Descriptif de la TransEurope-FootRace 2009, 4500 km Bari-Cap-Nord
Afficher/Masquer le contenuLa course se déroulera du 19 avril au 21 juin 2009, avec 63 autres coureurs au départ et sans aucun jour de repos. 64 étapes d'une moyenne de 70,1 km pour un total de 4500 kilomètres. Informations : |
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News qu'il y a eu en direct de la course
Afficher/Masquer le contenuMERCI INFINIMENT |
Je savais que j'avais beaucoup de messages mais n'en connaissais pas le contenu. J'avais pu aller qu'une fois sur mon site. Mais seul le fait de savoir que j'avais plein de soutien sur mon livre d'Or me donnait l'énergie et confortait ma volonté de ne pas lacher le morceau. Je ne voulais décevoir personne. Certains disaient aussi que la douleur disparaitra mais que le résultat restera. Eiolf disait: aujourd'hui est le jour le plus important de ta vie, tu dois être à l'arrivée, il n'y a que ça qui compte... Avec ces paroles positives, ces messages, comment auriez-vous voulu que j'arrête ? Merci infiniment, vous m'avez vraiment bien soutenu. En lisant vos messages, je suis très ému de voir la vague que cela a provoqué de courir cette transEurope. Que des paroles qui m'encouragent et vous étiez si sûrs que j'allais terminer, merci d'avoir cru en moi. A l'automne, je vais organiser une ou plusieurs séances avec films, photos et quelques explications. Alors à bientôt. Actuellement, je récupère et la fatigue commence de sortir, jambes lourdes, grosse faim mais je me contrôle...J'ai aussi besoin de repos et de ne pas retomber trop vite dans le stress. Ne pouvant vous répondre individuellement, j'espère que vous verrez ce message, car j'ai été très impressionné par le nombre et le contenu de vos messages. Cela me touche vraiment. MERCI INFINIMENT, votre coureur "fou" |
News postée le : 25.06.2009 |
64ème Etape |
Aujourd'hui, le vent sortait directement de l'enfer ! Avec des pluies et le froid, des grêlons et plusieurs bonnes montées et cols, il fallait en vouloir ou devoir finir une incroyable chose pour laisser ça trace sur un classement ! Plusieurs troupeaux de rennes, jusqu'à 100 ou plus ensemble. J'ai crié à l'arrivée plusieurs fois comme une bête pour évacuer le stresse des derniers jours et la peur de me louper tout à la fin. La dernière était un vrai cauchemar, j'ai commencé à en être sûr de la finir qu'à partir de 5 km de l'arrivée. La tempête ne pouvait plus m'en empêcher ou plus rien d'autre. Je suis content d'avoir participé, je voulais toujours être finisseur au Cap Nord même si j'ai frôlé plusieurs fois l'élimination. Expérience pleine de sensation mais qui restera unique pour moi, recommencer serait de la folie ! La dernière semaine a été très dure à cause de la météo et je n'en avais plus qu'assez ! Mentalement, j'ai aussi du me surpasser, pour une course de un jour, peu finirait même sans la fatigue du jour de la course précédente, ou bien il renoncerait à se rendre au départ en voyant la météo. Je suis très content et fier d'avoir terminé et que ce soit enfin fini. Les trois derniers jours, je crois que personne n'a eu du plaisir, sinon de finir. J'ai beaucoup pensé que la dernière étape serait une formalité, on a lutter contre l'élément comme jamais. Victoire, nous sommes arrivés ! Merci à Kevin qui vous a écrit ces news après avoir du décrypter mes sms. Quelques news suivront ces prochains jours à mon retour en Suisse. |
News postée le : 21.06.2009 |
63ème Etape |
J'ai terminé à 16h04, avec une petite moyenne pour 82 km car le vent a décorner les bœufs durant toute l'étape et il y a eu de la pluie pendant 5 h de temps et j'avais donc froid au corps car j'étais mouillé et le vent du nord était de face, ça balayait les pieds et c'était parfois difficile de garder la ligne. J'ai pensé à atteindre l'arrivée à tout pris comme quand j'étais mal. J'ai pu voir plusieurs troupeau de rennes mais malheureusement, ils nous ont pas fait la haie d'honneur au bord de la route. Ca aurait pu nous protéger du vent car nous longions le bord de mer parce qu'il n'y a plus d'arbre, que de l'herbe et de la bruyère. On vois toujours des carcasses de rennes et aussi des oursins, des coquillages et des restes de poissons ou des étoiles de mer, surement amenées par les oiseaux. On a couru dans trois tunnels, 3km, 450m et 7.5km. Ils descendaien à - 212m, puis remontaient, on était sous le niveau d le mer. La halle où nous dormons n'est pas vraiment chauffée, il faut bien s'habiller. Ils annoncent d'avantage de vent pour demain! On fini vraiment dans le dur ! Anecdote de quelques jours : Les gobelets pour analyser l'urine sont placés au corridor à coté de la porte des wc. Arrivé avec un besoin hyper urgent, j'ouvre la porte et elle me glisse de la main et continue de s'ouvrir pour finir sa course contre la table du camping avec les gobelets d'urine dessus. La table a plié et tous les gobelets étaient renversés ! Comme j'avais fini dans les 20, il n'y avait pas encore trop de gobelets plein, heureusment ! C'était le même jour que le couteau tombé dans les pierre du sauna avec la morille ! On ne sait pas encore à quelle heure on prend le départ demain, car on doit y retourner en voiture. 10 km en ariere, ou nous sommes arrivés. Incroyable, il y a un troupeau de 14 rennes au milieu du village. (Petite ville d'Haningsvag devant nos fenêtres qui viennent brouter le gazon sur la place de jeu. Le départ demain est prévu vers 6h30 et l'arrivée vers 12h-13h. Dépend de la météo, vent et ma forme. Pour un direct sur RNT radio ou internet ! |
News postée le : 21.06.2009 |
62ème Etape |
Les dernières étapes sont dures à avaler. En plus de la longueur, 92.6 km celle d'aujourd'hui, on a eu le vent de face durant la majeure partie de la journée. On avait parfois froid aux pieds car 6 degrés avec du vent, ça ne réchauffe pas ! J'ai passé la journée avec Julia, sans nous intéresser au classement du jour, mais en courant sans forcer. Mon genou ne m'a pas trop gêné, il a juste lâché quelques fois. Nous avons passé un col à 400 m et un autre à 250 m, c'est un peu comme dans les alpes à 2500 m ! Nous avons vu deux rennes et sommes sur une route fréquentée et touristique, le trafic est dérangeant et parfois dangereux. Douche froid à l'arrivée pour nous réchauffer, on apprécie ! Un peu mal à la tête et le visage en feu. Au poste de ravitaillement n°8, je me suis assis sur un siège d'une table pliante et ça a cédé, je me suis donc retrouvé à terre les quartes fer en l'air avec les 3/4 du poste qui étaient également à terre. Le siège ne devait pas être très bien fixé. On voit des panneaux routiers indiquant Nordkapp, il reste selon celui du village où nous dormons, 129 km. Le soleil de minuit, nous ne l'avons pas encore vu car nous allons dormir avant mais quand on se lève pendant la nuit, il fait très jour. Nous dormons donc avec un bandeau sur les yeux. Merci à tous pour vos messages de soutien, ça me fait très très plaisir ! |
News postée le : 20.06.2009 |
61ème Etape |
Beau temps et paysage Alpin avec des chutes d'eau et des sommets enneigés durant 45 km. Descente des gorges pour se retrouver au niveau de la mer à Alta, ville de 18'000 habitants mais nous sommes dans un petit village 15 km plus loin au bord de la mer à Rafsbotn. Une région avec vaches, fermes, champs exploités avec une végétation diverse, les arbres sont à nouveau grands. L'inflammation à mon pied gauche venait de la socquette, que j'ai changée après 27 km car j'avais trop mal et c'est ensuite mieux allé. C'était ok durant 50 km puis j'ai eu un immense coup de barre, j'avais presque faim en permanence alors que je prenais le temps de manger aux ravitaillements. J'ai fini l'étape très fatigué et j'ai le dernier scanner de la TE-FR. Ma jambe va mieux question inflammation et genou, bien qu'ils me fassent mal après les montées et les descentes. J'ai perdu 8.4 kg depuis Bari, et je me sens pas toujours au mieux, c'est pénibles ces longues étapes dans ces conditions. 92.7 km demain, j'espère que je serrai moins fatigué qu'aujourd'hui, car j'ai même de la peine à manger. Encore 3 étapes, tenez moi les pouces ! |
News postée le : 18.06.2009 |
60ème Etape |
Beau temps avec un magnifique soleil jusqu'aux 30 km puis ensuite ça s'est légèrement couvert avec du froid par moment pour les 31 derniers kilomètres. J'ai trouvé 13 morilles sur la 1ère moitié. J'ai regardé tout le long et j'en ai ramassé car je n'ai plus rien à gagner au classement général. Je suis donc sans stresse et j'ai moins mal car je cours plus lentement. J'ai encore détendu ma chaussure car l'inflammation était tout de suite douloureuse et surtout dans les montées et les étapes très vallonnées. Le genou gauche avait un engourdissement qui m'a fait un mal supportable mais d'une forte douleur lors de la dernière heure alors que je voulais maintenir ma place du jour face aux deux Japonnais. Le paysage avait des dunes de sable et des boulots rabougries en taillis qui dépassent rarement les trois mètres de haut. La Norvège du Nord est plus habitée que la Suède du Nord qui se trouve pourtant plus au Sud. Cela fait plaisir de se sentir un peu moins isolé. On voit encore des tâches de neige sur les collines environnantes. L'après-midi, ça ressemble à un camp d'handicapés avec les coureurs qui soignent leur inflammations avec des sachets de glace et des pommades. Il y en a des qui boitent, des qui gémissent en faisant leur sieste et des qui dorment allongé et serré en rang par terre sur des matelas gonflables comme dans un dispensaire de brousse. Mais le lendemain, on est tout étonné de voir qu'on peut encore courir. Pour certain, courir ou trottiner est moins problématique ou douloureux que marcher. |
News postée le : 17.06.2009 |
59ème Etape |
Étape très difficile en raison de la météo. Pluies froides et vents contraires durant la matinée. J'avais trop peu d'énergie pour essayer de suivre U. Zach. Mon genou gauche n'est pas au mieux, j'ai eu très mal après la course et l'inflammation sur mon pieds gauche a empirée et me fait mal en courant. Au 3ème ravitaillement, Julia a desserré ma chaussure déjà bien ouverte. Avec les mains gelées, je n'aurais pas pu les rattacher. Elle aidait au ravitaillement. Le paysage a changé. Il n'y a plus que des petits bouleaux, la dénivellation est plus plate et toujours assez marécageuse avec des lacs ou des cours d'eau. J'ai ramassé dix magnifiques morilles norvégiennes à 7 km de l'arrivée, Kotokeino, ville de 3000 habitants avec des maisons étalées et qui donnent l'impression que c'est beaucoup plus important et habité. Deux jeunes Norvégiennes sont venues chanter après le souper des chants folkloriques. A 20h30 le soleil fait enfin son apparition. Depuis plusieurs jours, le ciel était gris nuageux. Hier et ce soir, soupé copieux, bon et riche de vraie viande. J'espère que la fatigue diminue, tous les après-midi je ne fais presque dormir. En courant, j'ai presque constamment faim pour la 2ème partie du trajet jusqu'au ravitaillement suivant. Pourtant je mange d'avantage à chaque poste. |
News postée le : 16.06.2009 |
58ème Etape |
Parti avec le groupe de 7h (les 8 premiers) sous des trombes d'eau et du tonnerre. Ça s'est calmé vers 8h et arrêté de pleuvoir vers 9h30. On est rentré en Finlande 1 km après le départ et nous en sortons demain pour rentrer en Norvège. On a passé les 4000 km au poste 2, soit à 20 km du départ. Il n'y avait rien de spécial, je me suis juste vite retrouvé seul car je n'ai pas pu prendre un rythme trop élevé. J'ai remonté les coureurs de 6h qui sont en queues de peloton puis quelques uns qui ont des problèmes. Mon inflammation sur le pieds gauche est gênante et le genou gauche est à nouveau plus douloureux car enflammé sur le côté extérieur et les tendons derrières. Le genou est toujours sous la rotule. L'épanchement de sang est diminuée selon le scanner d'aujourd'hui. L'abandon de Hiroko fait aussi rélfléchir, à quelques jours de la fin, la course ne connait pas la pitié ! Je ne prends plus de risque même si je dois perdre une place, mon but a toujours été au moins de terminer. Il faut donc vraiment être prudent car il y aura 260 km de jeudi à samedi soir, et demain déjà 81 km ! Je gère donc ma jambe gauche pour ne pas aggraver le mal si possible. La nourriture n'est pas terrible depuis quelques jours. Avant-hier, c'était de la soupe avec des légumes dedans, carottes et pommes de terres et peut être un dé de viande par personne perdu la dedans. Il y avait aussi de la salade mais il fallait se bourrer de pain pour assez manger. Je me suis fait renverser de la soupe très chaude sur le pieds droit. C'était en ramenant un chariot avec les casseroles qu'il a buté contre mon pieds et ça m'a aspergé et comme les chaussures Croc's ont des trous, je l'ai sentie passer ! |
