plat, une seule petite montée sinon c’était juste quelques rampes pour monter sur les berges de sécurité anti-débordement de l’Elbe, que nous longeons toute la journée, de près ou d’un peu plus loin.

La nuit dernière n’a pas été mauvaise malgré le confinement dans la petite salle. Quand même parfois perturbé par les bûcherons qui sciaient du bois en amateur mais avec une grosse passion. J’avais pas de boules quiès.

Comme toujours Jõrg s’en va rapidement, suivi par Matthias et moi puis Bennie qui va être entre 1 minute et 2 minutes derrière moi jusqu’au km 37 environ. Après je ne vais plus le voir si je me retourne dans les longs bouts droits. Je serai même en 2e position depuis le 2e ravitaillement au km 22 jusqu’au 45e pour la dernière fois. Matthias est passé devant 2 fois pour 1 km par 2 fois avant que je repasse devant grâce à des arrêts plus rapides que lui aux ravitaillements. Je le verrai encore devant moi à 150 m à 4.5 km de l’arrivée. Mais il va sérieusement accélérer de me voir si près. C’était 1,5 km après le dernier ravitaillement positionné à 6 kms de l’arrivée mais quasi 2 kms plus loin que prévu. J’y suis arrivé dans le dur car 2 kms avant son juste positionnement j’ai fini ma boisson et j’avais déjà faim. Je me suis dit c’est tout bon pour ces 2 kms mais du coup ça en faisait 4… et je repars du dernier ravito avec une banane et des bretzels mais ce n’était pas assez, tout comme d’avoir bu 4 dl de coca et de repartir avec 5dl. 3 kms plus loin j’avais déjà plus rien. La fin a été pénible. À 15 kms de l’arrivée j’ai demandé à Julia, qui était là avec l’auto depuis l’avant dernier ravitaillement du 42e km de pointer l’écart avec Bennie. Il n’était qu’à 2 minutes 24 derrière moi. Plus proche que je ne le pensais. Ça m’a obligé à rester concentré pour tenir mon rythme autour des 8,5 km/h qui me semblait dur. Un tronçon de trail sur sentier monotrace sur 2 bons kms m’a rendu la tâche encore plus difficile. Comme avant hier, il fallait faire très attention où poser ses pieds. Le fait de courir chaque jour autant de kms nous rend quand même les jambes dures et moins agiles, c’est pourquoi les secteurs qui sont en petits sentiers monotraces nous sont particulièrement désagréables. Tout comme les bouts de pistes cyclables en fort dévers comme nous avons eu aujourd’hui plusieurs fois dont 1 bout de 4 kms. Pas étonnant que j’aie un peu mal à la hanche gauche ce soir, je déteste courir sur un sol qui penche constamment du même côté. Lorsqu’il n’y a pas de piste cyclable et qu’on est sur des routes, nous allons souvent du côté droit pour rééquilibrer le corps.

D’être 2e de temps à autre durant l’étape comme il y’a 3 jours est assez grisant. Même si je sais que ça ne va pas durer jusqu’à l’arrivée. Ça me fait prendre à chaque fois un coup de vieux. C’est mes cheveux qui deviennent gris, moi qui n’en avait aucun, du coup maintenant je suis presque tout gris blanc 🤣🤣🤣.

L’étape était jolie, nous traversons Hitzacker, un beau village avec plein de magnifiques maisons colorées en colombages.

Immense salle de sport pour dormir aujourd’hui. Beaucoup de magnifiques paysages sur l’Elbe sauvage, avec beaucoup de canards. Des cigognes aussi. Encore des maisons aux toits de chaume et de très belles vielles fermes entourées d’animaux. Ça fait plaisir d’être de ce voyage même s’il n’est pas trop facile. Mais chacun est responsable de sa difficulté qu’il veut bien fixer avec le rythme qu’il essaye de suivre. Et là je me rends compte que  je suis un peu gourmand en fin d’étape. Bennie est 15 minutes derrière moi, ça veut dire qu’il relâche en fin de journée, alors que j’essaye au moins de pas ralentir, voir d’accélérer si c’est possible. Mais on aime ça et chacun fait au mieux de ce qu’il a envie.

Avec Julia, j’ai la chance de pouvoir varier un peu mon alimentation d’arrivée car elle va m’acheter des trucs que j’aime. Aujourd’hui notamment des fruits et 500 g de yoghourt. Elle a couru ce matin 15 kms en ma compagnie avant d’aller rechercher son auto. Elle a fait quelques petites vidéos, pris des photos, et on peut discuter. Je fais une petite vidéo de Purity avec ses va nus-pieds avec quoi elle court, franchement ça m’impressionne.

À demain, le repas va être servi.
Merci aussi à vous tous qui m’envoyez des messages ou qui me lisez

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Deutschlandlauf Flensburg-Lõrrach 1290 kms en 21 jours, 7e étape du samedi 3 août entre Dannenberg et Hansestadt Seehausen 58,3 kms

Petite séance de photos avant le départ de 7 h. Il faisait frais à 6 h pour le 1er départ mais ça se réchauffe rapidement. La 1ere heure est tout de même agréable. C’est très très droit aujourd’hui, durant une trentaine de kms environ. Nous sommes aussi beaucoup à l’ombre pour cette première partie. Julia court en ma compagnie jusqu’au 1er ravitaillement à 13,5 km. Puis demi-tour pour aller à son auto et rentrer à la maison. Plus de 900 kms de route. Par message vocal elle m’informe avoir rencontré Edda au 1er ravitaillement (on venait de la dépasser) qui se fait soigner une ampoule mais qui a surtout un souci de genou, mal dans la zone du ménisque. On va proposer aux physio qui sont dans la course qu’ils lui fassent un tape. Si ça peut aider. Elle leur a dit qu’ayant pas de petits enfants, à qui elle ne peut pas tricoter des chaussettes, sans son hobby/la course, elle ne sait pas trop quoi faire, elle tient d’aller au bout.

Étape très tranquille, quasi pas de circulation, toujours sur des pistes cyclables, mis à part quelques petits bouts. Je rattrape Purity et Uwe autour du 30e km, dans le sillage de Matthias. Uwe me fait une petite leçon d’histoire en me désignant une espèce de borne assez étroite et haute aux couleurs du drapeau allemand. Une autre marque d’ancienne frontière jouxte cette borne. Nous entrons dans l’ancien territoire de l’Allemagne de l’Est. Un mirador est encore là pour témoigner de cette sombre période. Les gens qui tentaient de passer à l’Ouest était abattus. La route est du coup encore un peu vieillotte, seule 2 bandes de roulement de blocs de béton, avec de l’herbe au centre. Dans le village qui va suivre où se trouve le 3e ravito, encore une de ces bornes. Je cours derrière Matthias, un peu devant après les ravitaillements car je fais toujours assez vite car Bennie se pointe et j’essaye de garder un espace temps de quelques minutes. Depuis le 35e km, 3e ravito, je remets un peu de gaz à mon tempo, car à force de m’être arrêté pour mon pied quelques fois qui me brûle et 2 photos, j’ai fini par perdre plus de 2 minutes et c’est pourquoi je revois Bennie arrivé au ravito alors que je reprends la route. Depuis là nous serons très peu à l’ombre et ça commence à bien chauffer. Nous sommes en pleins champs, avec des étangs où beaucoup de nénuphars flottent en surface. De prendre un rythme un peu plus rapide, mon pied se fait momentanément moins douloureux, mais j’aurai de la peine à suivre ce tempo jusqu’à l’arrivée. Je dois quand même refaire des pauses pour refaire circuler le sang dans mon pied chaque 3-4 kms. Et ça ne fait pas une si grosse différence de mal avant et après l’arrêt. Les ravitaillements étaient assez espacés aujourd’hui, 12 à 13 kms et sur la fin en plein soleil, il faut bien gérer sa boisson. Comme ces jours, 3e, à 5 minutes de Matthias et 11 devant Bennie. Joerg toujours largement en tête.

Hier nous étions dans la région de Lünebourg, soit LG comme premières lettres sur les plaques d’autos. Puis à Dannenberg, soit DAN sur les plaques, et ensuite il y’a 2 autres lettres puis des chiffres. LG c’est Liebe Gruesse en bas des lettres (traduction : cordialement ou chères salutations )

Ce à quoi les plaques d’autos de Dannenberg répondent DAN KE, ou aussi DAN (Danke) KD ( cadeau) . Voilà ce à quoi je m’amuse des moments avec la signification des plaques autos.

Je dois aussi avouer que je suis un grand SENTIMETAL, en effet je tiens à ma 3e place bronzée, au métal qui représente cette place dans les concours sportifs. JO oblige!!!🤣🤣🤣

Hier matin Sabine n’est pas repartie, ses cloques qui la faisait souffrir s’étant infectées. René a abandonné hier soir à 2 kms de l’arrivée. Il disait s’être tordu le genou 2 jours avant. Mais il avançait encore bien malgré tout. Chacun est juge pour savoir ce qu’il peut supporter physiquement et mentalement, car ça devait aussi être un peu de ça. Le peloton s’est rétréci de Dirk pour demain, il était là pour les 7 premières étapes. Dommage car il allait de mieux en mieux. S’il restait il m’a dit que la semaine prochaine il me rattrapait. J’ai voulu le provoquer pour lui dire eh bien reste…

D’autres coureurs d’étapes sont annoncés ces prochains jours. Il y’a encore Gerd qui est là pour 10 étapes depuis la 3 ou 4e. Ça bouge, c’est vivant, ça fait du changement.

Petit Poème inspiiré par l'état du ciel:

Qu'orageux

Le ciel ce matin a été paré de bleu

En cette fin d’après-midi il parait bileux

Il est menaçant chargé d’enclumes, qu’orageux

Il est sympathique il se déchire, courageux

Le ciel déverse sur nos jardins ses seaux d’eau

Nous épargne d’arroser soucieux de nos dos

Magnifique il se nettoie en un tournemain

Rien ne sert de le prier, change d’allant demain

Magicien il est en feu sans aucune braise

Est-il si menaçant rouge comme les douces fraises?

Là il va se coucher se fondant dans la nuit

Sans lune ni étoile t’invite au lit sans ennui

 

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Deutschlandlauf de 1290 kms en 21 jours de Flensburg à Lörrach, 8e étape de 60.7 kms de Seehausen à Jerichow du dimanche 04.08.24

Le ciel a effectivement fait des siennes la nuit dernière. Grosse pluie qui faisait du bruit. L’air était lourd même sans balance pour le prouver, car l’air est insaisissable…