News postée le : 16.06.2009 |
57ème Etape |
Il y a plusieurs courses dans la course. Celle du groupe de 7h avec les dix premiers normalement. J'ai demandé à chaque fois une dérogation pour partir à 6h quand j'étais prévu pour celui de 7h. La 2ème course concerne le groupe de 6h, soit le peloton. IL y a une petite bagarre pour être le 1er du groupe et ça donne un bon classement. Enfin il y a maintenant des petites courses "duel" entre un concurrent et un autre, qui se battent pour une place au général. C'est le cas pour Zach et moi. Il avait 49 min de retard sur moi ce matin au général. Je tiens à finir au Cap Nord donc je le surveille si possible en le suivant sans prendre trop de risque. Parfois, il faut que je me mette des gaz même si je n'en ai pas vraiment envie, mais je lui montre que je peux suivre. Aujourd'hui, ça a bien fonctionné, et j'ai mis les gaz après le dernier poste de ravitaillement à 7.6 km de la fin pour y reprendre environ 4 min. Mon finish est reconnu redoutable, j'ai souvent remonté des coureurs ainsi depuis plusieurs jours et quand j'avais des bons jours. Pas de soleil depuis trois bons jours mais on passe presque entre les goutes, pluie à la fin. Pas de morilles mais un squelette en plusieurs morceaux sur la route, la colonne vertébrale puis la tête était à 500 m plus loin d'un renne mais qui n'avait plus de viande. Assez morbide. Encore un abandon, il se sentait mal et avait trop de pression artérielle. Durs derniers jours ! |
News postée le : 14.06.2009 |
56ème Etape |
Hier, plein de douleurs et vraiment découragé. J'avais pas trop envie de courir ce matin. J'ai bien dormi, ce qui n'était pas le cas depuis plusieurs nuits. Jambe pas trop lourde ce matin, j'ai pu partir avec de bonnes sensations et j'ai ramassé ma 1ère morille après 8 minutes du départ ! J'en ai trouvé 31 mais en ai ramassées que 10, n'ayant rien hormis mon porte-gourde pour les porter et ne voulant pas trop perdre de temps. Mais une bonne journée était lancée pour le moral. Étant seul, à 500 m minimum devant et derrière, il n'y avait personne. J'ai encore gueulé ma chanson plusieurs fois et un peu injurié la course, ce qui m'a fait un bien fou et seul quelques pins ont perdus leurs aiguilles. En 4ème position du groupe de 6h, j'ai mis le turbo à 22km de l'arrivée, quand Rainer Koch, le premier, ma rattrapé, mais durant 40 min, on allait tous vite mais les positions et le retard que j'avais ne changeait pas. Puis d'un coup, j'en ai rattrapé deux et j'ai continuer de me tenir aussi près que possible de Rainer. On a alors rattrapé Markus qui avait 10 min d'avance déjà après 30 km. Mon genou gauche n'a pas donné de violentes douleurs et le reste était ok. J'ai eu quelques alertes sur les 20 derniers km quand j'étais à plus de 10 km/h, mais je n'ai pas à me plaindre. J'ai eu mal à la hanche ou l'adducteur gauche à 3 km de la fin, quand j'ai eu un emboitement ou quelque chose qui s'est déplacé. J'étais 50 m derrière Markus et du coup j'ai du ralentir durant 500 m avant de le dépasser. Je me sens d'attaque pour la dernière semaine. C'est aussi une course mentale, spécialement la fin. Annexe : En Italie, c'était surtout les chats, en Allemagne les grenouilles, en Suède ce sont les rennes qui sont écrasés. Impressionnant de voir ces carcasses de squelettes au bord de la route, 5 en 2 jours. Avec mes morilles qui sèchent au sauna, un jour, une est tombée entre les cailloux. Je la voyais et voulais la récupérer. Je vais chercher une fourchette et un couteau et j'essaie de la pincer. Avec la chaleur, je lâche la fourchette et le couteau. Le plastique a donné de l'effluve spéciale durant la soirée et la morille aussi, elle doit être bien sèche à présent. J'ai pu retrouver que la fourchette, chaque fois que j'enlève des cailloux, le couteau glisse plus bas et c'était vraiment très chaud. Comme j'étais habillé, j'étais aussi trempé de sueur et mes habits aussi. |
News postée le : 14.06.2009 |
55ème Etape |
Je fais aller le mieux possible. Fatigué, blessé au genou qui me fait encore mal toute l'après-midi et une bonne partie de la nuit. J'ai une inflammation à la cuisse droite parce que je boite sur le pieds gauche. Cheville droite toujours très dure. A nouveau dur pour mon mental car tout peut s'arrêter d'un coup à l'exemple des deux abandons d'aujourd'hui. Même si j'ai encore de la marge avec le temps, mon genou lâche parfois, ça me fait très mal et ça me fou la trouille. Il reste de grandes étapes la semaine prochaine. J'ai eu la preuve qu'on perd la perception du plat - pente, car je croyais qu'on montait, j'en avais mar de monter, mais en fait on longeait un lac ! Quand ça monte, on a tout de suite l'impression que c'est très raide, si c'est du 6%, il y a des panneaux routiers mais il me semble que c'est beaucoup plus pentu. Je m'accroche pour finir car j'ai hâte d'être enfin au Cap Nord. J'ai retrouvé 11 morilles et j'en ai prises 7 qui sèchent au sauna. Pendant 1 heure ça me fait aller plus vite de motivation et ensuite j'avais encore plus mal au genou. |
News postée le : 13.06.2009 |
54ème Etape |
Je regarde toujours si je vois des morilles mais je n'en trouve plus... Le bords des routes est trop caillouteux ? Je crois que j'ai atteints ma limite mentale, physique et physiologique. Je suis ce soir très fatigué, 94 km sous la pluie la moitié du temps et j'ai donc couru avec la pèlerine toute la journée. J'avais souvent faim mais j'ai soupé à peine. Ça ne veut plus descendre. Heureusement, Julia achète beaucoup de jogurt et je peux les avaler facilement. Je suis très bas en % de graisse, je dois faire attention de ne pas perdre plus de poids. J'ai géré ma vitesse pour mon genou gauche, les douleurs étaient déjà là après 50 min puis presque plus si je cours à 9-9.5 km/h. J'avais l'impression de me balader mais quand même complètement vidé à l'arrivée et pourtant un bon classement. Mais nous sommes beaucoup à être fatigués. Les corps arrivent à leur limite. A noter que les coupes de bois en Suède sont des coupes rases qui peuvent faire 1 à 2 km de long sur presque 1 km de large. Ce sont des machines qui repartent avec directement le fut coupé à 4 ou 5 m de long, ébranché par des machines également. Les troncs ont rarement plus de 30 cm de diamètre, en général 20-25 cm. C'est très brutal pour la nature mais quand on voit l'immensité forestière à perte de vue, on comprend mieux. Nous sommes à Gallivare et c'est étonnant de voir une si grande ville avec d'autres villages aux alentours si au nord. La raison est qu'il y a des mines exploitées donc du travail. |
News postée le : 12.06.2009 |
53ème Etape |
Courte étape de 59.5 km avant deux prochaines grandes. Ça fait du bien pour penser à autre chose. On a pu aller manger une pizza tranquillement et le temps de faire une sieste. L'étape est partie vite et après 17 km, je menais le petit groupe avec Eiolf, Markus et Julia et tout allait bien jusqu'à 2h50 de course, moment où j'ai connu de grosses crises avec mon genou gauche. Des piquées dans le genou ou l'impression que le nerf est coincé dans l'articulation ou que je suis os contre os, plusieurs fois j'ai failli tomber. J'ai plus pu suivre le tempo qu'Eiolf a alors repris et je me suis concentré sur mon genou. J'espère que ça n'empire pas et que le genou droit n'embête pas à son tour, car quand je marche quelques pas au ravitaillement, il est aussi os contre os, me semble-t-il, et me fait boiter ! Quelques moustiques aujourd'hui, car le temps est très chaud par ici, on a pu courir en t-shirt ou liquette. On a passé le cercle polaire au 52ème km et on a vite fait une photo avec le panneau. Bonne étape sur le plan résultat mais il faut que j'oublie cet aspect et que j'essaie de trouver un rythme qui m'épargne au maximum les douleurs et blessures. |
News postée le : 10.06.2009 |
52ème Etape |
Hello ! Aujourd'hui, un troupeau de 6 rennes au milieu de la route vers le 70ème km a animé ma journée. Ils n'étaient même pas effrayés et sont juste allés environ à 30 m de la route pour me regarder passer. J'ai pris un prudent départ et je n'ai suivi ni St Pelißer, ni Markus Bernhard qui lui est resté en point de mire toute la journée, avec jusqu'à 6 min d'avance. J'ai surtout écouté mon genou qui a eu ses premières alertes de mal après 2h30 de course et à la fin de la grosse monté du début. Je suis revenu sur Markus à 10 km de la fin où les douleurs au genou étaient les plus fortes. Je suis content car j'ai eu moins mal qu'hier et moins longtemps, mais le scanner passé à 16h30 n'est pas très bon. J'aurais du sang dans l'articulation et une fissure dans le cartilage. Cependant, je peux quand même continuer avec mes jambes ! Contrôle de l'évolution dans quelques jours. Il faut vraiment que je reste prudent, car maintenant j'ai à nouveau la forme ! A l'arrivée, j'ai fait mine de ne pas la voir à 40 m sur notre droite de la route principale, et j'ai continuer tout droit. Ils m'ont sifflé, crié et j'ai tourné ! Ils m'ont demandé si je voulais déjà faire l'étape de demain et j'ai dit que je voulais juste faire un witz ! Ça a animé un peu l'aire d'arrivée ! |
News postée le : 09.06.2009 |
51ème Etape |
Etape vallonnée avec des petits cols à passer qui n'ont pas servis mon genou gauche en bien car il y avait des montées jusqu'à 6 % et des descentes qui l'irritaient et l'enflammaient. J'ai beaucoup souffert à presque chaque pas du 50ème au 74ème km, puis les douleurs se sont comme évaporées au plat de la fin. L'après course est désagréable car le genou fait mal environ jusqu'au milieu de la nuit. Julia a couru et a terminée avant moi. Le temps était frais au départ, puis agréable sans précipitation. J'ai quand même soucis de devoir supporter ces douleurs jusqu'à la fin. Elle m'empêche de prendre le tempo désiré. Mais devrais-je aller peut être plus lentement ? Tenez les pouces pour l'étape reine de demain ! |
News postée le : 08.06.2009 |
50ème Etape |
Bonne journée pour moi car j'ai été étonné d'avoir des jambes légères dès le départ. Je suis parti sans devoir les chauffer 30min à 1h comme d'habitude, et personne ne m'a suivi. Au poste de ravitaillement n°2, le Suisse Markus Bernhard me rattrape et nous poursuivons ensemble jusqu'à l'arrivée. A la fin, les derniers 10 km, je l'attends un peu et spécialement au dernier poste de ravitaillement où je me serais pas arrêté mais j'espère pouvoir courir d'autres jours avec lui et trouver une bonne aide. Je pensais ramasser quelques morilles et j'avais même mon petit sac en tissu car hier je pensais être très épuisé. J'ai dormi profondément dans la chambre d'hôtel que nous avions. Il y a parfois presque des miracles ! J'espère ne pas avoir des gros contrecoups comme après le passage des Alpes et mes bonnes étapes. Je n'ai vu que 7 morilles par contre cette fois, mais je n'ai pas vraiment bien regardé. Nous avons vu que 2-3 rennes, un groupe qui traversait la route devant nous et une famille avec un jeune à 20 m de la route, sur un chemin. Mon genou n'est pas très douloureux hormis trois fois où je crois qu'il cède complètement et ça me fait presque tomber avec plein de piquées en même temps sur la rotule. La pire a été à 400m de l'arrivée. Le temps était froid puis juste agréable sans précipitions. Encouragé par un couple de St-Galois à 6 km de la fin, qui redescendait du Cap Nord. |
News postée le : 07.06.2009 |
49ème Etape |
Etape partie dans le froid avec quelques précipitations de pluies très fines et de la neige durant 10 minutes et 5 minutes plus tard. Mais dans l'ensemble, c'était une étape assez agréable bien qu'il n'y a eu que très peu de vent. J'ai souvent eu faim entre les postes de ravitaillement alors j'ai pris une fois un gel réservé pour les cas de secours, pour éviter l'hypoglycémie. Les morilles étaient en abondances aujourd'hui, 81 en tout mais déjà 50 à la première heure. Et elles ne sont pas petites. Fracture de fatigue au bassin pour Jenny de Groot qui souffrait sûrement depuis plusieurs jour de cela et qui a due abandonner. La fatigue est bien présente, je dors 1h30 à 2h l'après-midi, et certains sont épuisés et avancent au ralenti comme moi j'avançais en Allemagne dans le même état. Il reste deux semaines et un jour, mais des étapes monstres de plus de 80 km et trois étapes de plus de 92 km ! Ca fait peur à beaucoup de coureurs car on sens la fin, mais nous sommes affaiblis. |
News postée le : 07.06.2009 |
48ème Etape |