L’endormissement m’a été pénible. Ce matin, l’envie n’était pas très en vie. C’était plutôt environ le désir de prolonger la nuit. Comme les jours passes, même schéma dès le départ mais après 2.5 kms Bennie me rattrape. Mon rythme n’était pas aussi rapide que les jours d’avant. Je me décide de rester derrière en contrôle, et je ne réagis pas complètement à son  tempo que je trouve trop rapide pour moi à 6:30/km. Je mise sur le fait qu’il ne pourra pas maintenir cette cadence. Ça me fait à peine accélérer pour le garder à vue à 300 m environ au maximum. Et au 1er ravito, on remet les compteurs à zéro car Matthias et Bennie et moi sommes ensemble. J’y suis arrivé le dernier mais j’y repars en 1er. Sans vouloir m’échapper d’eux il leur faut 3 kms pour revenir à ma hauteur. Du coup je vais les suivre, nous sommes autour des 7 -7:10 au km. On rattrape vers le 19e km Michaël parti à 6 h avec Joerg Klasing. Jörg Spors comme d’habitude a pris son envoi dès le départ. Des vaches courent dans un pré à notre approche. Le 2e ravitaillement se pointe et même schéma je repars avant mes 2 compagnons du jour. J’ai le pied gauche qui chicane, par 2 fois juste après je dois m’arrêter et je change de semelle. J’ai aussi des cailloux qui m’embêtent et pourtant rien ne sort de la chaussure quand je la retourne. Je prends conscience que des gravillons doivent être pris dans les mailles de la socquette. J’arrive à m’en libérer en frottant mon pied déchaussé sur l’autre godasse. Bennie et Matthias s’éloignent de moi à cause de ces arrêts salvateurs mais je ne m’inquiète pas. Je les retrouve au 3e ravitaillement. Je fais les photos de fresques et des chevaux avec Uwe qui est aussi au ravito. D’un champ d’éoliennes aussi. Un Cela m’empêche pour une fois de ne pas reprendre la route en premier. J’imagine que Bennie en est motivé et durcit le rythme. Matthias va le rattraper 5 à 6 kms après et moi je vais compter jusqu’à bien 3 minutes de retard. Mais je ne m’inquiète pas davantage. Au 4e ravitaillement, je vois Bennie en repartir alors que j’y arrive presque, Matthias repart derrière lui mais repasse devant Bennie illico. J’essaye de faire vite mais je vide d’abord ma gourde en la buvant avant de la remplir. Je n’ai pas assez bu lors du dernier tronçon. Mon tendon derrière le genou droit, à l’intérieur, est crispé et est douloureux. Je me décide à rattraper Bennie, il me faut 3 kms car il a aussi bien accéléré. À 17 kms de l’arrivée je le dépasse et en profite pour tenir un rythme plus élevé. Le trou se fait, je creuse jusqu’au dernier ravito où je retrouve Mattias. Nous repartons quasi ensemble, moi légèrement derrière et Bennie arrive à proximité, il doit déjà avoir 3 minutes de retard sur nous. Le rythme est durci par Mattias qui veut faire son trou comme chaque jour à l’approche de l’arrivée. Mais je m’accroche et grâce à une violente averse, le tonnerre nous applaudit bruyamment plusieurs fois, je le dépasse alors qu’il tente de fixer son capuchon d’imperméable. Je ne me suis pas protégé de la pluie, misant sur un orage estival violent de courte durée. Ça me permet d’être devant Matthias jusqu’à 4 kms de l’arrivée, soit durant 2 kms devant lui à ce stade de la course. Mais quand il revient sur moi je sais que l’effort des derniers kms depuis le dernier ravitaillement m’a aussi passablement émoussé. Je ne tiens pas à jouer la place de 2e d’étape. Je n’en ai plus les moyens. Mon tendon s’était bien relâché sur l’asphalte mais de traverser la localité de Fishbeck sur des pavés et sur des surfaces qui penchent à gauche comme trop souvent, mon tendon refait mal. Le fait de boire le double que d’habitude depuis l’avant dernier ravitaillement m’avait fait du bien et permit d’oublier ce problème. Il revient, je rebois plus. Nous courons sur une berge de sécurité anti débordement de l’Elbe pour 3 kms environ, jonchées de crottins de moutons. À l’entrée du village de Jerichow Matthias est bien 2 minutes devant moi. Je finis en roue libre, et j´enroule ivre, du moins c’est mon impression, sur ces pavés mal pavés, pas vérifié d’être bien posés, de l’entrée de Jerichow. À  l’arrivée, Matthias m’a mit ses 4 minutes. Joerg ses 46 minutes, c’est moins que d’habitude mais Joerg dit avoir mal à un muscle de la cuisse (élongation) Matthias à son tendon d’Achille et moi au tendon derrière le genou. Si j’ai des conseils à donner à Matthias (talonnette à insérer dans la savate) tape à coller où Joerg souffre de son muscle, pour moi mis à part du gel refroidissant, en léger massage, je ne sais pas quoi faire de plus. Beat commence d’avoir une inflammation du releveur. Artur souffrait depuis plusieurs jours sur le dessus de pied, il ne savait pas si ça allait passer aujourd’hui. Nous ne l’avons pas encore vu. Les bobos arrivent chez plusieurs, pour ma part je vais faire que ça aille au mieux pour tenir le coup. Demain 67.5 kms nous ne serons que 4 à partir à 7 heure en raison de la longueur de l’étape.

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Deutschlandlauf Flensburg-Lörrach de 1290 kms en 21 jours, 9e étape de 67.5 km entre Jerichow et Schönebeck, du lundi 05.08.24

L’inflammation de hier en fin d’étape ne m’avait pas trop inquiété, mais j’ai pourtant frictionne avec du gel perskindol plusieurs fois le tendon et la zone, préférant en faire trop que pas assez. Les premiers kms d’aujourd’hui se passent bien à un rythme inférieur que ces derniers jours car nous avons une longue étape. Après 5 kms je ressens une gêne. Au premier ravito à 12 kms c’est déjà une douleur et ça va s’accentuer jusqu’à la fin. Je cours environ à 8 km/h durant 2 h mais la douleur augmentant régulièrement, j’arrive plus à courir depuis environ le 24e  km, peu après le 2e ravitaillement. La douleur est si forte que je ne sais pas si j’arriverai à finir mon pensum journalier. En ralentissant ça devient plus gérable et envisageable. Je vais marcher jusqu’à l’arrivée avec une moyenne qui chute jusqu’à 5.5 km/h. Car de marcher, mon pied gauche n’aime pas du tout et il s’enflamme aussi et toujours plus. Les dernières heures c’est surtout le pied qui m’empêche d’aller plus vite. Il faudrait que je coure mais ça ne va pas pour le tendon. Bon vous avez compris, j’ai fait au mieux pour finir mais j’en ai chié pour dire vrai. De plus la deuxième moitié du parcours était quasiment toujours en plein soleil avec des longs bouts droits sur des grandes routes, puis sur les berges de l’Elbe de sécurité, assez loin de l’Elbe qu’on a rarement vu mis à part depuis les 3 ponts. 2 chevreuils m’apportent une distraction appréciée en courant à vive allure l’un à côté de l’autre, dans un champ en contrebas de la berge, dans ma direction. Ce qui m’a permis de les observer sur 300 m de course environ, à 30 m de moi au plus proche. Sinon beaucoup de ces fleurs bleues en bordure de route (chicorée saut erreur)

Quasi tout seul toute la journée. Joerg Klasing que j’avais rattrapé avec Purity avant le 2e ravitaillement me rattrape à 800 m avant l’arrivée. J’étais parti à 7 h, eux à 6 h. Purity a ensuite eu beaucoup de peine aussi, les chevilles très enflées. Aujourd’hui j’ai compris que je pouvais oublier le jeu du classement, car c’est ma place au niveau des finisher qui est subitement en jeu. Je n’ai aucune idée si j’arriverai à supporter 2 problèmes car je ne sais pas comment ils peuvent évoluer.

Mon pied est plus enflammé que ces derniers jours et le tendon fait mal à chaque mouvement. Alors bonne nuit, demain je pars à 6 h, je dois me lever plus tôt. Beaucoup de noms de villages ou de villes avaient du « Berg » (montagne) à la fin de leur nom et pourtant il n’y en a aucune dans la région, les cathédrales pour unique montagne, comme chantait Jacques Brel dans le plat pays. J’espère que la nuit apporte du bienfait de récupération. À demain

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Deutschlandlauf Flensburg-Lörrach 1290 kms en 21 jours. 10e étape de 63.5 kms entre Schönebeck et Eisleben, du mardi 6.08.24

J’ai réussi à courir durant 32 kms sans trop de douleurs au pied à 6-6,8 km/h. Je devais quand même faire quelques arrêts et un bricolage de semelle pour justement avoir moins mal. C’est toujours des essais et ça a fonctionné. J’étais en contact avec 4 coureurs, Andreas et Wilfried, ensemble et aussi Gerd et Uwe ensemble. Ces 2 je les perds de vue autour du 35e km , suite à une longue montée pas trop raide mais qui demandait de pouvoir pousser avec le tendon du genou enflammé. Jusqu’à cet emplacement, j’avais 2 kms d’avance sur le 6 km/h et je vais tout perdre rapidement en raison d’un chemin très caillouteux qui m’enflamme définitivement beaucoup trop le pied pour pouvoir ensuite l’utiliser normalement. Ce mauvais chemin avec d’autres bouts de pavés de toutes sortes aujourd’hui égalent environ 1/3 de l’étape et c’était surtout en 2e partie. Donc je vais perdre mon avance et je finis dans le dur en raison du pied. Nous avons vu plusieurs forêts d’éoliennes et franchement le bruit n’est pas si important. Au départ un bâtiment dont l’extérieur moche interpelle sur quoi c’est, il abrite des bains. À côté cet espèce de moulin. Plusieurs photos de tous les revêtements qu’on peut avoir et qui enflamme mon pied. Moi qui ne voulais plus faire de trail, là c’est pas mieux, voir pire. Artur a abandonné et Purity, trop fatiguée n’a pas pris le départ ce matin. Nous passons vers des montagnes de déchets des galeries creusées pour en extraire le sel. En février 2020 nous avions couru le cristal marathon dans les mines de sels à 400 m sous terre. Voilà, demain j’essaye à nouveau de finir et j’espère que les chemins seront moins traumatisants. Gel en compresse pour le tendon durant la nuit depuis après la douche. Gel et glace pour le pied. Déjà 10 étapes, comme les 10 doigts!

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Deutschlandlauf Flensburg-Lörrach 1290 km en 21 jours, 11 e étape de 60.8 km de Eisleben à Frohndorf du mercredi 07.08.24

Un jour difficile aussi avec une annonce triste d’avoir perdu un ami cher. Hier déjà c’était pas clair et ça m’a beaucoup travaillé.

Un coup de gueule à présent, il y’a des automobilistes qui achètent des bagnoles sans savoir qu’il y’a des freins, il ne se rappelle pas qu’ils ont aussi un cerveau pour savoir comment utiliser ces freins. Le klaxon en nous frôlant à 80-100 km/h ça ils connaissent. Oui une grosse frayeur aujourd’hui qui m’a empêché de courir durant 5 minutes, un peu choqué.

J’ai atteint l’arrivée non sans peine dès le début. Un os du pied touchait trop souvent et me lançait des pics de douleurs. Comme ça montait durant plusieurs kms, l’appui est prolongé. Bricolage après 8, 12 et 15 kms. J’avais à peine du 6 km/h après 2 h. Durant 15 kms ça allait mieux et puis les bouts de semelles se tassent ou je sais pas pourquoi au bout d’un moment ça ne va plus aussi bien. Le bout entre 20 et 40 kms avait plusieurs secteurs techniques, de lever ma jambe davantage à cause de mon pied droit tombant n’aidait pas à mon inflammation du tendon qui du coup me faisait davantage mal. Les 20 derniers kms j’arrive à courir un peu plus vite lorsque qu’on était sur la route, mais un long bout dans l’herbe haute était aussi bien difficile (3 bons kms) content d’avoir fini, l’essentiel est là. Uwe me prête ses sachets congelés pour mes pieds et mon tendon. La nuit c’est compresse de gels. Bon appétit, à demain. Photos: tournesols n’ayant pas trop le moral et sorbiers des oiseleurs avec quoi on peut faire un excellent s. chnaps et les oiseaux adorent les fruits.
Complément : Michael Kiene en visite sur les ravitaillements 2 et 3, ça m’a fait très plaisir de pouvoir discuter un peu avec lui, venu à ma rencontre au 3. J’ai fait sa connaissance à la Schwarzwaldlauf 24. Artur nous dit au revoir en se plaçant peu après le départ. Bonne nuit

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Deutschlandlauf Flensburg-Lörrach 1290 km en 21 jours, 12e étape de 70,8 km (déviation pour travaux) du jeudi 08.08.24 de Frohndorf à Illmenau Manebach

Très mal dormi, trop chaud et lourd hier soir et l’orage souhaité n’a pas péter où on se trouvait. Aussi en raison de mal aux genoux et aux os et le dessous du pied. Donc ce matin dans ma bulle lente mais ambulante quand même, j’étais étonné de pouvoir suivre Karina et Georg souvent les plus rapides du groupe de 6 h. Les rapides des lents ambulants. Ça montait durant 2 kms et le tendon n’était pas trop mécontent. Ça tiraillait mais ça ne faisait pas trop mal. Le matin quand je dois enfiler la chaussette, là ça fait comme des piques quand je plie le genou à fond, comme des micros déchirures.

Je vais vous parler du pied qui allait bien au début puis deux modifs de semelles car des touches insupportables de l’os d’un orteil (le 2 sûrement) j’étais avec Axel et Béat et ça se présentait mal pour continuer notre rythme de 7-7,5 km/h selon que c’était plat ou montant. Ça a été assez bien toute l’étape avec cette modification mais je devais quand même parfois observer des pauses anti douleurs. Gros coup de moins bien entre le 46 et 52 e kms où je commençais d’avoir mal à toutes les articulations des jambes mais mon pied était momentanément en crise et j’avais pas fait de pause, ce qui est contre-productif. Le fait de plus pouvoir suivre Karina et Georg, de voir passer un peu trop vite Matthias et Bennie puis d’être rattrapé par Beat que j’avais définitivement laissé en arrière depuis le 2e ravitaillement m’a fait penser à changer de style de course. De mes pas de Laufbaer j’ai passé à ceux de souris de l’ami Luc( Valzer se reconnaîtra) 🤣🤣🤣

Et petit à petit c’est reparti. Il est clair que quand tu fais des plans sur la comète, avec une régularité durant plusieurs heures et que tu peux envisager de tenir ce plan mathématique, tu es déçu de voir qu’il y’a du plomb dans l’aile. Mais de tirer des plans sur la comète, peut-être que tu t’es trompé de munitions et que t’as tiré des plombs alors il faut pas s’étonner que ta comète pique du nez, avec du plomb dans l’aile. Le final heureusement je retrouve de l’énergie et il en fallait pour escalader la montagne finale, très pentue sur plusieurs kms. Je rattrape Karina et Georg qui devait bien avoir 6-7 minutes d’avance sur moi au dernier ravito à 14 kms de l’arrivée et je repars devant Beat arrivé une minute avant moi. Des travaux nous oblige à un détour de 600-700 m et nous sommes stoppés par des barrières de chemin de fer abaissées. Bennie attend depuis quelques minutes, j’arrive avec Karina et Georg. On retrouve Beat qui a pu passer à travers les travaux. 4,8 kms nous attendent jusqu’à l’arrivée avec un becquet de 2 gros kms bien pentu, je suis le seul qui arrive courir et je vais du coup plus vite. Au sommet c’est encore une descente très raide pour dévaler jusqu’au village d’arrivée. J’arrive à maintenir mon écart, mais je marche les derniers 100 m, les articulations des genoux et hanches font bien mal. Omelette pour se refaire une santé, bouteille gelée attachée sous le pied pour le refroidir et gel sur le tendon. Très content du déroulement de la journée, les problèmes de pied font partie de mon quotidien de coureur mais des fois il y’a des moments limites où je dois intervenir d’urgence car il devient impossible de tenir des douleurs trop fortes. C’est toujours après coup, à l’arrivée que je peux dire si ça m’a beaucoup pénalisé ou comment. Aujourd’hui, en gros c’était parfois très douloureux mais dans l’ensemble c’est peut-être 7-8 minutes de perdues, ce qui est dans l’ordre du raisonnable.

Photos prises par Axel et Beat en début de course. Le tracé était assez sympa hormis 4 kms le long de l’autoroute sur un chemin caillouteux. Vallonné avec une vraie petite montagne bien raide en dessert.

Question rythme avec mon coach Chicco on y réfléchi. Honni, réfléchi dit Chen le coach de Julia. Oh nie raie fléchie disent ceux qui n’y comprennent rien. On n’irait flèche si on le pouvait, mais on fléchit…

Bref, un petit aperçu de mes pérégrinations mentales du jour . Et bon appétit 🤣

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Deutschlandlauf Flensburg-Lörrach 1290 kms en 21 jours, 13e étape de 65 kms de Manebach à Unteressfeld du vendredi 9.08.24

Dormir bien me devient très difficile avant de faire la crêpe durant 1 h, en raison des genoux, des pieds et du tendon, tous enflammés et douloureux. Départ en côte sur une dizaine de kms. Pied qui fait mal, tendon qui m’a fait très peur en me levant car les premiers pas faisaient mal mais en courant ensuite c’était le pied qui était le véritable problème. Bricolage des deux semelles@ tout au long de la journée, arrêts pour le pied idem. J’étais malgré tout en contact avec Axel et Beat jusqu’au 35 e km. Karina et Georg durant une douzaine de kilomètres, je les voyais à 2 minutes. Mais les arrêts fréquents me font perdre progressivement contact avec tous ces 4 coureurs. Avec Beat je prends des chanterelles en photo. La monoculture des forêts avec l’épicéa m’a fait pitié. De nombreux hectares sont rouges, épicéas tout secs, de nombreux hectares sont vidés de leur substance, après coupe rase de ces forêts mortes. Ça a fait mal au forestier que je suis toujours dans l’âme. C’était déjà le cas en mai dans la région de Winterberg lors de la Tortour de Ruhr. C’est aussi très mauvais économiquement car ces grosses quantités de bois arrivant sur le marché le font descendre. Et le bois n’est pas de très bonne qualité.

Revenons à la course, magnifique région avant avec des montagnes qui m’ont fait pensé aux Vosges ou au Jura. C’est dans la mousse d’un bord de route que les chanterelles poussaient. Je m’accroche à Winfried et Andreas qui me rattrapent à 4,8 kms de l’arrivée. Au rythme des derniers kms courus j’en avais pour 1h et ça me déprimait. Finalement je me décide de les suivre et ils ont même accéléré. Je comble les 150 m de retard que j’ai en1 km, petite pause pour le pied inclue, je dépasse et continue l’effort jusqu’à l’arrivée avec une nouvelle pause de 25 secondes, ils faisaient l’effort de suivre le mieux possible mais ils ont lâché, à ce que j’ai vu c’était trop vite pour Andreas.

Avec ces problèmes, ça me fait passer davantage de temps entre les ravitaillements et ça devient limite avec les calories du ravito, je puise dans les réserves de mon sac. Le vent de face sur les derniers 17 kms environ dans les champs asséchait rapidement la bouche.

Demain 75 kms, la plus longue étape, j’espère qu’elle passera mieux car en chier autant 2 jours de suite risque d’être très compliqué. Au dernier ravitaillement j’étais un peu déprimé j’avoue.

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Deutschlandlauf Flensburg-Lörrach 1290 kms en 21 jours, 14e étape de 75 kms de Unteressfeld à Dettelbach du samedi 10.08.24

La nuit passée j’ai bénéficié d’un canapé où j’ai pu étendre mon matelas. Très bien dormi. Nous étions dans une école, certains dormaient à l'étage dans la salle de sports, d'autres au rez, dans les couloirs et hall d'entrée où se trouvait le canapé. J'étais étonné qu'il soit libre, vu que j'étais dans les derniers à arriver. 

Ce matin ça grinçait au tendon comme ces derniers jours. Après 1.5 kms j’étais beau dernier, après déjà 2 arrêts semelles, ça faisait trop mal. J’ai changé de semelle, au début je dois toujours un peu m’habituer. Mais j’ai pu remonter les coureurs jusqu’à Beat et Axel après 5 kms. Il restait Karina et Georg que je rattrape au 14-15e, au 12 au ravito ils repartent quand j’arrive. Il y’a eu plusieurs bosses jusque là et ça m’a aidé à rattraper, j’arrivais bien à courir. Dans la descente assez raide juste après avoir fait la jonction, mon pied chauffe et je peine à suivre, comme après avec le rythme un peu trop rapide pour moi et je laisse aller, je me contrôle à 7 minutes/km, il y en a 75, donc en dessous de 7:00/km je trouve ça dangereux. Au 24e, ravitaillement, regroupement. Je repars le 1er et je ne vais plus personne voir jusqu’à l’arrivée. J’arrive à tenir un rythme variant entre 7.5 et 8 km/h, parfois un peu plus rapide mais sans forcer grâce aux changements de dénivelé qui jalonnent le parcours agréable, en asphalte, vallonné sans trop grosse bosse ensuite. Les tournesols ont repris vigueur et dressent la tête 😊. Je trempe 4x mon pied dans des bassins ou fontaine. Il brûle quand même et je dois m’arrêter quelques fois aussi. Je me demande pourquoi il y’a autant de souris, musaraignes, taupes, mulots et compagnie sur la chaussée depuis le début de la course. Y’a t’il du poison étendu dans les champs ou sont elles éblouies et tétanisées la nuit par des phares? Beaucoup de petites bestioles mortes en tout cas.

Je fais 3e de l’étape des coureurs de la DL, 1 minute devant Bennie parti à 7 h, donc il n’a pas bénéficié de l’heure fraîche depuis 6 h comme moi. Je vais devoir partir à 7 h pour avoir couru 2 minutes trop vite. J’ai même demandé qu’il me rajoute ces 2 minutes, mais non… Avec mon changement de chaussures entre hier et aujourd’hui, ça m’a fait du bien. Mais c’est pas garanti que ça aille pareil demain.

Je suis content mais pas euphorique, le tempo n’est pas encore celui de la 1ere semaine et je ne pense pas pouvoir le retrouver. La fatigue se fait sentir et des douleurs apparaissent quand même ici et là. Aujourd’hui c’est le dessus du pied gauche qui m’embêtait aussi. Par 2 fois je dois détendre les lacets.

Avec Chicco le coach et ses bons conseils, Fatton a croché, Laufbaer a couru. À 3 ça fait une bonne équipe. Chacun a fait son devoir aujourd’hui.

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Deutschlandlauf Flensburg-Lörrach 1290 kms en 21 jours, 15e étape de 69 kms de Dettelbach à Assamstadt, 650D+, du dimanche 11.08.24

Je vais faire très court car la journée a été épuisante avec une chaleur à crever. Très belle étape, mais depuis le 29e km, beaucoup en plein soleil, sans air, et ça cognait fort. Parti à 7 h avec les plus rapides, je me retrouve vite tout seul. Je contrôle mon tempo à celui d’hier. Mais avec la chaleur depuis le 30e ça baisse un peu. Heureusement sur la fin il y’a moins de dénivelé , mis à part un bon becquet à 5 kms de l’arrivée où pour une fois je marche un peu.

Avec le chaud, pas trop envie de manger en courant, mis à part les bananes. Envie de gerber et un peu mal à la tête, malgré que je m’arrose la tête de temps à autre. 1 L à boire entre les ravitaillements et 5 dl pour m’arroser. Demain je bénéficie d’un départ à 6 h, il me faut faire attention à mon tendon qui grince un peu. Le pied comme hier, des moments ok des moments ça brûle. Les descentes ne me convenaient pas.

Je fais 4 de la DL, il y avait plusieurs coureurs et 1 coureuse d’étape.Bonne nuit

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Deutschlandlauf Flensburg-Lörrach 1290 kms en 21 jours, 16e étape de 65.8 kms de Assamstadt à Frankenbach (Heilbronn) du lundi 12.08.24.

Belle étape avec 3 petites montagnes à passer. Fin de 6 kms en grande partie dans la zone industrielle de Heilbronn, pas intéressante. Grosse chaleur à nouveau, peu de long secteur à l’ombre sur les 30 derniers kms. On en bave, le rythme devient ridicule mais on se donne de la peine, pourtant.

Dès le départ je remarque que j’ai aucun jus dans le réservoir. Je peine à suivre les derniers du groupe de 6h. Je me décide à manger une barre énergétique et quelques kms plus tard, ça va à peine mieux. Regroupement au 1er ravito, il y’a aussi Uwe, Beat, Winfried, Andreas, Jos et moi et je repars en tête de ce groupe suivi par Jos. Ça monte bien raide sur 2 kms environ, nous marchons tous. Je me fais ensuite rattrapé par Jos, Beat, Winfried et Andreas. Jos a l’air pas mal en forme et prend le large dans une montée assez roulante. Je me décide d’essayer de le suivre. Je remonte jusqu’à derrière lui à 150 m et nous arrivons au 2e ravitaillement à 26.5 kms avant les autres et en repartons quand ils arrivent. Jusqu’à peu avant le dernier ravitaillement Jos sera en général devant moi. De notre groupe, Karina et Georg sont semble-t-il 30 minutes devant. Je finis dans le dur car le pied est fortement enflammé sous la voûte plantaire, en raison des supports collés sous la semelle. Mais je n’ai rien changé depuis 3 jours. Au 36e km, ravito 3 j’ai changé de chaussures mais ça ne s’est pas amélioré. Glace pour le pied et le tendon. J’espère que ça aide et que je retrouve du jus car ainsi le plaisir n’est pas tellement au rendez-vous. La fatigue est bien là. Derrière moi, le groupe n’était pas loin, c’était assez homogène avec les autres. Les 2 premiers, Joerg et Matthias sont nettement au dessus du lot et Bennie assure chaque jour.