Je vais nettement mieux ! Les morilles m'ont redonné le moral. J'en ai trouvé ou plutôt compté 59 aujourd'hui. Je ne peux pas les sécher donc je les cherche pour me passer le temps et donner un sens intéressant à ma course, mais je ne les ramasses plus. Je décris les bons endroits à ceux des ravitaillement et leur montre celles qui poussent à leurs côtés. Mes chevilles sont enflammées et douloureuses mais ça ne me gène pas pour courir. Cependant, mon genou est beaucoup plus problématique car ça me fait très mal et j'ai parfois l'impression qu'il lâche à cause des tendons de derrière du genou qui cèdent. Nous avons eu de la chance qu'il a fait froid, sinon, nous nous serrions fait envahi par les moustiques. J'ai vue une Carcasse de Renne au bord de la route ainsi qu'une jambe avec des poils et un sabot. La nourriture de ces deux derniers jours n'était pas terrible. Pas de viande et Pasta Pasta. L'étape était tout du long couverte d'un vent froid, fort et contraire. Elle a été assez plate après la longue monté des 25 premiers kilomètres. |
News postée le : 06.06.2009 |
47ème Etape |
J'ai trouvé 53 morilles aujourd'hui et j'ai communiqué l'endroit à ceux du ravitaillement n° 5. 400 m avant, il y en avait tout plein. La personne ne les a pas prises mais m'a dit qu'elle aurait pu remplir une corbeille tellement il y en avait. Peut être plus de 200 et des grosses. Je me suis fait un bouillon avec les 6 morilles ramenées (les deux plus grosses, les deux plus belles et les deux premières trouvées en Laponie où nous sommes depuis 8 km avant l'arrivée). 2 degré au départ, mais nous avons eu de la chance avec le temps car il n'y a pas eu de pluie mais un fort vent sur les 25 derniers kilomètres. Vue d'orchidée rare sabot des venus au bord de la route et des immortelles, petites fleurs qu'on voit dans les Alpes en Suisse, des roses et des blanches, ainsi que des fleurs de fraise des bois en rouge. Etape assez plate, ce qui a été bon pour mon genou et ma cheville. Je n'ai donc pas eu trop mal aujourd'hui. Le Docteur dit que le mal n'est pas irréversible. Ca s'enflamme car le cartilage est trop mou et trop mince, il me dit que ce serait mieux de marcher lors des montées. Mais il m'encourage à gérer cela jusqu'au Cap Nord ! Voilà pour ceux qui ont écouté RTN ce matin, savoir ce que j'ai à faire est bien de continuer, ce que je veux depuis le début de mes déboires. Ma bronchite est ok mais je n'ai plus qu'un gros rhume et je dois faire attention en me mouchant, car chaque jour je saigne du nez. |
News postée le : 04.06.2009 |
46ème Etape |
Le scanner d'hier soir démontre des inflammations dans les muscles et les tendons de mes jambes. Le Docteur est vraiment surpris de constater que je suis toujours avec des inflammations en comparaison des coureurs qui me côtoient au classement journalier. J'ai terminé 17 aujourd'hui ! Ce soir, mes chevilles me font mal comme le genou gauche. On a commencé à monter durant 2h30 ce matin, ce qui n'étais pas bon pour mon genou et mes tendons à la cheville. Ensuite, c'était plus plat et j'ai pu courir en ayant moins mal. La météo était comme hier, très changeante. L'avantage du grésil-grêlon est qu'il mouille moins que la pluie. J'ai trouvé 8 morilles aujourd'hui. Ca ma fait vraiment plaisir et ça m'occupe un peu le long du chemin. Je remange des yogourts au poste de ravitaillement, ça tien bien au ventre et c'est vite avalé. Julia à couru 38 km avec moi aujourd'hui, ensuite elle avait un problème avec sa périostite et les ligaments des chevilles, alors chacun à fait sa course, mais elle s'est rendu compte de la difficulté de courir chaque jour, elle qui court un jour sur deux. En raison d'accident à l'assistance, il n'y a pas la possibilité de refaire un contrôle sanguin pour ma thyroïde car il y a trop peu de temps pour m'accompagner et je n'ai pas de véhicule. |
News postée le : 03.06.2009 |
45ème Etape |
Une étape qui nous a réservée du froid, du vent, de la pluie et du grésil et même du chaud tout en alternance. En cinq minutes, ça pouvait changer mais il a surtout fait froid. C'était un assez joli parcours vallonné qui nous a fait prendre un pont de 1504 m pour traverser un lac plus un autre pont de 500 m avec un vent glacial de côté, à l'abri des arbres. Ensuite on aurait dit qu'il y avait 10 degrés de plus. Ma bronchite va à peine mieux, seul le genou gauche est vraiment un facteur qui me limite. Ça s'enflamme dès 2 h de course environ et fait mal sitôt que j'accélère vraiment. J'ai trouvé une morille mais je n'ai pas voulu trop regarder car j'avais froid aux mains de tenir quelque chose, et j'ai toujours ma bouteille de Coca donc je change de main et ainsi, l'autre est protégée par la manche tirée. J'ai repris un peu de poids, environ 1 kg. Le scanner pour mes jambes est à 19h30. J'ai du signer un quarantaine d'autographe pour des écoliers et pareil aujourd'hui mais ma quinte de toux m'a laissé en paix. A+ |
News postée le : 02.06.2009 |
44ème Etape |
Excellente journée pour plusieurs raisons : 1) J'ai trouvé avec l'aide de Julia qui courait avec moi aujourd'hui, 152 morilles noires coniques ! 2) Cela m'a redonné une grande motivation car j'ai retrouvé du plaisir malgré les douleurs au genou gauche, à la cheville gauche et au tendon d'Achille gauche qui commence également à s'enflammer. Le temps a passé très vite jusqu'au 25ème kilomètre où nous avons arrêter de regarder sur le bas côté de la route et mis les gaz pour rattraper le groupe avec qui nous nous trouvions. 3) Malgré le temps perdu et mon état, j'ai fait une étape aussi bien qu'hier. 4) J'étais heureux et cela fait parti des vacances que d'être heureux ! J'ai eu le temps de nettoyer notre cueillette et de la mettre sécher sur un toit métallique. Ils me prennent pour le morilleur de la TE-FR ! Et cela me va bien aussi. Heike, l'assistante du programme médicale qui s'occupait du scanner s'est cassé la cheville gauche, samedi matin, en sautant de 2 m du haut d'un mur d'escalade, ne trouvant pas les prises pour redescendre. Rapatriement pour mauvaise fracture multiple ! Ils ne sont plus que trois médecins, le chef conduit le camion poids-lourd. Sinon le temps devient plus frais. Nous voyons des sommets, enneigés au loin. Quand tu t'arrêtes, nuée de moustique ! |
News postée le : 01.06.2009 |
43ème Etape |
Bonne journée pour moi, je suis parti prudemment à un petit 8 km/h et j'ai fini à environ 9.5 km/h les trois dernières heures. J'ai remonté jusqu'à 12 coureurs tout en trouvant 4 morilles à chaque fois seule. J'avais la tête tournée fossé toute la journée. J'ai d'abord trouvé une douzaine de gyromitre où j'ai fait deux photos mais sans les ramasser. J'en ai ensuite vu sur les 10 derniers kilomètres et sur 1 kilomètre, le long d'une coupe de bois, elles se suivaient presque sans discontinuer tous les mètres au fond du fossé et sur le talus longeant la route. J'avais jamais vu ça ! Deuxième jour de grosse chaleur, même à 6h du matin, nous n'avons jamais eu aussi chaud que ça, incroyable ! Aujourd'hui, ça a aussi été la 1ère fois qu'un moustique m'a piqué. Par contre, mon genou gauche n'était pas trop douloureux, c'était latent mais supportable. Idem pour ma cheville droite. Mon dos est enfin ok mais j'ai attrapé une bronchite comme dix autres coureurs environ. Je dois parfois m'arrêter pour quinte de toux et des crachées d'infections. Etape assez plate et jolie, quelques petits villages à traverser et des coins cartes postales. A+ |
News postée le : 01.06.2009 |
42ème Etape |
Des forêts, toujours des forêts et des lacs. Parfois de très jolis coins sinon monotone. J'ai été très heureux et j'ai crié ma joie d'enfin trouver, depius Bari que je regarde plusieurs heures par jours le bord de la route, une morille !!! Elle était à 3 m du bord au fond du faussé. Il a fait chaud aujourd'hui, dès le départ et cela a fait sortir les vipères. Moi qui pensait que le climat était trop froid pour les serpents ! Deux belles longues vipères écrasées sur la route. Il y a deux jours, 1 km après le départ, un train de bois s'est arrêté sur notre passage, un coureur a passé sous le wagon alors qu'un employé de train sifflait pour redonner le départ du train ! Question de 10 secondes peut être. Tout le peloton était quasiment regroupé. Mon genou était très douloureux dès le 30ème km environ, car beaucoup de montée et de route en biais encore qui réveille la cheville droite qui est elle aussi douloureuse. J'ai du ralentir contre mon gré après 1h20 environ, chute d'énergie. Julia à couru avec moi aujourd'hui. Elle cour tous les deux jours. Je profite de faire une longue sieste aujourd'hui pour récupérer et en prévision de la longue étape de demain. |
News postée le : 30.05.2009 |
41ème Etape |
Aujourd'hui, étape très vallonnée avec plus de montées que de descentes. Il y avait parfois de très beaux paysages. J'ai pris le temps de faire deux photos avec mon natel. Cependant, ça a été une très mauvaise journée pour mon genou gauche qui souffre d'avantage quand ça monte. Je commence à avoir mal aux dents éalement. J'ai demandé qu'on me cherche un dentiste. Peut être que demain dans une petite ville, il y en aura un. Nous logeons dans un petit chalet de la route E45. L'énergie n'est pas très haute, mais mon mental était ok. La fatigue est bien là. A+ |
News postée le : 29.05.2009 |
40ème Etape |
Le paysage le long de la N26 est parfois joli mais se résume à des lacs et des forêts. Toute la journée la même route, l'asphalte change de couleur et de qualité, le rouge est une vrai râpe à chaussure, grossier. Le meilleur est le noir bien frais, il y a aussi le vert, le gris ou des bande mélangées de plusieurs couleurs. Étape sous la pluie avec des vents et 10°C au départ. Il y a une photo sur internet de Julia et moi courant avec nos pèlerines dans le DUV forum allemand. (Deutsch Ultra Vereinigung). Les deux dernières heures ont été très pénibles car mon genou gauche m'était très douloureux. La tendinite à la cheville est quasiment rétablie. Mon inflammation au niveau des côtes dorsales est à nouveau forte, ça fait comme si j'avais du sable quand je bouge le bras. Gros coupe de fatigue l'après-midi, j'étais exténué. Demain, étape de 78 km. Je vais m'économiser donc je serai plus lent. En direct avec RTN demain à 6h35, il y a eu un bug aujourd'hui. Petite halle avec deux toilettes pour tous. Les Suédois nous encouragent bien en criant depuis les maisons ou le bord de la route des "heja" ou ils nous klaxonnent avec des signes sympas. Les 25 puls par minute que j'ai en dormant sont le record de tous les coureurs de la TR-FR. Un autre descends à 29 sinon c'est pas plus bas que 35. Le docteur m'a dit que c'était la preuve d'un très bon entraînement depuis très longtemps. Mais voilà, la mécanique est usée et il manque un composant pour bien en profiter ! (Thyroïde défectueuse)... A+ |
News postée le : 28.05.2009 |
39ème Etape |
Le moral était au plus bas hier soir car j'ai couru avec de fortes douleurs 85 km sans le moindre médicaments. Aujourd'hui, les routes étaient moins en biais et moins de montées donc mon tendon d'Achille me faisait moins mal. Ca a donc été une bonne journée bien que ça commence avec une tendinite côté gauche... Cependant, le moral est bien remonté bien que mon genou gauche est toujours problématique. J'ai passé le scanner aujourd'hui pour mes jambes. Il montre que la tendinite est en bonne voie de guérison et le genou aussi, il n'est pas encore celui d'un vieillard de 80 ans mais ce n'est pas non plus celui d'un jeune. Disons, très bien rôdé !!! L'appareil pour contrôler les puls du coeur la nuit passée à démontrer que j'avais dormi très profondément. 25 puls par minute, était d'hibernation ! Les médecins étaient très étonnés, ils voient ça extrêmement rarement. Sinon j'ai très bien dormi la nuit passée, ça aide pour récupérer. J'ai dormi avec un appareil pour contrôler mon coeur. Les compresses Flector anti-inflammation sont très efficace, j'en utilises beaucoup. Le dos me fait toujours souffrir même si il va gentiment mieux, je le sens moins en courant mais tout de même lorsque je suis couché. J'ai dîné un poulet rôti et 250 g de jogurt pour les protéines. Ensuite du pain et du chocolat. Amitié et meilleures salutations ! |
News postée le : 27.05.2009 |
38ème Etape |
Aujourd'hui, étape longue et monotone se déroulant aux bords de la route nationale N26. Je suis parti prudemment pour préserver mon tendon d'Achille. Tout était ok jusqu'à 20km à 8.5km/h. Ensuite, les douleurs étaient toujours plus fortes car l'étape montait légèrement. Dès le 40ème km environ, j'avais toujours moins de force et j'ai terminé dans un état de fatigue avancée avec ma cheville droite très douloureuse. Jambes très dures et j'ai mal partout. J'ai passé cette dernière nuit avec des maux de tête et un début d'angine ou d'une inflammation au larynx. Mon but pour demain est d'atteindre l'arrivée mais je risque de souffrir à nouveau beaucoup. Je ne sais pas si j'en ai encore la capacité. C'est très dur moralement ainsi. Ces chutes d'énergies ne sont pas normales et les maux qui vont avec non plus. Si tôt l'arrivée franchie, je gèle directement. A+ |
News postée le : 26.05.2009 |