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Deutschlandlauf Flensburg-Lörrach 1290 kms en 21 jours, 17e étape de 60.3 kms de Frankenbach (Heilbronn) à Malmsheim du mardi 13.08.24

Étape assez jolie, mais à vrai dire durant des tronçons je n’arrivais pas à apprécier ou non le paysage car j’étais hyper concentré sur mon pied. Mon inflammation de la voûte plantaire m’a obligé à changer 3 x de semelle dans les 3 premiers kms. J’étais le premier à me mettre à courir après le départ, bientôt rattrapé par Georg et Karina. Nous prenons gentiment le large sur le reste du peloton. Ils courent plus vite que moi à plat, qui monte mieux qu’eux. Du coup nous serons toute la journée assez ensemble, à 50 -250 m . Je me trompe plusieurs fois à des embranchements en Y et j’ai 700 m de plus à l’arrivée. Ça me fait perdre contact durant 7 kms avec les 2, entre le 3e et 4e ravitaillement. En début de course, après avoir essayé 3 semelles et aucune n’allait bien, j’ai été obligé de décoller mes bricolages pour surélever la voûte plantaire. Mais vu qu’elle est fortement enflammée, j’ai décollé 2 couches en 2 fois et ça a aidé. Mais autour du 34e km, inflammation à nouveau si forte qu’il me fallait intervenir au risque de ne plus pouvoir courir. C’était très inquiétant. Comme ce matin. J’avais encore la couche de base mais à celle-là je ne touche pas. Donc j’ai décidé de faire la semelle aussi pl

News postée le : 18.08.2024

2024.07.13-14 Ultra Boucle des Ballons U2B 208.9 kms, 5000 D+

U2B, 208,9 kms et 5000 D+. C’est l’ultra boucle des Ballons, magnifiquement organisée par Christophe et Nathalie Henriet, la famille et les amis bénévoles. Un tout grand merci à eux et bravo pour cette magnifique organisation.

A Munster, Alsace, samedi à 6 h du matin nous avons pris le départ de l’ultra boucle des Ballons.

(Col du calvaire, sommet du Hohneck, col Oderen, col du Page, Bussang, St Maurice sur Moselle, Ballon d’Alsace, Sewen, Masevaux, Col Hundsrück, Thann, Uffoltz, Gd Ballon, Markstein, col Platzerwaesel, Sondernach, Petit Ballon d’Alsace, Eschbach, Munster)

24 coureurs solo au départ, 6 abandons, 18 finisher, 2 équipes de 2.

Le 1er, Michaël Boch, est un membre de l’équipe de France du 24 h(256 kms) et il a surclassé tout le monde.

Julia finit 1ere femme sur 2 à l’arrivée, 3 femmes au départ mais 2ème du scratch h/f, avec une très belle performance, toute la course aux avants postes.

Je fini 6eme du scratch, 5e homme ( une équipe est devant moi, à ne pas compter) 1er de ma catégorie. J’ai pris un départ assez prudent mais somme toute à un tempo régulier que je pense pouvoir tenir une trentaine d’heures sans gros coup de mou. Je suis remonté de la 17 18e place au scratch, à la 6eme, de la 5 ou 6e de ma catégorie à la première. Mis à part le 1er le plus rapide sur tous les secteurs, je fais assurément le meilleur finish pour les 43 derniers kms depuis le Gd Ballon. Ceci car on m’averti que mon ami Luc, aussi de ma catégorie n’est qu’à 1,5 kms derrière moi. On était souvent en contact, courant parfois un bout ensemble avant qu’un des 2 craque un peu, depuis la fin de la montée du Ballon d’Alsace. Et quand je sens la fin je donne tout sans plus m’economiser et du coup je rattrape Fabienne à 14 km de l’arrivée, elle comme les 4 et 5e (Guillaume et Chris) comptaient 1h 20 d’avance sur moi après 145 kms à Uffoltz. Les 2 devant moi étaient contents que ça s’arrête car ils étaient renseignés que je revenais très fort. À ma montre je finis à 3 minutes du 5e en 29h 13, Joseph et Éric qui étaient avec moi au Gd Ballon finissent 1h40 derrière.

À l’arrivée nous devons embrasser les pieds de la statue de Poseidon dans le parc de la Fecht (rivière)

Météo super agréable, organisation parfaite, Team des ravitailleurs super efficace et sympathique.

Apéro d’après course très convivial et sympathique avec d’excellents produits alsaciens, que demander de mieux?

Concernant mon pied gauche, en partant avec mes Brooks, c’est bien allé sans trop de problèmes jusqu’à la moitié, ça chauffait un peu trop dans les ascensions raides mais ça ne durait pas trop longtemps. Je courais en appuyant davantage sur le côté extérieur du pied et forcément il finit par s’enflammer. Ça me permettait de pas avoir mal au milieu du pied devant. Mais l’extérieur du pied est devenu douloureux et la chaussure trop étroite. J’ai longtemps hésité à la couper sur le côté depuis la mi course et à Bourbach le Haut au 123e kms c’est ce que je fais . Je prolonge la coupure de 2 cm environ au Gd Ballon. Ça m’a permis d’aller un peu plus vite car j’avais moins mal dans les parties assez planes. Plusieurs fois, je change de semelle g pour pouvoir bricoler en marchant la semelle qui allait le mieux, ainsi je perdais un peu moins de temps. Une fois transformée je rechangeais. J’avais un cornet de bouts de semelle ou caoutchouc précoupés et avec mon scotch je les fixais. En laissant maladroitement tomber quelque chose sur la chaussée, il me fallait presque une minute pour arriver à ramasser la chose et me relever, le dos étant plus du tout souple après une centaine de kms. J’ai aussi ramené à Pierre sa bande lumineuse perdue peu avant Bourbach, je devais mettre les genoux à terre. Sur les dernières ascensions depuis la montée du Gd Ballon, je dois m’arrêter chaque 1,5-2 kms pour refaire bien circuler le sang dans le pied, sinon ça brûle de manière intolérable. À la descente ça fait un arrêt chaque 5 à 6 kms. Je trempe mon pied une bonne minute dans la fontaine 1 km avant le ravitaillement de Sondernach, après une descente sur les chapeaux de roue en bas le col du Platzerwaesel . Les suiveurs en auto me demandaient si ça allait aller….chaque fois qu’ils me croisaient ou dépassaient. Malgré ça je fais un super finish depuis le Gd Ballon pour les derniers 43 kms mais c’est clair que je loupe 2 rangs. Mais je suis content de pouvoir courir malgré tout de la sorte. Guillaume m’a dit qu’il était content que ça n’était pas plus long, pour pas que je le dépasse. J’avais 1h20 de retard à Uffoltz à 64 kms de l’arrivée. Et c’est depuis le Gd Ballon que j’accélère, dans la montée je bricolais et sur les 5 derniers kms je luttais un peu contre le sommeil. Depuis St-Maurice sur Moselle, je fais rajouter un sachet de café en poudre instantané dans mes gourdes de sirop de menthe. Ça aide à moins avoir d’attaque de paupières. Avec le lever du jour, l’énergie est à nouveau bien là. Je repars à 5h58 du Gd Ballon, pile dans mon plan de marche, assez bien estimé depuis le Hohneck, toujours dans mon planning avec quelques minutes d’avance. Après la course, d’attaquer à fond dans les dernières descentes, je vous dit pas les courbatures et l’état des pieds… ça va être pénible quelques jours. Mais on oublie vite, j’étais trop content que mes genoux tiennent le coup et ne me fassent pas mal. Grâce à la condroïtine, qui aide à refaire des cellules de cartilage, je n’ai quasiment plus mal aux genoux et ces derniers mois j’ai fait beaucoup de dénivelé sur route et ça tient. Bref tout va bien… même si pour le pied c’est à chaque fois l’inconnu.

https://solusport.solustop.com/5103/stats

News postée le : 25.07.2024

2024.06.27 au 6 juillet, Ouest-Est Suisse 517 km 10'992 m D+

De la borne frontière au bord du Rhône, après le village de Chancy, la plus à l'Ouest de la Suisse, jusqu'au poste frontière de Müstair, à l'extrimité Est de la Suisse, en 10 étapes, nous avons traversé la Suisse à 3, et un 4ème coureur, Christian M. de Zürich, s'est joint à nous pour 3 étapes. Les villages étapes : Etoy, Bulle, Boltigen, Iseltwald, Susten Steingletscher, Sedrun Tujetsch, Flims, Wiesen-Davos, Susch et Müstair. La plus longue faisait quasi 61 km jusqu'à Bulle, la plus courte le lendemain jusqu'à Boltigen avec 38 km, sinon toutes entre 45 et 60 km. Du dénivelé tous les jours, de très beaux panoramas, des bordures de routes ou de chemins très en fleurs à me faire plaisir, des animaux de ferme un peu partout, peu de mammifères sauvages apparus, un pic noir au parc national, des vipères vivantes et écrasées le long des routes, un orvet sauvé au bas du col de la Flüela vers Davos en le remettant dans l'herbe, une salamandre dans le lit d'un torrent, des abeilles ou autres insectes, ressemblant et parfois bien gros me font dire que j'ai des lacunes dans ce domaine. Quelques escargots remis dans l'herbe, dont un qui m'a fait rebrousser chemin sur 50 m, car je me disais que j'aurais pu le sauver.... et je l'ai donc fait. Il faisait chaud les 3 premiers jours et ce pauvre escargot avec sa membrane de protection direction soleil, sur la route, était mal barré. Un jour de pluie diluvienne dès le départ jusqu'au Col du Susten, couru avec les habits de pluie. Heureusement, les jours suivants, s'il faisait froid le matin, parfois 6 degrés avec du vent polaire, il n'y a quasiment plus eu de pluie. Des défilés, spécialement le long des cols, de voitures de sports de toutes marques, dont un rassemblement très important de vieilles voitures anglaises uniquement, le dernier jour. Renseignement trouvé sur internet, c'était un rallye au départ de St-Moritz, par Zernez, l'Ofenpass, l'Umbrail Pass, descente du Stelvio et étape à Bormio, avant de retourner à St-Moritz par le Col Foscagno, Passo d'Eira, Livigno, Col Livigno, Col de la Bernina.
Un départ après une semaine de repos après la Mi-Milkil de 500 km, qui m'a vite fait comprendre qu'il fallait que je gère, car après 25 km, j'étais déjà fatigué et n'avais pas trop d'énergie pour courir si la pente s'accentuait un peu. Le 2ème jour, déjà un petit peu mieux mais la dure traversée de Lausanne du bord du lac jusqu'à la Claie aux Moines ne fut pas des plus facile. J'ai marché dans ces secteurs parfois très pentus et les nombreux feux rouges me forçaient bien malgré moi à devoir m'arrêter. Le jour suivant, j'arrivais déjà à trottiner la plupart du temps sur les pentes du Col du Jaun. Les nombreuses petites montées de la piste cyclable de Boltigen à Wimmis m'ont bien éprouvé, elles étaient parfois très raides et ne pouvais courir partout. Il m'a fallu aussi des arrêts, sur les 8 premiers jours, pour aller m'acheter des yoghurts (500 g bien souvent ou 2 x 200 g) et à boire, du coca de préférence, qui me réussit bien lorsque je cours. Un jour, avec les yoghurts du déjeuner, j'arrivais à 1.9 kg de yoghurt. J'avais un gros besoin de calories, vite avalées en courant, de plus il y a des protéines et ça m'était très agréable d'ingurgiter ça... car ça descend tout seul. Les étapes que j'ai préférées sont celles des hautes altitudes, quand ça tourne, que les voitures ne nous passent pas trop vite à côté. Mais il est clair que la Suisse est toute petite, car partout, la circulation est assez dense, en comparaison des routes empruntées dans l'Indre, le Cantal, la Corrèze, les régions traversées lors de la Mi-Milkil, quasi désertes. L'avantage en Suisse est qu'on trouve un peu partout des magasins pour s'acheter à manger, ou dans les nombreuses stations-services vendant le précieux liquide pour faire avancer les autos et motos. J'ai pu découvrir certains recoins de Suisse que je ne connaissais pas, quelques beaux sentiers comme le long du lac de Brienz jusqu'à Giessbach, l'hôtel assez huppé avec un parc d'autos très spectaculaire... Ferrari, Porsche, Aston Martin, Jaguar, Tesla pour le côté bon marché...(relatif)  etc...qui font partie des belles carrosseries que j'aime bien. 
Au final, la forme revient au fil des jours. Les longues descentes finales sont parfois traitres, j'ai fait attention de ne pas dévaler trop vite, pour éviter les courbatures. Le départ du lendemain s'en ressent toujours un peu.
Beaucoup de plaisir, même si après mon étape terminée, c'était retour en bus et train ou les 2 pour aller rechercher mon auto. Donc, j'ai fait la traversée de la Suisse en courant d'Ouest en Est, j'ai traversé la Suisse d'Est en Ouest en transport public et aussi d'Ouest en Est en auto pour me rendre au départ du jour suivant. Je faisais du camping dans mon auto pour dormir, avec tout mon matériel, mes chaussures de rechange, mes semelles orthopédiques modifiées chaque jour à nouveau, car le miracle de ne plus avoir mal comme sur la fin de la Mimilkil s'est évaporé... mais j'ai l'habitude, je fais avec et ferai avec prochainement. La seule chose c'est que ces arrêts refroidissement du pied, à chaque km lorsque ça grimpe fort, me coûtent environ 500 m par heure. Je le vois bien avec la vitesse que j'ai sur ma montre et le total des kms parcourus en 1 heure. Il y a un décalage. Mais au moins, je réalise ce que j'aime faire et c'est là le principal. Question classement, je finis en tête sur 3, mais lors de la 4ème étape, j'arrive la seule fois derrière Pierre et Paola, à 15 minutes environ. J'ai un peu trop merdouillé parfois à trouver le tracé, fait trop d'arrêts joghurts et modification de semelle. Mais c'était une belle journée, comme la plupart. A bientôt.



 

News postée le : 07.07.2024

2024.06.16 au 21 MimilKil, 500 km en non-stop entre le Lac d'Eguzon et le Col de Legal

Dimanche 16 juin à 7 h depuis la base plein Air du lac de Chambon (Eguzon-Chantôme, Indre) 29 coureurs prennent le départ de la Mimilkil, soit 500 km en aller-retour jusqu'à La Croix-de-Cheule, après le Col Légal. Le pont sur la Dordogne avant Mauriac étant fermé, nous avons eu une modification de parcours et nous avons fait le demi-tour au Col de Légal.

1 ravitaillement après 113 km à Faux-la-Montagne, 1 à la moitié.
Assistance fortement recommandée, 4 coureurs le font en solo.

1. René Strosny (D-26.01.73) bat le record de l'épreuve avec 3 jours 01 h 01 minutes
2. Annie Parringaux (F-23.04.65) 3j, 11 h, 51 min    1ère femme
3. Murielle Bourbao (F-28.03.73) 4 j, 01 h, 06 min    2è femme
4. Christian Fatton, (CH, 24.11.59) 4 j, 08 h, 36'
5. Frédéric Borel (F-74) 4 j, 09 h, 37 min
6. Lionel Rivoire (F-13.12.53) 4j, 10 h, 44 min
7. Fabrice Viaud (F-16.12.59) 4j,11 h, 07 min
8. Jean-Noël Bergère (F-24.12.64) 4 j, 16 h, 17 min
9. Jean-Michel Dréan (F-08.06.66) 5 j, 03 h, 26’
10. Mimi Chevillon (F-29.03.63) 5 j, 03 h, 26’       3è femme
11. Jacques Moutier (F-26.04.64) 5j, 5h, 56’
12. Jean-Michel Fremery (F-15.06.56) 5j, 09h, 17’
13. Laurent Saint-Martin (F-06.03.61) 5j, 09h, 18’
14. Jacques Livenais (F-20.06.60) 5j, 10h, 22’
15. Michael Pellieux (F-1974) 5j, 10h, 49’
16. Sandrine Mohedano Lafforgue (F-08.09.71) 5j, 18h, 01’
17. Daniel Mazeau (F-18.11.57) 6j, 0h, 42’
18. Sébastien Chauveau (F-25.06.73) 6j, 15 h,
19. Christiane Deguilhem (F-26.08.53) 7j, 05h, 40’
9 abandons, 1 non-partante

Météo très difficile avec des trombes d'eau qui vous trempent en 1 minute, si vous n'êtes pas couvert.
Mon accompagnateur, Hervé Friquet, connu à la ViaAragon à fin avril 24, m'a prêté une pélerine légère et allant jusqu'aux mollets, très efficace pour être bien protégé.
Super ravitailleur, ça a super bien fonctionné entre nous, il me ravitaillait environ chaque 5 à 6 km jusqu'à la moitié, puis selon la déclivité, chaque 3 km. Sur les derniers 50 km,
je ne portais plus rien, juste une petite bouteille à la main et il me ravitaillait encore plus souvent. Frédéric Borel était revenu à un peu plus de 1 km et il m'a relancé, finalement j'y prends 1 h sur les derniers 15 km.

Dormi 2 h (avec temps de manger et soin pour les pieds 3h30 d'arrêt) au CP 1 à 113 km. Il faut dire que nous étions bien mouillés, la pluie m'a donné mal au dos, autant musculairement qu’ articulairement, ainsi qu'aux hanches et genoux. (problème de polyarthrite rhumatoïde que j'ai depuis une 40 taine d'année mais qui ressortent par temps humide et corps mouillé)
J'avais déjà mis 2 paires de chaussures, Puma nitro 45 km, Saucony Kinvara 68 km jusqu'au 113ème km et le pied me faisait bien mal. Les derniers kms avant Faux-la-Montagne et la décision de dormir, je n'avançais plus qu'à 4 km/h environ, dans les douleurs multiples (dos, hanche, pied g) J'avais le moral assez bas car pour continuer, je ne me voyais pas endurer ces problèmes encore trop longtemps. J'essaie d'enfiler mes Brooks et illico, je me rends compte que ça ne va pas aller. J'enfile les Topo Ultraventure, bien large à l'avant-pied et je me sens assez bien.
Les points d'inflammation ne se font pas sentir au moment où je repars dans la nuit, à 2h30 et en avant pour le lac de Vassivière, Peyrelevade, le plateau de Millevaches. Au 1er ravito, Lionel arrive quelques secondes derrière moi, suivi par Murielle et Laurent ne devait pas être très loin non-plus, tout comme Fabrice. Devant moi, Markus qui ne s'est pas arrêté, je dois être en 8ème position. Beaucoup de coureurs sont suivis par un accompagnateur au volant d'un camping-car, petit ou grand mais où il est possible de dormir à plusieurs, cuisiner, etc...
Au 167ème km, le 1er tiers effectué, légère descente, arrivée à Palisse, douleurs, alerte rouge, je dois me mettre à marcher, un muscle sur le côté de mon quadriceps est sorti. Cela me fait un steak collé sur la cuisse avec une bosse plus importante en haut. Heureusement, Hervé est là à ma rencontre, à l'auto, on constate que c'est bleu-rouge sur le côté. Je décide de coller 2 Tapes, en forme de croix. Cela me soulage un peu, mais je me contente de marcher. Je ne pourrai quasiment pas courir de la journée, jusqu'à la nuit. La douleur s'estompe. Hervé me donne du sporténine et il va m'en racheter une boîte, cela a un effet étonnant et qui redonne espoir. (zinc et arnica)

Hervé, mon ravitailleur a aménagé un Citroën Jumpy assez âgé, mais qui a bien tenu le coup, avec un moteur changé 3 jours avant le départ de la course. Une seule place pour dormir. 
Je m'arrête à 23h15 environ la 2è nuit à Anglars de Salers, au 210 ème km. Petite toilette rafraichissement, changement d'habits, bain de pied, ils brûlent à divers endroits, repas sommaire et 4 h de sommeil. c'est 4h15 du mat' quand je pars en direction du demi-tour, 20 km devant moi. Frédé me rattrape, nous croisons Annie juste après Anglar de Salers. René a été croisé vers 22h45 hier soir, impressionnant. J'ai mis mes Brooks et au début je me dis, c'est ok mais rapidement ça ne va pas. Je change 2 fois de semelles sur les 8 premiers kms, j'attends Hervé pour changer de chaussures, après 8 km vraiment pénibles, c'est fait je repars en Topo avec la semelle No 2, comme hier. Le muscle sorti ne m'empêche pas de courir, même pas plus loin en montant les pentes du Légal, assez raides par endroit. Je croise Murielle et Markus qui se suivent à 1  ou 2 km à une quinzaine de km du col. Je croise Frédéric déjà dans la descente à 1600 m du haut. Quelques photos, un sandwich bienvenu de Nicole qui tient le ravito du demi-tour et j'attaque la descente en courant à 9 km/h maxi, je ne peux pas donner plus sans prendre alors trop de risque pour mon muscle du quadri. Je croise 5 à 6 coureurs en peu de temps, Fabrice en tête de ce petit groupe étiré. Tout a l'air de bien allé. Puis, peu avant Mauriac, le pied fait vraiment mal, je dois m'arrêter, j'avance que péniblement, à 4 km/h. Je perds beaucoup de temps. Mon ongle du gros orteil qui frotte sous le tissu de la chaussure me fait mal, Hervé m'applique un tape du dessus au dessous, afin que ça frotte pas directement et que l'orteil soit un peu plus à plat. Le moral est très sujet à ces problèmes qui peuvent être signe de grosses douleurs et finalement de cause d'abandon. J'ai aussi recollé un 3ème tape sur mon muscle qui a de nouveau un peu morflé avec ces gros dénivelés et pourcentages élevés de pente.