37ème Etape |
Salut ! L'étape d'aujourd'hui a empruntée la route N26 durant 67 km, seul les deux derniers kilomètres étaient des routes de quartiers. C'était monotone et mauvais pour les chevilles. La droite a eu des problèmes car on était toujours en biais et il y avait trop de trafic pour courir au milieu de la chaussée. J'ai suivi dès le 17ème km le Suisse Markus Bernhard, qui me retrappe (avec le Norvegien Eiolf)très en forme. Il lâche un peu à la fin mais étonne tout le monde. J'ai terminé avec le Novergien. Mais ma cheville droite me fais soucis toute la journée car elle est très douloureuse et peu mobile. Les côtes du dos sont à nouveau complètement enflammées et douloureuses, mais je dois courir en bougeant le bras sinon ça me fait une légère rotation sur le genou gauche et ça empire les problèmes de celui-ci. La santé ne tien qu'à un fil, on peut être très vite blessé avec des gros problèmes handicapants. Mais je suis content de mon étape en étant arrivé 10ème égalité. J'ai eu de la chance que ça tienne au niveau articulation. J'espère que demain aussi ! A+ |
News postée le : 25.05.2009 |
36ème Etape |
Jolie étape aujourd'hui dans des forêts de campagne, vallonnées et tournantes avec pas mal de petites routes parfois non asphaltées et bombées ce qui nous obligeait à courir au milieu pour éviter toute blessure au niveau des jambes. Je suis parti prudent à 9 km/h durant trois heures avec Julia. J'ai ensuite augmenter mon tempo et j'ai rattraper jusqu'à 200m de l'arrivée pour faire une bonne étape. Mon genou gauche ne m'a pas trop embêté et les autres inflammations non-plus. Seul l'inflammation entre les côtes du dos me fait encore mal, bien que je puisses la plupart du temps courir encore normalement. Ma tendinite d'Achille est très enfle et dur mais pas douloureuse, à surveiller ! La nuit était déjà très courte, de 22h40 à 4h environ. J'ai un gros appétit l'après-midi mais je dois ensuite me forcer à souper. Je dors 1h30 l'après-midi et dès 21h au plus tard. Bonne nuit, A+ |
News postée le : 24.05.2009 |
35ème Etape |
La sensation revient mais le genou gauche commence à me faire mal. On verra mais la fatigue est bien là aussi, l'après-midi la pression chute et je me sens bizarre et faible. J'ai perdu plus de 5 kg depuis le départ, mais ça fait 7 à 8 kg à l'arrivée de l'étape car j'avais bu environ 2 littres et mangé 80g de chocolat, 50g de biscuit, 700g de jogurt et un très gros sandwich 1h avant qu'il me pèse et mesure mon taux de graisse. Je suis celui qui en a le moins au mesurage de plis graisseux. J'ai à nouveau bon appétit mais j'ai beaucoup perdu quand mon estomac allait mal. J'ai comme des graviers dans l'inflammation des côtes dorsales et je cours avec une bouteille coincée sous le bras pour ne pas trop bouger. Ma tendinite d'Achille est sans douleur mais enfle. Seul le genou me fait soucis. Étape monotone entre forêt et culture. Tous les arbres n'ont pas encore leurs feuilles. Tout le monde a été réveillé la nuit passée à 23h36 par l'alarme incendie de notre bungalow. Un coureur est venu la dévisser et déconnecter les fils. C'était une fausse alerte ! A+ |
News postée le : 23.05.2009 |
34ème Etape |
Les km suédoises sont courts, au lieu de de 49, nous avons fait 46km. 1ère étape sous la pluie, Göteborg pas très jolie, campagne agréable, chemin en gravier. Genou gauche qui siffle, tendinite d'Achille droite dure dès le 35ème km. Je cours toujours avec le bras collé au corps et nouvelle inflammation du muscle sur la hanche gauche. Analyse sanguine à l'hôpital, j'ai adapté mes médicaments. Nouvelle analyse dans la prochaine grande ville d'ici une semaine environ. Sinon tout va très bien. |
News postée le : 23.05.2009 |
33ème Etape |
Super belle étape à travers la campagne ! Petites routes bordées de hais, tournantes et légèrement vallonnées, dans une belle forêt, un des trois plus belle. Mon estomac a toujours ses acidités mais c'est légèrement mieux grâce aux médicaments. Je peux manger d'avantage après la course. Genou gauche pas trop ennuyeux aujourd'hui et jarret droit dès le 40ème km un peu dur. Mon gros problème est une inflammation entre les côtés dans le dos sous l'omoplate, côté gauche (coeur). Je dois courir avec le bras collé au corps sinon à chaque pas et chaque respiration, ça me fait mal. Mon rendez-vous pour ma thyroïde n'a pas joué, on avait jusqu'à 14h pour y aller mais on ne m'y a pas conduit chez le docteur. Peut être en Suède ? On embarque et partons à 17h avec le ferry. A+ |
News postée le : 21.05.2009 |
32ème Etape |
Étape de 44km heureusement car je n'avais plus trop de jus aujourd'hui. J'étais fatigué et j'avais des brûlures d'estomac durant 3h malgré un médicament contre l'acidité-nausée. J'ai profité d'aller manger une assiette en ville avec une glace pour manger du chaud et du consistant. Se reposer aussi ! Certains ont forcés aujourd'hui. Ils ont sans doute de l'énergie à revendre ! Demain c'est la fin de l'Allemagne et la moitié de fait, donc tout reste à faire ! Mon genou gauche commence à siffler, rien de bon ainsi que des douleurs à la région : Jarret droit - tendon d'achille. A surveiller ! |
News postée le : 21.05.2009 |
31ème Etape |
Mon estomac me brûle toujours, surtout en courant. Mes jambes ne sont sans inflammation majeure, mais je n'ai pas encore retrouvé une énergie normale. Je devrais avoir une analyse sanguine après-demain à Kiel. Le Docteur m'organise un rendez-vous, ils pourront ainsi adapter le médicament pour ma thyroïde, du moins je l'espère. Je fais au moins avec mon corps pour atteindre le Cap Nord, il y a que la moitié de faite ! Super réception ici, à Trittau du club local. Chaque coureur est accompagné pour le dernier kilomètre par un enfant avec le drapeau du pays d'où on vient. Accueil musical et super buffet : fruits, pâtisseries, sandwichs, oeufs, boissons, etc... Sinon, étape plate comportant quand même quelques petites bosses. Traversée du fleuve Elbe et du canal Elbe-Lübeck. J'ai toujours une baisse de pression l'après-midi et un gros coup de fatigue. Heureusement que je ne les ai plus pendant la course. Trois petites étapes à venir, j'espère un peu récupérer, car en Suède, les étapes seront plus longues. J'ai repassé au scanner aujourd'hui pour mes jambes. Pour la 4ème fois ! Le scanner montre clairement que la jambe droite est encore enflammée de bas en haut et la gauche depuis le genou, jusqu'en haut. Mais c'est tout de même mieux que la semaine passée ! |
News postée le : 19.05.2009 |
30ème Etape |
Étape monotone le long du canal de l'Elbe avec 71km puis 6km le long d'une route pour rejoindre le village d'arrivée. Ravitaillement liquide pour moi car l'acidité me remonte toujours et me donne envie de vomir. J'ai bien pu manger cet après-midi au bistro du centre sportif où nous sommes : Velouté à la tomate avec de la crème, pommes frites avec saucisse, grande coupe glacée et 0.5 litre d'Apfelschorle soit du jus de pommes coupé avec de l'eau. J'avais très faim, et ça faisait plusieurs jours que je ne mangeais que très peu à cause de mes ennuis gastriques d'acidité. Ce matin j'ai loupé le départ d'une minute, car j'ai subitement du aller aux toilettes. Mais ce n'est rien qu'une petite minute. On a du vider plusieurs fois nos chaussures car le chemin était très caillouteux, et le gravier rentrait dans les souliers et les sockets. Pour ceux qui m'écoutent sur RTN le jeudi à 6h35, ce sera cette semaine mercredi à 6h35 à cause du jeudi de férié. Jambe en mieux ! A+ |
News postée le : 18.05.2009 |
29ème Etape |
2ème jours de suite en amélioration, surtout niveau musculaire, car mon estomac n'est pas bien aujourd'hui. J'ai de la peine à digérer et ça remonte très haut, à la limite de ressortir. Étape plate, les 18 derniers km le long du canal de l'Elbe, étaient parfois plus haut que les routes qui passent en dessous en tunnel, car la campagne est plus basse, le canal donne l'impression d'être suspendu. Julia a fait la porteuse d'eau de luxe, elle remplissait ma bouteille au poste de ravitaillement et elle me rattrapait ensuite. C'est autorisé, ceux qui ont des suiveurs en voiture reçoivent toujours leur bouteille pleine au ravitaillement et ils gagnent minimum 30 secondes par poste de ravitaillement. On est mis en garde de ne plus passer sous les barrières abaissées du train et on risque une amende de disqualification. depuis Bari j'en ai déjà eu 5 ! Mais j'avais toujours passé. Idem après deux avertissements de courir à droite de la chaussée : Disqualifé. C'est bon de changer à cause des routes bombées pour éviter des inflammations. J'espère que lorsque j'arriverai en Suède, ça s'assouplira. C'est la police d'ici qui est assez sévère. Petite salle encore, ça râle un peu car les commodités ne sont pas terribles. |
News postée le : 17.05.2009 |
28ème Etape |
Ca allait beaucoup mieux aujourd'hui. J'avais à nouveau du plaisir à courir bien que mes deux jambes ne sont pas encore ok, spécialement la gauche, qui est toujours pas mal douloureuse. J'ai couru pour moi et j'ai savouré le fait que les douleurs à ma jambe gauche étaient supportables. J'étais dans l'attente du coup de barre, mais il n'est pas venu. J'ai bu que du Coca Cola toute la course et j'ai mangé qu'un jogurt à cause de mon estomac qui a bien tenu malgré qu'il n'est pas encore à 100%. Mais j'étais vraiment content du mieux. Ensuite, j'ai également couru pour vous tous qui me soutenez par messages ou qui m'avez soutenu avant mon départ. J'espère vous redonner confiance après ces deux derniers jours de galère totale, mais rien n'est fait. Ca m'a soulagé de savoir que ça pouvait aussi aller en s'améliorant. C'était au moins un jour de répit. C'est toujours ça de gagné ! L'appétit revient gentiment, j'espère pareil pour demain. Julia a couru les derniers 18 km avec moi. A+ |
News postée le : 17.05.2009 |
27ème Etape |
Merci, j'ai pu rejoindre l'arrivée. J'ai du aller toutes les 15 minutes aux toilettes pour cause de me grosse diahrées. Je n'arrive pas à manger autre chose que des jogurts. Ca me donne envie de vomir et ça ne descend pas. J'ai augmenté la dose pour ma thyroïde. J'avais à peine plus d'énergie aujourd'hui malgré un détour dans les buissons 1x en une heure et 3x en une autre heure pendant les 3 dernières heures. J'ai également vomis beaucoup de liquide au poste n°6.Je suis gelé et me sens fiévreux. Je serai au départ demain. Hier Julia, mon amie, 5ème des mondiaux des 24h de Bergame il y a 10 jours, qui recommence à courir, m'a accompagnée tout le jour. J'y dois certainement d'avoir pu atteindre l'arrivée. Aujourd'hui il y a eu des grandes montées et descentes dans la région de Kassel, jusqu'à 13%. Ce soir région de Göttingen, j'ai pensé à la chanteuse Barbara. Je me sens très faible avec toutes mes emm****. A+ |
News postée le : 16.05.2009 |
26ème Etape |
Aujourd'hui, je me suis levé avec l'estomac bloqué, des nausées et finalement des diahrés. Je vomis aussi un peu avant le petit déjeuner. Impossible d'avaler quelque chose malgré les médicaments. Durant la course, lors de la 1ère heure, je pouvais trottiner et j'étais sans force toute la journée. J'ai aussi eu mal aux muscles enflammés à cette vitesse de marche. Plusieurs fois, j'ai presque dormi en marchant. Je prends le départ demain, on verra mais deux jours ainsi sont au dessus de mes forces. Malgré le manque d'analyse sanguine pour ma thyroïde, le médecin constate que mon corps ne fonctionne pas, ne guérit pas et a toujours d'autre chose qui cloche... Ça ne m'aide pas. Pour mes jambes, j'essaie chaque pommades miracles autorisées qu'on me conseille. |
News postée le : 14.05.2009 |
25ème Etape |
J'ai enfin eu le temps de lire vos messages envoyés sur la MailBox de la course. Merci beaucoup à tous, vous ne savez pas à quel point ça me fait plaisir de les lire. Je constate que vous étiez à m'encourager alors que j'étais dans ces jours de galère. J'ai bien cru ce matin que c'était fini pour moi. Après 54 minutes de course, voilà une grande descente que je fais en marchant. Je me suis encoublé dans un trou d'asphalte sur la route. Mon tendon à l'arrière de mon genou déjà enflammé et les muscles à côté m'ont donné l'impression que tout se déchirait. La douleur était très vive, ça ma tiré des larmes de souffrance, également de rage car je n'avançais plus et je me voyais déjà éliminé. J'étais dernier après 9 km et juste dans le temps au 1er poste. J'étais encore avant dernier après 2h30 de course, mais j'étais bien décidé à tenter d'arriver en 12h. Temps à disposition aujourd'hui. Après la fin de la colline à passer et le retour du plat, j'ai pu courir toujours mieux et plus vite pour rattraper beaucoup de coureurs. Mon tendon du genou droit fais le bruit d'une crémaillère quand je le plie et le déplie, je ne peux plus que difficilement le mettre à l'équère. Idem pour la jambe gauche. Et même encore moins que l'équère à cause du muscle enflammé et tendu. Cependant, au plat ça va. Mes pulsations étaient à 40 au contrôle médical, 1h30 après l'arrivée. Le Dr. Nen ne revenait pas ! Scanner à nouveau ce soir pour moi, tout va beaucoup mieux, a+ ! |