Ces petits soins ont été bénéfiques, j'ai même fait un petit bain de pied avant, je repars plus sereinement. Fabrice a quasiment bouché le trou des 4 kms de retard qu'il avait. Traversée de Mauriac, descente plus loin sur la Dordogne par le barrage du lac des Aigles (construit durant la 2è guerre sous les ordres des Allemands, fini en 1947) puis remontée et dernier kms de jour avec le passage des 300 km. Quelques kms avant Neuvic, en début de nuit, un automobiliste change de direction et me prend en ligne de mire, frôlant la bordure herbeuse, je dois sauter dans l'herbe, j'y vois rien, il a mis ses grands phares en plus et il accélère, le vrai gros gros con. Il l'a fait exprès, car je suis hyper visible de nuit avec mes bandes réfléchissantes épinglées autour de mon sac. 
J'ai décidé de faire de l'avance de nuit, je me sens en forme, même si je ne force pas trop durant la nuit, très noire, mais sans pluie. J'arrive à Meymac au lever du jour, quelques flèches de direction dans les 2 sens jettent le doute sur quel tracé à suivre. Téléphone à Hervé, il me dit de viser l'église, ok, je le retrouve et j'attaque la raide montée au centre du village. Puis c'est une très longue et raide montée en direction de Millevaches. Puis le profil devient vallonné en direction de Peyrelevade, Faux-la-Montagne. Petite discussion avec un habitant fan de cette course, qu'il suit depuis des années, il sait qui je suis grâce à la balise GPS qui nous situe sur la carte, il connait le nom de tous les coureurs, leur avance, leur retard sur leur poursuivant etc... Le mauvais temps fait son retour avec une grosse averse. Jusqu'à Royère de Vassivière, ça va encore puis gros déluge durant une bonne demi-heure, la route est sous 5 cm de flotte, la température chute, malgré ma pélerine j'ai froid et à nouveau mal partout comme le 1er jour. L'humidité et le froid ne plaisent pas du tout à mon dos qui le fait remarquer. De plus je crève de faim, malgré que je mange à chaque fois que je vois Hervé, chaque 30 à 40 minutes. Le moral refait une profonde chute, je suis aussi un peu confus, je ne sais plus trop où j'en suis avec cette course. A Compeix, je décide de dormir 30 ou 45 minutes, je ne sais plus très bien. La descente sur Bourganeuf se fait au ralenti, pas d'énergie, je m'attends à chaque instant à me faire avaler par plusieurs coureurs.
Traverser Bourganeuf est une horreur absolue pour les genoux et mon muscle à nouveau bien sorti. C'est extrêmement raide mais tout a une fin et une fois au fond du trou, je continue, plus que 80 km. La nuit est noire de chez noire, ça ne présage rien de bon. Je me mets à tanguer grave une douzaine de kms après Bourganeuf, et c'est 1 h du matin. Hervé est arrêté vers une ferme, au sommet d'une énième bosse. J'y dis que je dois dormir, plus d'énergie. 30 minutes de prévue. Une pluie diluvienne me réveille en même temps que la sonnerie du réveil. Exclu d'aller ainsi sous un énième déluge. Je reste au lit allongé dans le Jumpy, Hervé dors sur les sièges avant. Il dort couché quand il m'attend, il a 30 minutes environ chaque fois à disposition. Je le réveille avec un doux toc toc contre la carrosserie, mais une fois, alors qu'il est assis j'ai eu peur pour lui, tellement il a l'air effarouché à son réveil, il ne sait plus trop où il est à ce moment-là. 
La fatigue nous joue des tours, j'étais persuadé d'entendre des voix, que Hervé discutait avec mes poursuivants, Frédéric et Fabrice, et j'ai même entendu Julia, ma femme, et ils causent de mes pieds et du fait qu'ls n'ont pas voulu me rattraper avant. Quand je sors du Jumpy, environ 30 minutes plus tard, averse terminée, je demande à Hervé où sont les autres. J'attends à ce qu'il me disent qu'ils viennent de partir. Quels autres ? me demande-t-il ? Ok, j'ai compris que je déconnais, il n'y avait personne. Il me dit la direction à prendre car j'allais repartir sur mes pas, dans la direction opposée. J'ai ses piolets en mains, je crève de douleurs aux 2 gros orteils, un effleurement me fait affreusement mal. Depuis Faux-La-Montagne du Km 113 à l'aller, j'ai coupé le dessus de mes chaussures. J'ai allongé la coupure pour que ça frotte moins mais c'est encore pas assez, je devrais peut-être enlevé un rond de tissu. 
Je peine donc à avancer à 2 km/h, un escargot par temps sec,  à avoir de l'équilibre, il faut réchauffer la machine, la remettre en route et le miracle comme souvent est bientôt au rendez-vous.
Petit à petit, la foulée se refait gentiment normale, l'enflure des pieds avec le mouvement s'estompe gentiment, je reprends espoir et ma marche en avant. J'ai une dizaine de km d'avance sur Fabrice, 17 sur Frédéric, au moment de mon départ. Tout le monde a dormi, apparemment. 
Puis en début de journée, coup de tonnerre, Frédéric n'est théoriquement plus qu'à moins de 2 kms, 900 m semble-t-il. Un électrochoc qui me relance, qui me fait décider d'abandonner mon sac touriste de trail avec habits de pluie, gels, que des trucs en cas de secours, mais quand même trop lourd pour la situation qui arrive. Je dois accélérer, sinon je vais me faire bouffer. Claudiane arrive à ma hauteur, nous discutons un peu, c'est la femme de Frédéric, je les connais et les apprécie bien depuis la TEFR de 2012, mais la course, c'est la course, plus personne ne doit me dépasser. Je demande à Hervé 's'il est d'accord me suivre davantage à la culotte afin que je boive ou mange sans rien devoir porter, et lui explique pourquoi. Il est d'accord, c'est un super ravitailleur, jamais un mot de rechignement, toujours prêt à me donner ce que je demande, à suivre ma tactique, à abonder dans mes décisions. L'écart sur Fred se creuse en ma faveur jusqu'à 3.5 km, au sommet d'une bosse, où je décide de dormir à nouveau 6 minutes, avec quelques soins, nourriture, 10 minutes de perdues, donc aussi un km. Et cela va être ainsi quelques fois, l'écart descend parfois jusqu'à 2.3 km, car je vais faire encore 2 ou 3 petites siestes de 5 à 6 minutes. Quand je tangue trop, que les yeux se ferment, c'est très désagréable et le rythme chute aussi. 
Finalement, après qu'il m'ait renseigné un grand nombre de fois, à ma demande sur l'écart entre moi et Frédéric, l'écart se monte autour des 5 kms. A l'arrivée, 1 h 1 minute. 
J'ai essayé jusqu'à la fin de donner le meilleur rythme possible mais il y a de nombreuses montées, qui tuent le tempo plus élevé du plat qu'on arrive à tenir. Le temps ne veut plus dire grand-chose, on en perd la notion, si on ne regarde pas sa montre, on est soit de jour soit de nuit. La fatigue est bien là sur les dernières 40 heures. Je le remarque aussi avec Hervé, qui met plus de temps à capter mes demandes, avec moi qui ne sait plus très bien ce que je fais sur certains secteurs et cette fatigue qui devient extrême est aussi responsable avec les douleurs dorsales dues à la pluie aux baisses du mental. C'est toujours pareil dans ce genre de course, il faut alors se reposer et remplir l'estomac. 
De belles girolles ont été vues, même ramassées par quelques coureurs, sur les hauts et dans la descente menant à Bourganeuf depuis Royère de Vassivière. De très nombreuses fleurs nous ont accompagnés durant la course, la Digitale pourprée, Fingerhut en allemand, grande, magnifique était omniprésente. 
Arrivée mémorable avec les 4 premiers qui m'attendent, les organisateurs, les accompagnants ou quelques coureurs-accompagnants ayant abandonnés, cela m'a fait extrêmement plaisir. Discussions d'arrivée pour attendre le, les suivants, douche intercalée pour faire pareil, grosse fatigue durant les 2 jours à attendre la remise des prix, à part flâner, accueillir les suivants, manger aux repas et dormir, rien envie de faire, plus d'énergie, plus d'envie d'entreprendre, service minimum. Les orteils qui frottent font toujours très mal 3 jours après. La rentrée chez moi s'est faite avec un demi-litre de café bu à intervalles réguliers et après la première demi-heure où j'ai pensé ça va être pénible, le retour à la maison s'est fait sans encombre. 
Tellement content d'être arrivé au bout. C'était clairement un immense challenge pour mon pied, j'ai modifié mes semelles sauf erreur 3 fois durant la course, ça a finalement bien porté ses fruits, car je ne devais plus m'arrêter pour le refroidir. J'avais des fois mal, mais ce n'était plus insupportable avec des arrêts d'urgence tellement ça brûlait. 
Tellement content...et avec un résultat que je n'aurais pas osé espérer à cause du pied. Tellement d'émotions depuis l'arrivée et à la remise des prix. C'était le pied géant ! A la prochaine

Vous comprendrez mieux maintenant pourquoi je courais à droite et à gauche ce printemps, afin de préparer le physique au maximum.
J'ai dormi au total entre 6h30 et 7h, ne me rappelant pas de toutes mes petites siestes ou de leur durée. Les 3 premiers ont dormi entre 3h30 et 4h30, selon ce qu’ils m’ont dit. Ce serait trop peu pour moi. A bientôt

News postée le : 23.06.2024

2024.06.07 22h pour etre precis, Depart des 100 kms de Bienne

100 kms de Bienne, championnat suisse, bon départ contrôlé à un peu plus de 10 km/h , sur les 20 premiers kms, puis début de plusieurs montées et des chemins blancs, peur de m’encoubler avec mon pied droit (que je ne peux pas lever, éviter de chuter comme trop souvent ces derniers temps) et cailloux pointus qui me font mal sous le pied gauche, bref j’avançais pas comme je l’espérais entre minuit et 4 h du matin. De nuit il me semble être moins percutant. Heureusement, la fin plus plate me convient mieux et je me ressaisis et j’accélère continuellement pour les 20 derniers kms, aussi pour revenir sur un coureur qui a l’air aussi vieux que moi, qui me dépasse alors que je change de semelle. En point de mire à 200 m je le garde sous contrôle jusqu'après Büren an der Aare, avant de me décider d’aller le chercher à 6 kms de l’arrivée, j’attaque mais il s’accroche, il passe devant sur 700-800 m je repasse et je durcis le rythme au maximum sur les 3,5 derniers kms et je lance le sprint à 400-500 m de l’arrivée et il n’a pas vraiment pu suivre, j’étais content mais il fallait que je tienne et ça n’a pas été facile… après on a sympathisé avec Albrecht (son prénom) et bu une bière ensemble avec Julia et son pote Hennés, en papotant une bonne heure et plus. La beauté du sport et de la camaraderie. Le chrono de 11:19 pas exceptionnel mais ça a suffit au moins pour être 1er de catégorie. À bientôt

News postée le : 09.06.2024

2024.05.26 au 1er juin, Schwarzwaldlauf die fantastischen Sieben, 7 etapes, 370 km

Schwarzwaldlauf de 7 étapes pour un total de 370 km. Un tour partant de Grüntal-Freudenstadt et y arrivant.
Nous étions 18 au départ, mais sauf erreur nous sommes 16 inscrits pour l’ensemble des 7 étapes.
1ère étape de Grüntal-Freudenstadt à Tennenbronn-Schramberg sur 52.93 km à mon GPS, 815 m D+, 726 m D-, 5h55, 4ème, allure 06’43/km.
Lars qui fait les 3 premières uniquement a gagné en 4h38. C’est le seul sous les 5 h. Je fais 5, donc 4e avec les coureurs de l’ensemble de la course en 5h55.
Il y avait quelques beaux becquets à grimper et un long faux plat montant et usant de 3 kms vers le 40e. Si au début je me sentais vraiment bien j’ai eu quelques peines sur la fin qui m’a un peu fait ralentir mais la semaine ne fait que commencer et il faut gérer et ne pas trop s’acharner quand ça devient dur sur les courses par étapes. Derrière moi il y’a Andreas à 4 ou 5 minutes et après un trou d’une heure environ. Andreas était avec moi du 4e au 33e kms et je le vois arriver au 4e ravito juste avant que j’en reparte.

Beau parcours jusqu’au 37e kms avec beaucoup de passages en forêt où à travers champs sur des pistes cyclables puis après moins intéressant le long des routes. Beau temps et météo idéale pour courir.

Schwarzwaldlauf : 2è étape du lundi 27 mai 24, de Tennenbronn à Feldberg Altglashütten sur 59,5 km, mais avec quelques petites erreurs j’arrive à 59,94 km et 1030 m de D+, 726 m D-, 7h17, 4ème, allure 07’19/km. On doit se diriger au GPS, il n’y a aucun balisage cette semaine, il faut être très attentif à sa montre. C’est le même classement que hier pour moi, 4e, 5e avec Lars le 1er (qui s’arrête demain soir) je prends 10 minutes à Andreas, jamais loin derrière moi, il arrive au dernier ravitaillement quand j’en repars mais depuis là il a pris son temps. Petite pluie à la fin et mon gps déconne quand le verre est mouillé. Je perds facile 2 minutes à faire que je voie où aller en tentant de sécher le cadran et aussi car je me trompe sur l’avant dernier carrefour à 4 branches et 2 erreurs possibles, et je les fais les 2. Parti ce matin avec la semelle no 1 que j’ai mis sur 160 kms à la Tortour de Ruhr il y’a une semaine dans mes Topos. Là après 5 kms j’avais trop mal à l’extérieur du pied donc j’ai changé et mis la semelle no 3 que j’ai utilisé hier avec mes Brooks, aujourd’hui idem. Après 30 kms j’ai commencé d’avoir bien mal, un arrêt repos du pied et je tiens la longue montée jusqu’au 36e kms puis dans la descente qui suit, la douleur revient en force spécialement sous le gros orteil et je dois m’arrêter soudainement car trop mal. Je remets la no 1 et étrangement je la supporte mieux que ce matin et je finis avec. J’ai vu qu’avec mes semelles modifiées dernièrement j’arrive à chausser à nouveau plusieurs paires de chaussures de différentes marques. Mais à chaque semelle correspond une chaussure, elles ne vont pas forcément dans toutes les godasses. J’ai davantage mangé durant l’étape car hier je suis arrivé affamé et je n’étais pas très bien un bon moment avec des étours dû à une pression trop basse. J’avais un gros besoin de sel étant à la limite des crampes en étant couché et en bougeant les jambes.

Schwarzwaldlauf, 3è étape du mardi 28 mai 24, de Feldberg Altglashütten à Blumberg, 56,18 kms, 807 D+, 1080 D-, 6h43, 3ème, allure 07’12/km
7 degrés au départ. Après 2 kms environ de montée, première grande descente sur 8 kms, c’est la 1ere fois qu’on voit des coureurs rapides devant nous après 6 kms encore et Thorsten est rattrapé et se trompe de chemin et nous qui suivons faisons pareil (Andreas et moi). Je suis parti en chaussant une nouvelle paire en prévision de la mimilkil, une pointure plus grande mais elles sont un peu étroites malgré ça et mes 2 semelles différentes emportées ne conviennent pas avec ces pumas. Elles sont très amortissantes comme peuvent l’être les pattes de ce félin mais j’ai mal et je vais perdre de vue Andreas car ça me freine. Rien de nouveau diront les mauvaises langues. Comme je suis prévoyant j’ai déposé mes Brooks dans le panier du ravitaillement 2, pour changer en cas de problème, ce que je fais avec bonheur. Je vais alors partir en chasse-patates et essayer de revenir à vue d’Andreas, et grâce à 2 montées d’un bon kms chacune j’arrive à le voir environ 2 minutes 30 devant moi, en général il marche alors qu’en trottant je vais un peu plus vite que lui, puisque ça fait 2 jours que nous courons souvent ensemble, on commence à se connaître. Au ravito 3, il est là quand j’arrive et Dennis aussi. Andreas et moi courons ensemble pour 10 kms environ avec la 2e grande descente qui nous amène à Stühlingen, avant de faire 5 kms le long de la rivière Wutach très sauvage avec quelques belles accélérations de la rivière quand ça devient plus raide. Elle a dans la région de Neustadt sa source et (où nous avons couru hier) une magnifique et profonde gorge, que nous avons parcouru avec Julia lors d’un week-end d’entraînement il y’a une dizaine d’années. Andreas me lâche d’une trentaine de secondes sur le dernier kms avant le ravito, je suis un peu sec. Mais fidèle à mes habitudes, je repars rapidement après avoir bu une demi-gourde de coca et avoir fait le plein. La Wutach fait frontière avec la Suisse depuis Stühlingen sur quelques kms, le canton de Schaffhouse pour être précis. C’est aussi le terrain d’entraînement d’Andreas qui habite vers Waldshut. Il m’a averti que la montée vers Blumberg est assez sèche. Les 2 kms de montée initiale sont raides mais je m’attendais à pire… là-haut une espèce de plateau bosselé avec beaucoup de champs de céréales. Mais je n’ai encore rien vu… petite erreur de parcours à Fützen où je perds environ 1 minute 30, avant d’attaquer un raidar puis 1,5 kms un peu vallonné et la difficulté du jour arrive, un gros raidillon d’un peu plus d’un kms mais bien 350 m de D+, puis 1 descente raide et Blumberg arrive qu’on doit traverser et la 3e erreur de parcours peu avant l’arrivée.