News postée le : 13.05.2009 |
24ème Etape |
Hier, j'ai vu un lièvre courir devant moi sur la route et faire un grand cercle dans un champs. Pendant que je faisais 100 m, il en a fait au moins 600. Il allait tellement vite. La nuit passée, j'ai mal dormi à cause de ma jambe et beaucoup de transpiration nocturne excessive. Je suis souvent trempé au thorax, au bras et à la tête. Ça me donne froid et c'est assez désagréable d'être tout trempé. Parcours très vallonné avec des pentes à 14% où je marche en descente et je cours en monté sauf à la grande et dernière longue et raide montée. Il y avait plus de 900m de dénivellation positive et 800 négative. L'Allemagne est vraiment immense, des champs à pertes de vue et des petits villages, ça donne l'impression qu'ils ont beaucoup de place. On a pas mal de petites routes, pas trop fréquentées. ( Je vais au Cap Nord, ça parait insensé car j'y vais à pied et je veux y arriver. ) Telle est ma chanson inventée aujourd'hui que j'ai chantée à de nombreuses reprises pour fortifier mon mental qui était bon après les cinq premières heures. Le mal diminuant. Pluie durant les trois dernières heures de course, j'étais tout mouillé mais ma chanson m'apportait du soleil ! La halle est à nouveau très petite, mais pas d'hôtel dans les parages. Comme hier. Ça râle un peu car on est les uns sur les autres. |
News postée le : 12.05.2009 |
23ème Etape |
Salut, parti en alternant marche dans les descentes et petit trot au plat, j'assure un rythme selon la douleur. Si j'ai du bonus à la fin, j'essaie d'être quand même à 6 km/h mais ça tire à chaque pas. Aujourd'hui, je fini à nouveau avec beaucoup de douleurs. Mais c'était supportable durant 47 km à partir du 23ème. Les 12 derniers ont été pénibles et surtout les 7 derniers, qui découlaient le long des champs avec bouts de bois, trous, boue, cailloux, etc... Plusieurs ont vraiment montrés leur mécontentement dont moi aussi à l'arrivée. Quadriceps gauche encore enflammé et enfle, alors que le droit va légèrement mieux. Souhaitez moi d'arriver au Cap Nord sans trop souffrir et trois fois m.... La halle est si petite que certains campent où sont à l'hôtel comme nous. Bonne nuit. |
News postée le : 11.05.2009 |
22ème Etape |
Nouvelle inflammation à la jambe gauche, au niveau du quadriceps, et l'os apparu après 20km dans une descente de 12% sur 2km. C'est très douloureux, je ne peux pas courrir alors que mon autre inflammation n'est pas encore guérie. Je n'avance qu'au mental, mais il en a pris un coup. C'est le but du jour, finir l'étape pour repartir demain. Ca fait des longues journées, il faut être content de rester en course. Quelle sera la prochaine inflammation ? Je termine à l'arrivée avec deux jambes dures à péter, et qui font très mal. Julia est venue me soutenir les cinq derniers kilomètres. Priez pour moi ! |
News postée le : 10.05.2009 |
21ème Etape |
Aujourd'hui, je suis mal parti avec des douleurs au tendon sous le genou. Je dois ralentir durant les 3 premières heures et ça me pèse pas mal sur le moral, car ça tire à chaque pas. Julia au poste de ravitaillement 3, me dit alors de courir pour elle. 15km plus loin, mon frère Didier est là sur un VTT caméra au poing ! "Qu'est-ce que tu fous là !!!" Est ma question ! Il me redonne courage et j'accélère bien pour les 35 suivants kilomètres et je rattrape une huitaine de coureurs. Les 5 derniers kilomètres sont les plus pénibles car vallonnés et je suis un peu à plat. Ça tire à nouveau à cause des montées. Souper avec Didier, et il a pu voir l'organisation d'un soir. Cataplasme pour réduire mes inflammations durant la nuit. A+ |
News postée le : 10.05.2009 |
20ème Etape |
La Bavière est magnifique, c'est un plaisir de la traverser en courant. Champs couverts de pissenlits et très légèrement vallonés, le paysage est reposant. Départ pénible ce matin car inflammation douloureuse du tendon sous le genou droit. Après 3h30 un peu moins mal car parcours plus plat, je pouvais rattraper des coureurs jusque sur la ligne d'arrivée car j'étais vraiment dans les derniers après 20 km mais ne pouvais faire autrement. C'est la douleur que tu as ou que tu n'as pas qui décide si tu peux courir comme tu en as envie. Pendant 8 jours en Italie, ravitaillement personnel avec flan caramel, de 4 à 8 par étape. Dès l'Autriche et l'Allemagne, on en trouve plus alors c'est riz au lait ou joghurt,, 3 à 5 par étape et quelques Tuc salés pour compléter, parfois petit milky way ou barre chocolatée semblable. Thé froid comme boisson. A+ |
News postée le : 09.05.2009 |
19ème Etape |
Merci du courage, il en faut ! Malgré qu'aujourd'hui ça a été très dur et long. J'avais vraiment le moral car sinon je ne pense pas que ce serait possible de supporter de pareilles poisses et douleurs. Après la montée du col au kilomètre 10 environ, j'ai senti le tendon du dessous de mon genou droit, enflamé et ça n'a fait qu'empirer. Après 24 km, je devais marcher la plupart du temps, hormis du 42 au 48ème et du 66 au 71ème kilomètre ou je n'avais plus de douleurs. Mais à présent, ça fait mal et c'est très enfle. Demain, c'est finir coute que coute. Étape rallongée aujourd'hui à cause de travaux. Magnifique Alpes à l'Ober Allgaü en Bavière. Moral : 6/6 Physique : 2/6 => Mais j'y crois ! |
News postée le : 07.05.2009 |
18ème Etape |
Très dure journée où tout avait très bien commencé avant 19km de plat précédent une terrible montée comportant des pentes jusqu'à 20% ! Pour arriver sur le toit de la TE-FR à 1578m, col Pillerhöhe où je suis arrivé le 1er en haut. La descente était un peu moins raide mais plus que longue et elle me durcissait le mollet droit. Les 10 derniers kilomètres avant l'arrivée était un calvaire, car mon mollet hyper-tendu, me faisait mal et j'avais peur qu'il se déchire. J'ai perdu 30 minutes sur ce tronçon sur les deux premiers avec qui je me trouvait, mais ils étaient parti à 7h et moi à 6h. J'ai terminé 12ème. Magnifique étape question paysage et vue sur un glacier. J'étais frigorifié tout l'après-midi et courbaturé de partout. Mon mollet est très enfle. Prudence demain avec l'autre col pour l'arrivée en Allemagne. Nous avons reçu une tête en céramique du président de commune avec un diplôme au souper. A demain ! |
News postée le : 06.05.2009 |
17ème Etape |
Etape de montagne aujourd'hui, avec le Reschenpaß à 1512m et l'entrée en Autriche où j'étais le 1er coureur. J'ai été seul dès le 8ème kilomètre et n'ai été rattraper que par les 2èmes, mais je suis parti avec le groupe de 6h. J'ai terminé 10ème. La monté m'a bien convenu mais je suis descendu très prudemment. Paysage magnifique avec sommet enneigé, par contre, vent glacial parfois contraire. J'ai pris le temps d'enfiler un survêtement pour ma jambe, car au début de la descente j'ai senti à l'endroit de ma déchirure une petite pincée. J'ai donc pu garder mon muscle au chaud. Hier a commencé, sur le côté extérieur de ma cheville droite, une inflammation et elle est à présent assez marquée et douloureuse. Demain col à 1560m et j'ai également des douleurs au genou gauche, donc prudence dans la descente. Je me suis senti moins fatigué aujourd'hui, pour vu que ça dure ! |
News postée le : 05.05.2009 |
16ème Etape |
Aujourd'hui, on est Schlanders (700m), à mi hauteur du Reschenpaß (1560m), qui est pour demain et qui nous fera quitter l'Italie pour l'Autriche. L'adige que nous remontons par les pistes cyclables prend sa source de la région de Reschenpaß. Culture de pommiers depuis deux jours longent notre parcours. Parti avec le train de 8 km/h, ma jambe dure sans élasticité et de muscles qui serrent beaucoup trop. Je n'y comprends rien sinon que ma thyroïde me joue peut être un sale tour. Le médecin me propose d'élever la dose, on verra le résultat d'ici une semaine. J'ai parfois envie de dormir en cours de route et je ferme parfois les yeux, c'est pas normal... Sinon, il y a des malheureux qui ont dû arrêter la compétition. |
News postée le : 04.05.2009 |
15ème Etape |
Dure journée avec les muscles de ma jambe tendus. Après deux heures, ça tirait de la déchirure jusqu'au mollet droit. Ma jambe est vraiment enfle et dure. Cela me fait soucis pour ces prochains jours. Je vais devoir penser qu'à finir l'étape comme quand ça va mal. Les pistes cyclables sont interminables. Adige un peu monotone, toujours tout droit. J'ai couru le long des côtes dans des vignobles pour finir sous un vrai cagna, donc épuisant. 1ères choses en arrivant : - Boire un sachet de magnésium. - Manger deux oeufs au plat puis après prendre une douche. - Laver les habits. - Manger un yaourt de 330 grammes. - Se coucher avec la jambe surélevée et écrire le SMS. Sinon, super course de Julia au championnat du monde 24h. Elle a terminée 5ème avec 219'293 mètres et une inflammation au tibia sur un parcours difficile avec des trottoirs de ville à escalader entre autre. J'espère que ma déchirure va pouvoir se résorber, car cela devient handicapant et douloureux. |
News postée le : 03.05.2009 |
14ème Etape |
Ça va toujours un peu mieux (20ème), mais aujourd'hui, j'ai à nouveau mal au releveur gauche mais la douleur est supportable comme ma cuisse droit qui est enflée depuis le genoux. Le vent de face est assez fort surtout jusqu'à 8h, puis après grosse chaleur. Je piaffe un peu les premières heures car je dois me contrôler mais ça a tenu toute l'étape. Le plaisir est bien là malgré l'attention constante sur ma jambe droite qui peut se déchirer à toute foulée si je vais à peine trop vite. J'ai bousillé une paire de chaussure en une étape quand j'allais mal. C'était celle de mardi, et après ça je les ai encore portées deux jours, talon qui frotte la route car il est 1cm moins haut. Je pense pas pouvoir faire mieux demain, je dois rester prudent. |
News postée le : 03.05.2009 |
13ème étape |
Ce matin, je me sentais quasi sans douleurs à la cuisse droite. Je suis parti plus prudemment que j'aurais pu courir. Ainsi durant un peu plus de 2h30 puis la cuisse a serré en 20 minutes complètement, j'ai dû galérer pendant 2h30 en marchant, essayant de trottiner et de maintenir un rythme de 6km/h. Le moral en reprend un coup, mais j'ai trouvé ma recette pour le remonter. Je chante "j'y crois, j'y vais, un petit pas, j'y arriverai...." des trucs comme ça. J'ai aussi râlé un peu tout seul, ça m'a soulagé momentanément. J'espérais pouvoir tenir des gars qui finissent autour de la 20ème place, mais apparemment, ce rythme est trop dur pour ma musculature déchirée actuellement, sur une étape. J'ai bien le moral, une étape d'atteinte me rapproche toujours plus du but final qu'est le Cap Nord. Je suis pourtant un peu frustré de ne pas courir à mon niveau et de pouvoir me faire plaisir en étant à mon niveau. Certains me disent que ça va revenir, qu'il reste encore 7 semaines. Alors je garde espoir. Un truc effarant le long des routes, c'est le nombre de cadavre d'animaux, chat, hérisson, oiseaux, castor ou rat d'eau, rat, grenouille etc... et parfois encore quant ça vient d'arriver, ça vous retourne l'estomac de voir ce triste spectacle. Nous avons fini de remonter la plaine du Pô, sommes maintenant au pied des vallées qui remontent les Alpes. Les sommets sont enneigés, le spectacle magnifique. La chaleur était de quelques degrés ce matin et de 29 à 14h. Il faut s'adapter. La nourriture s'est maintenant en général bien améliorée. Je dois rester prudent encore quelques jours pour ma cuisse, l'étape de descente doit me trouver avec des jambes le mieux possible car elle va faire mal, ce sera pour mardi, Schlanders-Pfund. A bientôt Et merci à Kevin qui à écrit les messages jusque là et à qui je donne congé pour le 1er mai. A partir de demain, ce sera de nouveau lui à partir de mes sms. |
News postée le : 01.05.2009 |
Communication |
Devant le grand nombre de mail's et de sms de soutien, spécialement depuis le début de mes problèmes, sachez que vos messages sont lus et très appréciés mais qu'il m'est impossible d'y répondre pour une question de temps. Je vous remercie tous et sachez que j'ai l'intention de rallier le Cap Nord en courant ! Je m'accroche même si avec quelques fibres musculaires déchirées, ça ne me facilite pas la course. Je ne peux pas aller vite car ça me serre tout de suite. Mais en trois jours, j'ai passé de l'avant dernière à la 40ème place de l'étape, soit de 6 km/h à 7.6 km/h. Il y a progrès. Ne pas oublier que chaque jour il y a 70 km de moyenne à courir. Guérir avec ce régime de km est très difficile. Je dois rester prudent pour ne pas aggraver la blessure. Encore merci de votre soutien ! |
News postée le : 01.05.2009 |
12 Etape |
Ce matin, j'avais moins mal en partant. J'ai pu courir tout le long mais parfois qu'à 6 km/h car ma cuisse droite serre. J'ai également repassé au scanner pour la musculature et les os. Ils y voient quelques fibres musculaires déchirées où j'ai mes douleurs à la cuisse. Je ne dois pas forcer ces prochains jours. Sinon j'ai trop souvent froid l'après-midi. Ils m'ont aussi contrôlé le coeur durant plusieurs heures aujourd'hui sans que je doives restreindre mon activité. On a terminé avec des routes dangereuses. Mais demain nous avons des pistes cyclables. On a traversé le Pô aujourd'hui, c'était très impressionnant en crue et on l'a remonté sur 20km de route berge tranquille. Petite étape, mais ça me laisse du temps pour écrire les sms, faire la lessive et le reste. |
News postée le : 01.05.2009 |
11ème Etape |
Hello, Pour roter cette étape, je l'ai rotée ! Les muscles lombaires et l'avant bras enflammés. (50km avec des bâtons de nordic-walking qui m'ont peut être sauvé hier.) En plus du releveur gauche et du quadriceps droit, j'avais pas le moral de vainqueur... Je me suis dit un pas plus loin, n'abandonne pas et j'ai crié "J'y arriverai !". Ça m'a réveillé, je dormais presque ayant mal dormi la nuit passée. Cela m'a donné le moral de celui qui en veut. J'ai terminé l'étape en 12h30. Cependant j'ai bien pu manger au contraire d'hier. Sinon j'ai eu droit à de la pluie à 2h de l'arrivée. J'ai également attrapé deux ampoules au pied gauche. |
News postée le : 29.04.2009 |
10ème Etape |
Bonne nouvelle aujourd'hui ! J'ai pu finir l'étape dans les temps. Encore demain que je crains car 85km avec mon inflammation... Je cours pour être dans les délais horaires. Ça a été dur à me mettre en route mais depuis la 2ème moitié c'était mieux. Je pouvais trottiner à 7km/h. Demain, il faut de nouveau penser qu'à atteindre l'arrivée. Ce sera j'espère une victoire personnelle, comme aujourd'hui ! |
News postée le : 28.04.2009 |
9ème Etape |
Dur dur depuis hier, mais aujourd'hui l'enfer après la descente en raison d'une grosse inflammation au releveur de ma jambe gauche. 32km à 6km/h pour finir avec beaucoup de douleurs mais j'y crois encore. Il faut tenir encore 2 à 4 jours puis on me dit que ça devrait mieux aller. Mais il faut que les douleurs diminuent, car la fin des douleurs ne seraient pas supportable 12 heures de temps. A demain |
News postée le : 27.04.2009 |
8ème Etape |
Cette fois-ci, je suis parti dans l'option de passer une course de contrôle avec les coureurs aux places 6 à 10 pour m'économiser. J'ai du lutter avec la douleur dès 2h30 de course environ. Jusque là, ça allait, mais la descente m'a fait mal au quadriceps droit et surtout aux adducteurs gauches. J'ai couru en essayant de limiter de ne pas perdre trop de temps. Je me suis retrouvé avec les deux mains sur le capot d'une voiture, par chance le passager a dit au conducteur de stopper, car il regardait en arrière à un céder le passage. Après 5h de course, douleur au releveur de ma jambe gauche qui est enflammé. A 4,5km de l'arrivée, au dernier poste de ravitaillement, je pars tout faux en allant tout droit, car il y avait une marque de crai sur la route alors que normalement c'est des marques de crai rouge fluo. On me rappel mais j'ai perdu 6 minutes ce qui m'a fait 1km aller-retour. J'espère que ça ira mieux demain avec l'inflammation au releveur. |
News postée le : 26.04.2009 |
7ème Etape |
En raison de mon quadriceps droit, je suis parti prudemment en fin de petit groupe de 10. J'ai gentiment remonté dès la moitié du trajet et j'ai terminé 3ème encore. Durant l'étape, nous étions quasiment toute la journée au bord de mer, vers des zones plutôt touristique et le bungalow est très agréable. Amitié |
News postée le : 26.04.2009 |
6ème Etape |
4ème aujourd'hui, j'ai couru toute la journée avec R Wimmer qui a terminé 5ème. J'ai voulu suivre le Japonnais Takamusi mais il a suivi le 2ème et le 1er. Ils ont accélérés après 17km et c'était trop vite pour moi. Sinon belle halle de gym. Le temps était frais, idéal pour courir. Petite étape mais ça va un peu vite et c'est dangereux. Mon talon droit me fait un peu mal, cependant mon quadriceps gauche pas contrairement au droit. C'est assez douloureux mais c'est passé après 20 minutes. Salutations |
News postée le : 26.04.2009 |
5ème Etape |
Durant le début de l'étape, j'ai couru surtout avec le groupe qui me suis au classement. Vers la moitié, c'est avec le Japonais Takamusi que j'ai poursuivi ma course. On rattrape d'ailleurs R Wimmer, comme hier. Ensemble du 37 au 44ème km, où je repars sans ma gourde avec 15 secondes de perdues. Les deux autres coureurs accélèrent et il me faut 2km pour les rattraper. Là, je poursuis mon effort et je les lâche. 3ème de l'étape, qui a passée de froid à trop chaud. Nous avons beaucoup souffert et perdu pas mal de flotte. 4kg pour moi qui a eu un contrôle médicale à l'arrivée dans le cadre de leur recherche. J'ai également perdu 1.8kg de graisse depuis la 1ère étape. Ma musculature n'est pas encore trop atteinte, mais un peu mal au quadriceps droit. Ma pression baisses aussi. Cependant, tout va bien aujourd'hui encore. Nous sommes dans une minuscule salle dans un camping. Demain, une course prudente comme aujourd'hui. 50km au programme. |
News postée le : 23.04.2009 |
4ème Etape |
J'ai terminé 3ème de l'étape grâce à quelques montées où j'ai pu faire la différence avec mes petits pas de souris. Ensuite il fallait tenir 20km mais en mangeant et buvant souvent. Le temps est venteux et frais, mais plus chaud qu'hier. La lessive devrait enfin sécher, hier elle était trop humide et froide. J'ai bu 1.6 litre de thé froid, 1 litre de lait, 0.4 litre de bouillon et une bière offerte par un autre coureur qui a son anniversaire. Niveau nourriture, j'ai mangé deux grands sandwich et du choc. J'ai eu un massage d'une heure. On n'en a jamais fini ! Lever à 4h30, petit déjeuner à 5h et dépôt des sacs à 6h au camion. Le départ est à 7h pour les 10-12 premiers du général. |
News postée le : 22.04.2009 |
3ème Etape |
72km dans le vent et température trop fraiche. Parti à moyen rythme sans m'occuper des autres coureurs, j'en ai remonté deux autres, qui eux, étaient partis trop vite. J'étais alors 4ème dès le 29ème km jusqu'au 54ème. A ce moment là, j'ai vu remonter à 100 m, le Japonais qui me talonnais au classement. J'ai donc accéléré et j'ai terminé 4ème. Comme hier. Petite douleur au jarret de ma jambe gauche. Lessive, stretch et massage fait. J'ai bu salé et sucré et j'ai mangé au programme de l'arrivée. Par chance on a un Bungalow pourla nuit au lieu de camper sous tente, mais il fait tout de même froid. Cependant, tout vas encore très bien. Demain, prochaine Etape ! |
News postée le : 21.04.2009 |
2ème Etape |
Etape de 96km au programme. J'ai couru les 36km du début pas trop vite en étant à la 9ème position. A ce moment là, ils allaient tous trop vite pour moi. Mais j'ai retrouvé un second souffle et je suis remonté à la 4ème place du jour. J'espère que je n'ai pas été trop généreux dans l'effort. Car ça motive beaucoup lorsqu'on rattrape sans arrêt. Pas de crampes aujourd'hui parce que j'ai pris plus de sel minéraux qu'hier. Tout va encore très bien après cette 2ème étape. Massage et stretching fait après-midi. Je n'ai pas faim mais je me force de manger. |
News postée le : 20.04.2009 |
1ère Etape |
Par un temps frais, j'ai couru à 132 pulsations par minutes et j'étais en tête de groupe. Les 3-4 autres m'ont laissé après 2h30 de course environ. Mon favori est revenu de l'arrière et mis plein gaz. La course était lancée ! Il gagne et je termine 5ème en 5h et 22m. Je me suis déjà trompé de chemin durant l'étape, j'ai aussi traversé de belles vieilles villes et des ports. C'était magnifique mais j'ai couru 1 km de plus environ. Après la douche, j'ai eu une crampe à la jambe droite. Je suis également passé dans leur scanner de recherche médical. Ils ont regardé mes muscles et articulations, ça a duré une heure, mais tout va bien. Julia a couru 5h47 et ma massé la jambe. Le stretching a été fait. La nourriture n'est pas super, mais on s'y attendait. Prochaine étape demain ! |
News postée le : 19.04.2009 |
L'après-course
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La course étant terminée, en voici quelques suppléments à présent disponibles.
- RTN La Matinale - Liste des émissions radio des interviews
Jeudi 23.04.09 : 4'485 kilomètres à pied, ça use...
Jeudi 30.04.09 : Christian Fatton en bave
Jeudi 07.05.09 : Christian Fatton tient bon
Jeudi 14.05.09 : Christian Fatton en Allemagne
Mercredi 20.05.09 : Le courage de Christian Fatton
Vendredi 29.05.09 : Christian Fatton en Suède
Jeudi 04.05.09 : Christian Fatton aux champignons
Jeudi 11.06.09 : L'humour de Christian Fatton
Jeudi 18.06.09 : Christian Fatton (presque) au bout de ses peines
- Documents supplémentaires
2009.06.21 Resultat TE-FR + photos INTERNET
Rapport de la TransEurope-FootRace 2009
Afficher/Masquer le contenu4487.7 km de Bari au Cap Nord, en 64 jours-étapes, sans jour de repos.
Moyenne de 70,1 km par jour, mais étape variant de 44 à 95 km.
67 coureurs et 1 concurrent en trottinette.
45 coureurs classés au Cap Nord, + 1 à qui il n’a manqué que 30 km.
Un départ le matin à 6h et une arrivée fixe pour tout le monde. Un classement journalier, cumul des temps journaliers pour le classement général. Tempo limite de 6km/h.
Photo de Peter Gründling, 29ème étape.
Quelques mots sur Ingo : Ingo Schulze, l’organisateur sérieux qui ne se prend pas au sérieux et qui a toujours le mot pour rire. Ingo est un coureur qui a de l’expérience en course d’ultra et cela se ressent dans sa manière d’aborder les problèmes, de relativiser, d’organiser. Il sait ce que l’on ressent lorsque l’on est découragé, blessé, pas vraiment à notre place et a su, une ou deux fois trouver les bons mots pour me soutenir, m’aider à croire encore en moi après des étapes où j’avais bien souffert et que j’étais à la limite.
Je tire un grand coup de chapeau à Ingo. Grâce à une équipe organisatrice bien structurée, les tâches de chacun étaient à mon avis claires. Il y avait un responsable du parcours, un du transport et du chronométrage avec quelques aides, un responsable des achats pour le ravitaillement, plusieurs ravitailleurs en général placé au même No de poste chaque jour, etc…Malgré des ennuis avec son partenaire financier qui l’a lâché durant la course et qui a privé la course d’un gros montant (que j’espère il va pouvoir récupérer pour éponger les dettes encore pendantes), il n’a rien laissé paraître et a gardé sa bonne humeur avec nous les coureurs.
Une grosse organisation qui se déplace chaque jour, qui nous réservait toujours à temps une salle libre et des repas chauds le soir.
Ingo a aussi fait preuve de compréhension et n’a pas appliqué certaines règles…comme ne pas dépasser les 30 kg de bagages. Plusieurs avait largement plus… et il le savait bien.
Egalement de la compréhension et suivi le vœux des coureurs un peu trop rapide qui auraient dû partir à 7h00 au lieu de 6h00 habituel…sauf dans quelques exceptions, après plusieurs jours de trop bonnes performances où il nous obligeait à repartir à 7h00.
Sa voiture rouge combi m’a marqué, car même encore maintenant quand je cours le long d’une route, je suis surpris de ne pas voir Ingo au volant des voitures identiques à la sienne. Il remontait le peloton, s’arrêtait parfois pour se raser le crâne au soleil sur les places d’évitement. Il nous encourageait, me demandait de sourire en courant…et n’en revenait pas que je puisse cueillir des morilles durant la course, le jour où avec Julia nous en avons trouvé 157.
Ingo Schulze
4h00 : La journée commencait très tôt surtout pour les médecins, qui venaient déjà dès 4h du matin pour faire des pesées, des contrôles de masse graisseuse, de pression etc…et pour les coureurs très matinaux, qui se levaient, commençaient à ranger leurs affaires.
4h25 : Je me levais en général entre 4h25 et 4h30, suivant l’éloignement du déjeuner. Si on avait à marcher pour se rendre au déjeuner, je me levais à 4h25, sinon à 4h30. Boire 0.5 dl avec du magnésium et prise de mes pastilles pour la thyroïde, 30 min avant le pti-déj.
Habillement prêt pour la course, pliage du matelas, préparation des habits pour l’arrivée avec affaire pour la douche dans un cornet plastique, enfouissement sans le plier du sac de couchage dans le sac (afin qu’il sèche déjà un peu, mouillé de la transpiration excessive nocturne) bouclage des 2 bagages.
5h00 à 5h30 : Petit-déjeuner.
5h30 à 5h55 : passage aux toilettes, lentilles de contact à mettre, apporter les bagages au camion, souhaiter bonne chance à quelques-uns.