Ce qu’il y’a d’intéressant avec ces nombreuses courses est la géographie qu’on apprend si on s’intéresse un tant soit peu. J’ai déjà suivi nombres de rivières et passer dans les environs immédiats des sources de nombreux cours d’eau. Et c’est parfois bien étonnant de savoir où se trouvent ces sources quand on sait ensuite où coulent et finissent ces cours d’eau.
J’ai trouvé des morilles sous des écorces de sapin, elles faisaient bien 20 cm de long et elles avaient poussé à plat, empêchées de pouvoir se dresser. Je n’ai pas pu les ramasser car je me suis réveillé trop vite… c’était mon rêve ! Comme ça fait plusieurs jours que je balaie parfois les abords des chemins qui pourraient bien être des biotopes à morilles, en définitive ce sont elles qui me poursuivent jusque dans mes rêves.

Question classement je fais 4 de l’étape en 6h43, mais 3è sans tenir compte du vainqueur, Lars, qui n’est là que pour courir les 3 premières étapes, Dennis arrivant après moi et Andreas à qui je reprends 5 ou 6 minutes.
Demain on va bronzer l’autre côté du corps puisqu’on va gentiment remonter la Forêt Noire après l’avoir descendue ces 3 derniers jours. Grande salle ce soir, ça va atténuer les ronflements ou alors ça va faire caisse de résonance ? A voir

Schwarzwaldlauf, 4e étape du mercredi 29 mai 24, de Blumberg à Horgen sur 46.7 kms, 391 D+, 476 m D-, 5h21, 4ème ex-aequo, allure 06’58/km.
Une petite étape assez plate et pas trop dure mais suffisamment dure quand même, il fallait quand même la passer et nous remarquons tous être quand même plus ou moins fatigué. Pour ma part après une quinzaine de kms un peu rapide grâce à l’énergie renouvelée durant la nuit, j’ai pris un rythme un peu moins dur, Andreas me suivait comme mon ombre et de devoir mettre les fesses à l’air, il s’est retrouvé devant. il m’a fallu 3 kms pour le rattraper et j’ai pu constater qu’il n’avait pas plus envie que moi de trop forcer car il n’a pas profité de prendre la poudre d’escampette. Donc on s’est mis à discutailler de temps à autre. Au début de l’étape j’ai dû cacher que j’avais un peu mal à mon pied g, en le posant plus sur le gros orteil, alors que j’avais le même ensemble que hier Brooks-semelle qui allait bien. Comme le pied est un peu enflammé, ça met du temps pour qu’il s’habitue à la pression de chaque foulée et environ depuis le 14-15e kms ça allait mieux et ne devait plus trop faire attention comment je devais le poser. S’il va gentiment mieux, il y’a des retours de manivelles et c’est d’autant plus difficile à accepter, même si depuis 2 ans je dois toujours m’adapter, je devrais le savoir.

Nous finissons ensemble, je l’ai attendu au dernier ravito car il prend toujours un peu plus de temps et lui m’a attendu en marchant au lieu de courir alors que j’ai un arrêt technique dans les buissons.
Donc pas d’attaque, entente tacite sur les 10 derniers kms ou on continue à barjaquer. Et pas d’erreur de parcours malgré ça. Une première !!!
Aujourd’hui question géographie nous avons quitté la région de Wutach qui se jette dans le Rhin au Sud de l’Allemagne, pour suivre un bout le jeune Danube qui part à l’Est (nous avons passé tout près de sa source le 2e jour vers Furtwangen). avant de retrouver le bassin fluvial du Rhin grâce au Neckar qui se jette dans le Rhin plus au Nord à Mannheim. Beaucoup de champs de céréales avec des trèfles en fleurs, magnifiques, qui ont la forme de grappes allongées, d’un violet foncé très beau. Avec le nombre, ça en jetait !!!
Belle halle de gym avec les commodités sur le même étage, très appréciable. La première nuit il fallait descendre un étage pour aller au wc et la nuit dernière il fallait en monter un. Et ça fait vite des mètres… de longs couloirs parfois.
Aujourd’hui j’ai la place idéale, j’ai pu rehausser mon matelas avec plusieurs matelas de gym, j’ai une prise de courant et des espaliers pour sécher mes affaires !!! Du luxe !
Pour ceux qui n’ont pas d’expérience des courses par étapes, à l’arrivée il y’a quelques règles d’usage pour essayer d’être bien : le choix de l’emplacement est influencé fortement par la proximité des prises électriques à disposition:
On passe la journée en courant, puis on recherche du courant pour se tenir au courant et mettre nos proches au courant grâce au courant, pour ce coup rendez-vous par WhatsApp. Puis après le choix de l’emplacement avec le bagage ou le matelas court en place (mince dirais-je plutôt que court en hauteur 🤣🤣🤣) il faut se fourguer quelques choses derrière la cravate pour se refaire la cerise. Et là tout est bon, il ne faut pas faire son difficile avec ce qu’il y’a à disposition.

2 ex æquo pour la victoire d’étape avec Michael et Thorsten, à qui j’ai donné le truc de réhausser ses talons car il avait mal aux tendons d’Achille. Je lui ai dit que ce truc je l’avais appris dans le livre La grande course de Flanaggan, de Tom Mc Nab, qui parle de la TransAmerica de 1920 sauf erreur. Il m’a dit avoir commandé le livre hier soir, après que je lui en ai parlé. Et je vous le conseille.

Dennis qui s’envole, finit environ 15-20 minutes devant nous, nous pas dans le déni de dire que les muscles ont des nids de noeuds. Mais d’haine y en a pas malgré tout. Ne dénigrons pas notre sport, on sait à quelle sauce il nous bouffe. (En italique dans le texte quelques sonorités identiques pour m’amuser)

Schwarzwaldlauf 5e étape du jeudi 30 mai 24, de Horgen à Horb, 49.4 kms sur le road book 49.9 kms sur le site (51,58 pour moi à cause d’une erreur) 511 m D+, 603 D-, 5h40, 4ème, allure 06’37/km. Tempo nettement plus rapide avec une belle bosse pour finir l’étape.
Drôle de journée… départ avec une côte de plus d’un km assez raide, le peloton est tout de suite étiré et les positions reflètent le classement général.
Cette fois c’est moi qui devient l’ombre d’Andreas durant les premiers kms, je le suis à une vingtaine de secondes en observation. J’ai chaussé mes Topos, et j’ai 2 semelles de rechange avec moi. À la Tortour de Ruhr j’ai fait quasi 100 kms sans trop de problèmes avec ces Topos et la semelle no 1. Après 5 kms je dois changer de semelle, trop de douleurs. Après 10 kms encore trop de douleurs avec la No 2 qui était longtemps ma favorite. L’autre semelle ne va pas mieux. Je serre les dents jusqu’au 2e ravito où mes Brooks sont déposées. À chaque changement je perds une bonne trentaine de secondes et j’arrive à revenir à chaque fois à quelques secondes ou à la hauteur d’Andreas, mais ça coûte un peu d’énergie ces changements de rythme. Arrêt buisson au 12e kms et Andreas accélère, je m’en rends compte car avec le temps perdu et mon accélération pour revenir ne change pas l’écart entre lui et moi, et c’est la course poursuite jusqu’au 2e ravito ou donc je change de chaussures, lui repart quand j’arrive mais j’arrive déjà à grignoter une trentaine de secondes pour réduire l’écart et ça continue ainsi jusqu’au 3e ravitaillement ou on arrive à quelques secondes près ensemble. Je fais vite et repars en même temps que lui avec un tempo qui fait directement le trou, il n’arrive pas à suivre. Une petite montée m’aide aussi. Et je trace, je trace et le trou s’accentue… mais mais mais malgré que la piste cyclable est en lisière de forêt et qu’il n’y a pas d’autres chemins, en contrôlant la trace gps, je constate avec stupeur que je suis faux, hors circuit ! Comment est-ce possible ? Je retourne donc en arrière et questionne un cycliste que je viens de croiser quelques minutes avant. Il me confirme que j’avais la bonne direction et qu’il a effectivement croisé quelques coureurs (3 : Dennis, Michael et Thorsten) Mais alors je n’y comprends plus rien. À ce moment arrive Ulrich que j’avais laissé sur place au 3e ravito, 2 kms avant. Je reprends la direction de Horb et je pige l’erreur, un sentier herbeux monte dans la forêt sur 150 m peut-être et redescend… Dans mon erreur je n’ai pas croisé Andreas, ce qui signifie qu’il a pris une bonne avance. Un peu découragé, j’ai un peu baissé mon rythme sur environ 2 kms où je peux constater dans un champ où l’on voit à 5 minutes environ devant qu’il n’y a pas d’Andreas à l’horizon. Et je me reprends. J’accélère dans l’espoir d’y revenir dessus. J’arrive au ravito 4 et on me dit qu’il a 10 minutes d’avance mais les ravitailleurs n’ont pas l’air d’être sûrs. Mais j’ai compris qu’il avait une bonne avance. Donc j’avance avec ma meilleure volonté, j’ai un 3e arrêt buisson et 2 arrêts refroidissement du pied qui brûle. Mais je suis content de mon rythme, et une belle montée est en vue, je la connais depuis l’an passé (Neckarlauf). Elle est raide et arrivé en haut je constate que le final est autre que l’an passé, ça continue dans une autre direction avec la montée qui continue. Et je vois maintenant devant moi à 2:30 Andreas, selon un pointage. Et ça remonte après une petite descente, excellent pour moi. 2 kms plus loin, j’arrive à une 15 zaine de secondes derrière lui et j’observe une petite pause refroidissante pour mon pied. Je suis persuadé qu’il ne sait pas que je suis tout près derrière lui. Il me faut ensuite 500 m pour le rattraper dans une petite côte et il sursaute quand il entend ma chaussure râper l’asphalte de la route. Je lui dis m’être trompé, lui demande combien de kms il a, car mon kilométrage n’est pas juste avec mon aller-retour, j’apprends qu’il reste 2 kms maximum et continue sur ma lancée, il y’a 3 petites bosses jusqu’à l’arrivée, je les passe vraiment bien et fais le trou… mais un caillou me fait mal dans ma chaussure gauche sous le gros orteil, mais c’est exclu que je perde du temps pour l’enlever donc par moment j’ai vraiment mal puis il se déplace un peu et ça va mieux plus revient etc comme ça 4-5 fois, et enfin l’arrivée. Andreas arrive 2 minutes après. Aujourd’hui pas eu trop le temps d’observer quoi que ce soit, hormis quelques beaux escargots sortis pour profiter d’une météo qu’ils affectionnent particulièrement. Pluie intermittente, quelques grosses flaques d’eau qui recouvrent l’entier de la piste cyclable à plusieurs reprises.
Une grosse portion de salade de pdt et quelques tomates bouts d’avocats pour me recharger d’énergie.
J’ai mangé différemment plusieurs matins de suite, hormis le pain et j’ai chaque jour ces problèmes de digestion qui m’envoient m’alléger d’urgence.. je me doute que ça vient peut-être du pain longue conservation avec les E suivis de quelques chiffres…
J’ai aussi abandonné de manger des bananes à chaque ravitaillement, sauf au dernier où je prends des petits salamis et des carrés de chocolat joghurt ritter sport, mélangeant tout ça en même temps. Et j’ai pu faire les derniers 12 kms sans être dérangé de l’estomac.
Dennis a mit tout le monde d’accord aujourd’hui, derrière lui Michael à 6 minutes et Thorsten à 31 minutes, moi à 50 minutes… mais je peux m’estimer content que la dernière ascension, (les 4/5e du dénivelé du jour) m’a permis de revenir à la 4e place. C’est pas compliqué, j’ai 1600 m de plus que les autres… ça fait bien 10 à 13 minutes d’égarées, qu’il a fallu reboucher. Je me sentais bien heureusement et j’ai retrouvé la niaque nécessaire pour y croire jusqu’au bout.