5h55 : Bonjour d’Ingo, on répondait en chœur : Guten Morgen Ingo, quelques explications d’avant course, puis 10, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1, go, le compte à rebours ou ça plaisantait souvent, de la part des coureurs surtout qui ne parlaient pas allemand et qui se faisait un plaisir de faire le compte à rebours en criant, en français, en suédois etc…et de taquiner parfois un peu Ingo. Moment de bonne humeur en général.
6h00 : Départ pour la plupart des coureurs, hormis les 10 à 12 premiers plus rapides.
7h00 : Départ des 10-12 coureurs les plus rapides du jour avant.
11h17 : mon arrivée la plus hâtive, après 50 km en étant parti à 7h00
18h33 : mon arrivée la plus tardive, en Allemagne lors de la 22ème étape de 80.5 km, épuisé. Ce jour là, je m’endormais ensuite en essayant de manger, rien ne pouvait descendre. Je me suis endormi durant le massage et ne me suis réveillé que le lendemain. Dans ces cas là, il m’est d’abord arrivé de m’affaler sur mon matelas et de presque m’endormir durant 5 à 10 minutes avant que j’entreprenne d’aller à la douche. C’était des minutes aussi parfois très fortes en émotion, de joie ou de découragement, heureusement beaucoup plus rares.
13h à 15h : Arrivée en règle générale, prise de boisson à l’arrivée avec du magnésium, puis avec 1 bouillon, manger rapidement quelque chose, douche, lavage des habits, repos, massage, application des cornets de glace sur les grosses inflammations et de gel ou crèmes anti-inflammatoire sur les jambes, sms, sieste.
18h00 : Souper lors d’étapes normales.
19h00 : Souper lors des grosses étapes.
20h00 : Préparation ravitaillement du lendemain, dépôt des yoghurts ou bouteilles perso dans les paniers des ravitaillements, préparation des habits du lendemain, des affaires dans le porte-gourde, du sel, magnésium à prendre avec. Consultation des résultats du jour. Application des patchs anti-inflammatoires, de crème ou de gel contre les inflammations pour la nuit.
21h00 : Extinction des feux. Endormissement rapide. Relevé de 2 à 3 fois la nuit pour éliminer.
01h00 à 2h00 : Parfois réveillé par la faim, surtout en Scandinavie, alors petit en-cas, biscuits, fruits secs, mélange de noix etc…
a - Logement
En règle générale, nous dormions dans des halles de gym, sur des matelas gonflables sortis de notre sac.
En Italie du Sud, nous avons dormi plusieurs fois dans des bungalows de camping alors qu’il n’y avait pas de salle de gym à disposition et 1 fois dans une salle de restaurant, les bungalows ayant été attribués aux victimes du tremblement de terre des Abruzzes. En Autriche et en Allemagne, les salles étaient en général petites. Quand un hôtel se trouvait à proximité, nous avons pris une chambre d’hôtel. Il est arrivé plusieurs fois que les matelas étaient serrés les uns contre les autres et il est arrivé que les sacs de voyage devaient être entreposés ailleurs, la place étant trop limitée pour les avoir vers soi.
La récupération n’est pas optimale quand nous sommes trop serrés, on n’a pas la place de sortir ses affaires, de les mettre sécher dans la halle et on perd du temps à les chercher.
Les douches étaient souvent froides en Italie et parfois encore plus au nord, dont la première étape en Norvège, passée sous la pluie et où on aurait espéré se réchauffer sous la douche.
Les WC sont une denrée rare, quand certains sont bouclés…pour être quitte de les nettoyer.
1 ou 2 toilettes à disposition sont peu pour une centaine de personne et cela arrivait souvent.
Notre linge était lavé sous la douche ou dans les lavabos, durant les 64 jours de course. Je les mettais en général 2 jours avant de les laver, parfois 3 si la météo pluvieuse et une petite salle aurait empêché qu’ils sèchent durant la nuit. Les espaliers étaient très prisés lorsqu’ils y en avaient ou les radiateurs si ils étaient enclenchés.
b - Repas – nourriture
Les repas étaient pris soit dans des restaurants, soit amenés par des traiteurs dans les salles de gym ou cuisinés dans les cantines scolaires, en Scandinavie.
Les repas en Italie du Sud n’ont pas fait fortes impressions. Des pâtes et encore des pâtes, sans accompagnement, parfois presque pas de sauce et pas assez cuites. De plus, les portions étaient parfois assez restreintes.
Dès la 2ème semaine de course, cela s’est nettement amélioré en quantité, qualité et composition des repas. En Autriche, en Allemagne en général Ok, et en Scandinavie, très changeant quant à la qualité. Parfois, de la vraie tambouille, des plats cuits un jour de trop…avec une couleur peu ragoûtante et les aliments complètements fondus en une bouillie indéfinissable.
Les déjeuners étaient assez standards et bien achalandés avec de la charcuterie, du fromage, des œufs, du pain, confiture, miel et nutella parfois, ainsi que des tomates, concombres ou des fruits. Dès le nord de l’Italie, joghurts et céréales sont venus s’ajouter, Knäckebrot et porridge en Scandinavie. On a même eu parfois du saumon froid ou des restes de poissons du jour d’avant.
Les petits pains étaient comptés chaque fois que le déjeuner était pris dans la halle mais en général on arrivait à se nourrir à sa faim le matin.
L’après-midi après l’arrivée, je mangeais rapidement quelque chose. Parfois je commandais une assiette de pâtes avec 2 œufs, très rarement il y avait quelque chose à disposition de l’organisation, sinon je mangeais un sandwich, joghurt, chocolat, céréales, lait protéiné,
Chips pour apporter du sel. Le problème est que si l’arrivée était tardive, vers 15h-16h, j’avais ensuite pas très faim le soir à 18h. Je buvais un bouillon de 0.5 l le plus rapidement possible, afin de recouvrir mon besoin et mon envie de sel et afin d’éviter les crampes et je prenais une autre boisson avec des sels minéraux et du magnésium. Parfois au resto l’après-midi pour manger un menu ou une pizza-salade.
Bien sûr, au niveau des repas, ça n’a pas toujours été optimum pour l’effort que l’on faisait. L’aspect peu engageant, la monotonie et le manque de protéines, surtout en Italie et en Laponie, ne nous ont pas toujours mis en appétit et on a parfois un peu râlé. N’étant pas au courant du montant mis à disposition pour les repas, il m’est difficile de juger mais en des endroits, on a merveilleusement bien mangé aussi. Est-ce que la salle était moins chère ? Est-ce que le budget mis à disposition était parfois différent ?
Je n’en sais rien car je ne sais pas si il y avait un budget journalier à répartir entre les ravitaillements, la location de la halle, la nourriture ou si c’était réparti par secteur du début à la fin, avec le même montant pour chaque repas ?
Quand on fait de gros efforts, on n’arrive parfois pas à avaler et à assouvir vraiment sa faim, ou alors on arrive à manger mais on est tout de suite rassasié et on a faim déjà 2 heures après ou au milieu de la nuit. Dans ces cas là, réveillé, je mangeais des biscuits, des fruits secs etc…
Course (départ, arrivée, ravitaillement, équipement, rythme, tactique, durée)
Le départ était donné à 6h du matin pour la majorité et un départ à 7h pour les 10 premiers.
Une banderole avec le no de l’étape à l’arrivée et au départ.
L’arrivée : On se faisait un plaisir de toucher la banderole en arrivant pour bien souligner que c’était toujours une de moins à faire et qu’on avait rempli notre devoir du jour. J’étais particulièrement content d’atteindre l’arrivée les jours où j’ai connu des problèmes. Mon arrivée la plus hâtive a eu lieu en Italie après 4h17 de temps, soit à 11h17 pour 50 km et la plus tardive à 18h33, après 12h30 de course et un jour de galère totale pour 80.5 km pour la 22ème étape, arrivé totalement épuisé. Mais ma moyenne a encore été plus mauvaise parfois lorsque je me suis trainé malade ou blessé à à peine plus de 6 km/h.
Les ravitaillements : ils étaient variés, il y avait des biscuits sucrés et chocolatés, cakes, fromage, charcuterie, fruits, gommes sucrées, chocolats ou barres chocolatées genre milky-way ou snickers, tucs et sticks d’apéritifs salés, œufs durs, pain et fromage blanc à tartiner, etc.
L’hygiène lors des ravitaillements : Ayant couru avec les premiers comme avec le reste du peloton, j’ai remarqué que l’hygiène et le procédé de certains laissaient parfois à désirer. J’ai vu plusieurs fois des coureurs boire au goulot de la bouteille et ce n’était pas pour la finir, dans ce cas il n’y aurait pas eu problème, mais juste pour engloutir 2 ou 3 décilitres. D’autres buvaient à un gobelet et le reposaient alors qu’il n’était pas vide et on n’aurait pas pu savoir si il avait déjà été utilisé ou non. Je ne suis pas de nature douillette mais je trouve que cela peut propager des maladies ou répandre l’herpès que certains pourraient avoir. Aussi, le long de la route, tout un chacun va aux toilettes et il est rarement possible de se laver les mains. Avec une gourde on peut bien se rincer les doigts et se les essuyer sur ses habits, mais je pense que personne ne peut prétendre avoir les mains continuellement propres. Aussi, je trouve pas très sympa les coureurs qui prennent un bout de cake ou une tartine au fromage ou quoi que ce soit d’autre et qui la repose ensuite car ils ont changé d’avis. Plusieurs fois j’ai vu que certains soupesaient ainsi de la nourriture, la reposaient, jusqu’à ce que leur cerveau soit en accord avec leur main et qu’ils s’arrêtent définitivement sur leur choix.
Les gobelets rincés dans un grand seau, c’est bien joli, mais ça ne fait que diluer les microbes. C’est peut-être mieux que rien mais ça peut aussi propager une maladie à tous les gobelets qui seront ensuite rincés. L’idéal à mon avis serait que chacun doive boire dans sa gourde ou son gobelet qu’il porte avec lui.
Au niveau des boissons : thé froid, coca, jus de fruits, eau. J’ai bu du thé froid jusqu’au début de l’Allemagne puis suite à mes ennuis gastriques, j’ai bu du coca dégazéifié. Il y a des jours ou je n’ai rien pu manger car j’avais des brûlures d’estomac. Le coca apporte heureusement pas mal de calories, même si parfois il me manquait de l’énergie car j’avais faim.
Equipement : j’ai couru en long en Italie et en liquette et cuissette courte en Laponie. Comme il a fait frais en Italie et parfois chaud en Suède, on ne peut pas dire que l’on s’est habillé toujours plus chaud à mesure de monter dans le Nord. On a quand même fini par devoir sortir les gants en Scandinavie car les matins étaient froids et les 3 dernières étapes, on a vraiment dû s’habiller et se protéger de la pluie du vent et du froid. Une pélerine plastique légère a fait l’affaire en plus des habits longs.
Chaussures : 5 paires de New-balance, je les utilisais environ 2 semaines mais j’en ai bousillé une en 1 jour même si je l’ai encore utilisée 2 jours, durant lesquels je traînais les pieds car blessé. Cela les rapait très rapidement.
Rythme : Au début sur des bases de 11 km/h à 12 km/h environ, puis blessé à la limite des 6 km/h et cela me faisait perdre parfois de 4 à 6 h par jour !!! A la fin, pour être dans les 10 premiers, il fallait courir entre 9 et 10 km/h, selon le profil de l’étape. J’ai connu donc le rythme des premiers et celui des derniers avec les rythmes intermédiaires qui m’ont fait courir avec presque chacun, une fois ou l’autre.
Selon le tempo, je savais plus ou moins à quelle place j’allais être abonné. Au-delà des 9km/h, en tout cas sur la fin, on pouvait espérer finir dans les 15, dans les 10 au-delà des 9.5km/h. Quand j’allais mal, j’ai fait ma plus mauvaise moyenne à 6.28km/h et quelques autres fois en dessous des 7km/h, pour finir bien sûr dans les derniers. Aux alentours des 8 km/h, on se situait au milieu du peloton, encore que la moyenne puisse être abaissée par différents facteurs : montées, descentes (elles me freinaient dans ma moyenne avec mon genou enflammé en Allemagne, car je devais les marcher), et vent entre autres.
Tactique : On ne peut pas dire que j’aie suivi une quelconque tactique car on court avec les forces que l’on a en se réveillant et de suivre d’autres coureurs peut parfois coûter cher pour les jours suivants si on se surpasse un jour. En cours d’étape, quand j’étais parti prudemment car je n’étais pas au mieux, j’ai ensuite réussi à bien accélérer quand je voyais l’un ou l’autre me revenir dessus. Cela me motivait et me secouait un peu. Ensuite, quand on va plus vite, on rattrape d’autres coureurs et cela motive encore plus et on continue sur un rythme élevé.
Une fois ou l’autre, j’ai peut-être eu les jambes lourdes et un peu payé le lendemain à cause de ça mais ce caractère compétitif de battant est le même qui m’a fait tenir quand j’allais au plus mal. Donc il a son bon côté aussi car il m’a permis de finir et de ne pas abandonner, j’aurais pu le faire plusieurs fois, toutes les personnes sur la TransEurope l’auraient compris.