Schwarzwaldlauf 6e étape du vendredi 31 mai 24 entre Nordstetten-Horb et Herrenberg, 56.8 kms, 368 m D+, 470 m D-, 6h24, 4ème ex-aequo, allure 06’44/km

Ce jour représente mon dernier jour d’employé, à moi la retraite, après une dernière semaine consacrée à ces vacances passées à la Schwarzwaldlauf. Eh ben, si c’est ça les vacances… et la retraite, c’est pas toujours facile !
Une météo inamicale avec des fortes pluies depuis le 30e kms, qui m’oblige à enfiler la veste imperméable. Jusque-là il pleuvait mais modérément, les escargots étaient en grands nombres sur la piste cyclable, pour remplacer les cyclistes qu’on a pas vus aujourd’hui. Ma tactique du jour prévue et réalisée: suivre Andreas le plus longtemps possible, à une 15 zaine 30 taine de secondes derrière, en fonction des arrêts pour faire redescendre les douleurs de dessous mon pied gauche. Cela m’obligeait à suivre son rythme et tous les 4 à 5 kms à accélérer durant 2 à 3 kms pour reboucher le trou des 40 secondes environ. Il ne s’en rendait pas vraiment compte et ainsi il n’essayait pas de forcer le tempo pour essayer de me lâcher. Le rythme était déjà assez élevé pour notre niveau, entre 9 et un peu plus de 10 km/h, pour une 6e étape. Gros merdier, c’est le terme pour environ 4 kms de sentiers boueux avec des grosses bauges à sangliers barraient le sentier à intervalles réguliers, il était quasiment impossible de pas passer à travers car les buissons faisaient une haie de chaque côté. Avec mes savates de route sans profil, ce qui devait arriver arriva: j’ai comme été éjecté sur le côté à travers des buissons d’épines blanches et me suis retrouvé la tête en bas le talus les pieds plus haut. Difficile de me remettre debout, et le pire c’est qu’il restait une cinquantaine de mètres sur ce tronçon boueux et étroit. 2 kms plus loin au ravito, ils m’ont ddit que j’avais du sang au visage, 2 balafres vers le haut de la pommette. Rien de grave mais une belle frayeur, et l’épine blanche ça pique!

Le bras fait mal quand même et 2 balafres aussi au genou gauche. Du 3e ravitaillement à la fin, même tactique sauf que nous sommes plus souvent ensemble avec Andreas, mais le pied m’oblige toujours à faire des stops et ça me devient toujours plus difficile de revenir mais je pense que lui fatigue aussi davantage que sur les 30 premiers kms. Les 11 derniers kms comportent plusieurs petites montées, le rythme est quand même toujours assez soutenu, on ne s’est pas octroyé un final plus reposant, on ne s’est pas mis d’accord de finir ensemble mais aucun des 2 n’a lâché. Mon dernier arrêt effectué à 5 kms de l’arrivée, de 45 secondes m’a coûté pas mal d’énergie pour revenir, mais cette durée est toujours dépendante de l’ondée du sang qui recircule, comme après avoir eu des mains gelées qui se réchauffe. Sur les 1500 derniers mètres, étant seul je me serais de nouveau arrêté mais j’ai dû serrer les dents et prier que j’arrive à tenir jusqu’à l’arrivée. Heureusement qu’il y a eu quelques feux rouges qui nous ont stoppé 2 ou 3 fois ou fait ralentir car j’étais à mon maximum pour endurer ces douleurs. On arrive ensemble.
Il est clair que le cumul des kms enflamme mon pied qui peine à récupérer d’un jour à l’autre. Plus qu’une étape.

Schwarzwaldlauf 7ème étape du 1er juin 2024 et classement final. 
De Herrenberg à Gruental-Freudenstadt 46.7 kms, 841 m D+, 672 m D-, 5h22, 4ème à 20 minutes des 3 premiers, allure 06’55/km

Premier départ à 5h, 2è à 6h et les 5 premiers nous partons à 7h. Afin que les arrivées soient assez groupées. Nous devons donner nos sacs pour le transport à 6h dernier délai. Je l'amène à 5h54, je suis le dernier et le camion est déjà fermé. J'apprends aussi que le déjeuner est déjà rangé. Donc je vais dans mon sac pour y prendre 1 farmer et une madeleine, Dennis nous offre 1 barre énergétique aussi, de sa réserve. Je bois le coca de ma gourde prévue pour aller au 1er ravito. J'ai quand même l'impression d'avoir l'estomac vide. Je vais constater avoir aucun problème d'estomac aujourd'hui et donc pas d'arrêt buisson. 
On prend la tactique de hier et c’est plus ou moins pareil, je fais mes arrêts de récup’ pour le pied et je reviens à chaque fois, de longues montées jamais très raides mais usantes en début de journée, fin de parcours plus marqué par les changements de pente et le dernier raidar sur 200 m environ je mets les gaz et termine à fond pour prendre plus d’une minute sur le dernier km à Andreas, pour le plaisir de finir en beauté, petite finale bien sportive et jouer un peu. Mais les temps ne tiennent pas compte des secondes, seulement des minutes.

Andreas a été un excellent concurrent, sympa, mais qui m’a obligé à rester à un rythme pas toujours facile, spécialement le 6e jour après mon effort du 5e pour le rattraper après mon erreur de parcours. Sur 5 étapes j’y prends du temps et sur les 2 autres j’ai réussi à ne rien lâcher. Mon bilan me satisfait pleinement. J’aurais juste bien voulu trouver une morille, avec cette météo je suis sûr qu’il doit encore y en avoir… pour le fun évidemment.

Lors de la dernière étape, les 3 premiers courent et finissent ensemble. Je fais 4e comme à chaque étape hormis la 3è où je finis 3è, Dennis ayant eu un jour difficile, avec ceux qui ont fait les 7 étapes. Les coureurs qui sont venus en faire 1 ou 2 ou 3 parfois devant pour certains ou derrière. Anecdotique.

Classement : 1. Michael Kiene 32h46, 2. Thorsten Gratzel 34h05, 3. Dennis Jakob 34h53,
4. Christian Fatton 37h20, 5. Andreas Hausy 37h47, 6. Tanya Ostapenko, 1ère F, 41h23,
7. Wolfgang Schulz 41h32, 8. Christoph Holzapfel 42h44 9. Ambros Mühlbachler 42h52 10. Heinz Nagel 44h59, 11. Sabine Schlegel 45h59 12. Mélanie Schulte 47h24
13. Friedhelm Hofmann 14. Ulrich Tomaschewski 49h51 15. Viktoria Doll 59h42 16. Edda Bauer 80 ans, 76h37.

Aussi très content de retrouver mes montagnes avec le Creux du Van… et ma Julia. A bientôt

News postée le : 03.06.2024

2024.05.18 et 19. TorTour de Ruhr 230 kms

2024.05.18 et 19. TorTour de Ruhr 230 kms de la source à l’embouchure dans le Rhin, de Winterberg à Duisburg par une magnifique campagne parfois bien sauvage avec nombres d’oiseaux aquatiques. Le réseau des pistes cyclables a été mis à contribution et nos corps à rudes épreuves.

Au début, je pars dans le milieu du peloton, à environ 10 km/h, c’est la partie descendante de la course sur les 15 premiers kms environ. Il y a bien quelques petites montées pour couper notre élan parfois, dans les villages ou pour aller chercher la piste cyclable, parfois en hauteur par rapport au fond de la vallée et de la Ruhr, qui grossit au fil des kilomètres. Au 27ème km, je vais à l’auto pour faire une petite modif’ à ma semelle gauche. Julia passe à ce moment, je fais le plus vite possible et je fais l’effort de la rattraper en 1 km. Nous discutons un peu sur nos sensations et le début de course. Je reste avec elle une bonne douzaine de kms, puis au 40ème environ, suite à un ravitaillement de nos aides, elle me distancie un peu, je dois retourner à l’auto pour mon problème de pied. Je change de semelle, mais après une vingtaine de mètres, retour à l’auto, je remets ma semelle d’origine, sentant que la nouvelle ira moins bien. Dès lors, Julia est déjà à 200 m devant moi avec un petit groupe et je vais la perdre de vue, avec le parcours qui devient moins rectiligne. Je vais régulièrement revenir sur quelques coureurs plus rapides que moi apparemment, mais qui s’arrêtent souvent, pour différentes raisons, besoin de s’asseoir, de se rechanger (pourquoi) de manger assis, de se reposer, de dormir la nuit quelques minutes sur des bancs (j’en ai vu 2 à 2 endroits différents) etc... Et au final, je serai devant malgré mes problèmes qui m’obligent bien à contrecœur de m’arrêter une quarantaine de secondes, toujours plus fréquemment. Je tiens à peine 2 kms sur les derniers 30 kms sans devoir m’arrêter. J’aurai de la peine à marcher jusqu’au mercredi matin suivant, l’extérieur du pied me faisant bien mal. Nous nous dirigeons au GPS et cela induit aussi quelques erreurs de parcours. Je vais me tromper le plus souvent lorsque les chemins sont presque parallèles et que l’on ne voit pas vraiment quelle branche emprunter. Ce n’est qu’une fois que l’on s’écarte trop du parcours à suivre que le GPS indique que nous sommes hors itinéraire. J’aurai un bon km de plus à l’arrivée, pour plusieurs erreurs ou parfois des hésitations qui font perdre autant de temps à des carrefours compliqués avec des tours par-dessous ou par-dessus des routes importantes à traverser en sous-voie ou sur des passerelles. Julia, avec 4 autres coureurs vont même bien se tromper sur plus d’un km, avant de s’en rendre compte.

Julia s’en sort super bien avec une belle 2ème place en 29h13.37, 10ème du scratch H/F, moi très content d’être finisher en 34h47.28, (31e sur 71 hommes partant, 37ème du scratch sur 51 classés, 87partants, 1er de ma catégorie M65) avec beaucoup de problèmes d’échauffement du pied gauche sur les 60 derniers kms durant lesquels les nombreux arrêts me font perdre beaucoup de temps, ainsi que la pluie qui me met en hypothermie sur les derniers 9 kms. Il me faut environ 20 minutes sous l’abri d’un pont pour réussir à enfiler 2 habits, qui collent sur mes bras mouillés, avec les doigts engourdis et mon état fatigué fait que je pétouille gravement. Vu qu’il n’y a rien pour poser mon sac à hauteur, je le tiens entre les dents. Ce n’est pas ça non-plus qui m’aide à être plus rapide pour m’habiller.

Mon rythme tournait entre 6.5 et 7 km/h à la fin, quand j’étais en mouvement, mais les nombreux arrêts pour le pied font chuter la moyenne kilométrique. Je m’en rends compte en consultant après coup les temps aux kms, sur mon GPS. Cela signifie que j’ai de la marge encore par rapport au temps limite. Si j’arrive à régler mes semelles afin d’avoir moins mal sur les courses, j’arrive quand même encore à régater pour les 1ères places de ma catégorie. Même parfois avec des douleurs et des arrêts. Je suis très content et j’ai eu beaucoup de plaisir d’avoir tenu, d’avoir découvert ce parcours, cette course avec une bonne notoriété, l’ambiance est en effet assez festive avant, pendant aux ravitaillements et après lors de la remise des prix.

La TorTour de Ruhr est assez plate et ce n’est pas forcément un avantage pour moi. Les foulées sont trop régulières et je préfère nettement quand il y a des changements de rythme avec des profils plus vallonnés, avec de vraies montées et descentes. Sur ces parcours assez plats, les faibles dénivelés, les faux-plats montants ne me conviennent pas trop. Il me semble que ça fatigue davantage qu’une bonne montée et ensuite une descente qui permettent de changer ses foulées, de faire travailler plusieurs muscles différemment. https://statistik.d-u-v.org/getresultevent.php?event=89214

Je dis un grand merci pour les nombreux encouragements à tous les promeneurs, accompagnants, spectateurs, reçus tout le long du parcours et surtout sur les 60 derniers kms. Grâce à Tom qui m’a ravitaillé et à Silke qui s’est occupé de Julia, toujours très disponibles et à nos petits soins, nous avons pu participer à cette course et savourer cette ambiance particulière et être finisher. Un immense MERCI, Tom et Silke, vous avez été particulièrement efficaces, toujours avec le sourire malgré les nombreuses heures à vous occuper de nous. A bientôt

News postée le : 03.06.2024

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