Lorsqu’on court en groupe ou par duo – trio, et que l’on tient à garder contact avec ce groupe, et que l’on doit soit uriner ou aller visiter les bosquets, il y a parfois de cocasses situations. On se retient le plus longtemps possible en espérant que quelqu’un doive aussi s’arrêter. Dans ce cas là, chacun profitait de se soulager. Par contre, si le coureur qui s’arrête est le seul à devoir faire ses besoins naturels, il arrive qu’il perde contact ou qu’il doive vraiment forcer pour recoller au groupe. Cela pouvait prendre parfois plus de 20 kms, ou alors on profite parfois pour accélérer et faire la course…J’ai vécu la situation plusieurs fois, en étant le coureur qui doit faire l’effort à rattraper comme celui qui profite un peu de la situation. Les jours où j’étais en compétition avec un autre coureur et qu’il allait aux wc, je profitais de respirer un peu en me relâchant si je me sentais un peu fatigué, mais je me préparais mentalement à devoir me refaire mal, au moment ou il me reviendrait dessus. C’est ainsi que j’ai couru une étape de 94 km avec Uli Zach et finalement, à 3 km du but, nous avons décidé de finir ensemble.
Je dirais que la course était parfois un peu faussée par le fait des coureurs qui doivent partir à 6h00 ou 7h00 du matin. Les coureurs qui se battent ensemble pour les places 9 à 12 ne sont pas ensemble, en général les 10 premiers seulement partent à 7h00. Cela ne change rien au classement général, c’est bien clair, mais parfois ça a un peu changé le classement journalier. Pour ma part, il m’est arrivé de freiner un peu pour être sûr de partir à 6h00, car je n’avais pas envie d’être seul derrière le groupe de 7h00, me sachant un peu juste pour suivre ce groupe.
Je ne savais jamais combien de temps mon genou allait tenir au rythme des premiers. De plus, mes concurrents directs se situaient derrière moi au classement, ceux de devant ayant trop d’avance au général, les 2 dernières semaines, je savais qu’il m’était impossible de les rattraper. Mais je le répète, ça n’a rien changé au classement.
Quand j’ai dû repartir quelques fois à 7h, je me faisais souvent une hypoglycémie après 1h à 2h de temps. L’espace entre le déjeuner et la course ayant une heure de plus et avec une digestion déjà bien avancée, je manquais beaucoup plus vite de carburant. Je devais manger déjà dès le 1er ravitaillement pour essayer d’éviter ces fringales. Mais si c’est facile à dire, le corps avait pris ses habitudes et j’ai de la sorte subi plusieurs hypoglycémie.
Plusieurs fois, alors que j’aurais dû partir à 7h00 le lendemain car arrivé en 8ème position, j’ai pu argumenté en disant que ma concurrence se situait avec les gars des places 15 à 20 et que je voulais plutôt courir avec eux. La fois où je suis arrivé le premier à l’arrivée de la TransEurope, en étant parti à 6h, Ingo n’a pas trop aimé que Rainer ou un autre coureur de 7h, arrive après moi et Markus, arrivé 2ème. Le Lendemain, il me faisait partir à 7h. Il n’y a pas eu moyen de discuter. J’ai eu de la chance, car le lendemain, il y avait une pluie torrentielle de 5h30 à 9h00 et j’ai ainsi été sous la pluie une heure de moins.
Ce jour là, j’ai été seul quasiment toute la journée. Les personnes que je rattrapais étaient les plus lents du groupe de 6h00 et ne pouvaient pas suivre mon rythme et je ne tenais pas trop longtemps à rester avec eux. J’ai bien discuté un peu mais sur quelques centaines de mètres au maximum. J’ai vécu le malheureux abandon d’Hiroko, la première femme du classement général, au premier ravitaillement. Cela m’a travaillé durant toute l’étape. Je trouvais particulièrement dure et presque injuste qu’elle doive abandonner, ses douleurs étant trop fortes dans les jambes, claudiquant à un rythme de 5 à 6 km/h. Dès ce jour, j’ai assuré davantage lorsque j’avais de plus grosses douleurs. Je ne voulais pas vivre un épisode pareil. Cela m’a fait perdre ma 16è place du général mais m’a assuré de finir !
On peut aussi dire qu’une étape était divisée dans la tête en plusieurs parties. Je répartissais l’effort en trois tiers mais avec la moitié aussi calculée. Les premières heures, encore à l’état frais passaient assez vite. Ensuite la partie centrale, où on devait impérativement manger pour tenir le coup et la passer le mieux possible sans que le temps paraisse trop long. Je savais à un moment donné que je passais la moitié, en fonction des kilomètres et du temps. On était vraiment au milieu d’une journée qui paraissait être statique, tant le temps qui restait à courir encore paraissait important. Puis, d’un coup, on avait l’impression de s’approcher de l’arrivée à chaque pas pour le dernier tiers. Si notre rythme avait été meilleur que prévu, le derniers tiers était alors raboté et ne faisait alors qu’un quart et je me permettais parfois d’accélérer si j’avais de bonnes sensations. Le dernier tronçon était toujours synonyme de bientôt fini, encore une de faite, ça a bien joué aujourd’hui et je sentais l’avoine de l’écurie, qui me donnait aussi des ailes supplémentaires.
Parfois, c’est vrai, c’était aussi déprimant car je courais toute la journée à l’arrache, dans les difficultés et je ne voyais pas la fin de l’étape, qui arrivait alors toujours trop tard.
Si l’état de la forme était excellent, il me semblait que je volais de poste en poste de ravitaillement et j’étais alors étonné d’être déjà à l’arrivée…mais cette sensation est arrivée somme toute assez rarement, mais de manière imprévisible et c’était toujours réjouissant et motivant d’avoir parfois un jour « avec » (au contraire des jours sans).
Durée : entre 4h17 pour 50 km à 12h33 pour 80.5 km, en fonction de la forme et de la longueur d’étape. Les courtes étapes nous permettaient d’avoir de petites vacances l’après-midi et on pouvait parfois aller manger au resto pour se faire plaisir et se changer les idées.
Récupération (douche, manger, massage, sieste) Soit je mangeais tout de suite si l’arrivée était tardive et je me douchais ensuite, ou alors j’allais me doucher avant de me rassasier. Je faisais la sieste si possible 1 h de temps et je me faisais masser par la masseuse officielle ou par Julia. Parfois, fatigué plus que de coutume, je dormais 2 h et restais le plus possible couché.
A 21h, c’était l’extinction des feux et on se levait à 4h25 – 4h30, pour être au déjeuner à 5h du matin. Je n’avais pas trop de peine à me lever.
L’après-midi, de l’Italie aux premières étapes de Suède, je gelais littéralement et devais me mettre à couvert dans mon sac de couchage si je faisais la sieste.
La nuit, je transpirais sang et eau, j’étais trempe déjà après 1h30 à 2 h de sommeil. Je changeais parfois de t-shirt la nuit ou m’enfermais alors dans mon sac de couchage pour éviter de prendre froid. Cette transpiration sentait très fort le vinaigre. Il paraît que cela vient du fait que le corps brûle ses protéines ?
Nous avons parfois eu des collations offertes par la TE-FR ou par des sociétés locales des lieux d’arrivées, qui avaient remarquablement organisé notre accueil, en musique quelques fois. J’ai toujours apprécié cette nourriture et trouve un peu dommage qu’il n’y ait pas à chaque arrivée quelque chose. Je mangeais tiré de mon sac du pain-fromage, des yoghurts, du chocolat, des biscuits, des fruits secs, parfois des barres énergétiques et je buvais du bouillon, une boisson au magnésium et parfois du lait. Le lait et le magnésium est le meilleur moyen pour avoir la riflette et courir encore…mais aux toilettes, donc c’est à éviter de les boire en temps rapproché. Sinon, je mangeais une assiette achetée à Thomas, des pâtes ou des pommes-de-terre avec 2 œufs et un vienerli. D’autres fois, on a profité d’aller manger au resto si on arrivait à midi ou au début d’après-midi.
Occupations annexes (laver son linge, nouvelles, sms, mail, résultats du jour, discussion)
L’après-midi, un jour sur 2 ou sur 3, je lavais mes habits de course. Julia le faisait aussi souvent à ma place. Je les remettais en général le lendemain ou je préparais déjà les autres habits si je décidais de changer de tenue, en raison d’un changement de météo le plus souvent. Le t-shirt de nuit dans lequel je transpirais abondamment (ça sentait le vinaigre) était ensuite utilisé pour faire une étape, avant de le laver. Les places pour mettre sécher notre linge étant limitées, on faisait la lessive par nécessité.
J’essayais d’aller voir si j’avais reçu des mails sur le mailbox de la course et arrivais parfois à répondre, si l’ordi était libre et moi assez en forme pour raccourcir ma sieste.
J’écrivais mon sms pour mon site internet en me faisant masser ou juste avant de m’endormir, ou en étant couché sur mon matelas l’après-midi. Il m’arrivait de m’endormir en l’écrivant.
Le soir, après le souper, un rapide coup d’œil aux résultats du jour. Mais il est des jours où je ne m’y intéressais pas, car je savais avoir aucune emprise sur la possibilité de l’améliorer le lendemain, ou alors trop loin de mes objectifs. Je m’y suis de nouveau intéressé dès que j’ai vu que la forme revenait bien. L’espoir de remonter au classement me motivait.
On discutait aussi pas mal entre coureurs, en mangeant l’après-midi ou en dehors de nos siestes, à table, etc.
Une équipe de 3 médecins et une technicienne en radiologie nous accompagnent avec un camion équipé d’un appareil pour effectuer des résonances magnétiques. Ils veulent étudier les effets des efforts prolongés de l’ultra-endurance sur le corps humain. Régulièrement, nous serons dans l’appareil de résonance magnétique, encore plus souvent si on connaît des problèmes.
Au départ à Bari, contrôle du poids 76.4 kg, du taux de graisse 11 %, mesure de circonférence des cuisses, mollets, tour de taille, tour du haut du bras et échantillon d’urine.
Tous les jours, on donnait un échantillon d’urine matin et soir. Ce sera centrifugé et congelé.
Tous les 4 jours environs, contrôle du poids avec une balance spéciale qui donne aussi le taux de graisse, qui est aussi contrôlé avec la mesure du pli de la peau, à une dizaine de place. (vers le nombril, poignée d’amour, derrière le genou, sur la cuisse, sur le biceps, dans le dos, sur les côtes de côté etc…) Mon taux est descendu pour se stabiliser entre 3 et 4 %, un des plus bas du peloton de la TE-FR, j’ai perdu selon eux 3.5 kg de muscles, c’était bien visible sur les cuisses où mon boxer flottait dès la moitié de l’épreuve. Le ventre n’avait presque plus de graisse et cela m’a fait maigrir de 8.4 kg.
Tous les 4 à 5 jours aussi, passage dans l’appareil de résonnance magnétique, pour visualiser les muscles et les os. On a aussi dû faire 3 ou 4 fois des exercices respiratoires pour qu’ils visualisent les poumons. C’était assez pénible car il fallait rester attentif aux ordres : inspirer, expirer, retiens ta respiration, einatmen, ausatmen, nicht atmen…auf deutsch ! Il m’est arrivé plusieurs fois de m’endormir et d’être ensuite déréglé par rapport aux ordres. Nous étions bien reçus dans le camion médical, avec quelques biscuits salés et un ou 2 verres de boissons, des jus de fruits en général.
La tête a été passée à l’IRM 1 ou 2 fois.
Tous ces résultats nous seront envoyés dans une année environ, quand ils auront fini de tout analyser.
Plusieurs fois, j’ai eu un appareil pour contrôler et enregistrer les battements du cœur durant la nuit. On m’a mesuré durant plus de 7 minutes avec une pulsation à 25 coups par minute. Mon record et la limite inférieure la plus basse de tous les coureurs de la TransEurope.
L’aspect psychologique sera aussi étudié grâce à un questionnaire rempli avant la course et nos réactions face à la douleur et selon ce que l’on a ensuite réalisé et tenu dans la douleur. Les mêmes questions étaient posées de manières différentes plusieurs fois, le nombre de questions astronomiques. Les médecins se demandent si les ultra-marathoniens ne supportent pas davantage la douleur par un tempérament qui essaie de soit les nier ou qui les accepte comme si c’était la normalité. On en saura plus l’an prochain avec les résultats d’enquête.
Le coût du camion équipé de ces appareils IRM et d’une partie frigorifique était de 3500 euros par jour, financé par l’hôpital de Stuttgart, lieu de travail des médecins. Uwe Schütz le médecin responsable en était le chauffeur. La grosseur du camion était à la limite de devoir demandé une autorisation pour convoi exceptionnel.
Aspect psychologique (Julia, joie, motivation, lassitude, morilles, optimisme)
J’étais vraiment content d’être au départ car j’ai toujours eu quelque appréhension de me blesser les mois, semaines et jours avant la TransEurope. L’entraînement a été plus volumineux avec davantage de longues sorties les 12 mois précédent l’épreuve, spécialement durant l’hiver. J’ai aussi passé plus de temps au travail pour faire des heures supplémentaires et compenser mon absence. J’ai cherché des annonceurs pour mon set de table et des sponsors pour financer le tout.
L’ensemble de cette préparation m’a forgé une grosse volonté de finir à tout prix.
Dès le 10ème jour, avec mon inflammation sur le releveur du pied gauche et ma déchirure au quadriceps de la jambe droite, l’aide reçue avant la TransEurope m’a marquée et m’a mis la pression nécessaire pour tenir coûte que coûte. Je ne me voyais pas abandonner et rentrer chez moi. Je n’avais aucune envie de penser qu’est-ce-que j’aurais bien pu dire à mes sponsors et aux personnes qui m’avaient soutenus. Et que faire avec l’argent de la TransEurope ?
J’ai donc couru aussi pour mes sponsors. C’est peut-être une pression mais j’ai besoin de ça pour arriver à me surpasser. Chacun trouve ses propres remèdes pour y arriver.
C’était hors de question d’abandonner… donc je savais exactement quoi faire : atteindre l’arrivée même si cela devait me coûter physiquement des douleurs et psychologiquement des difficultés. On n’accepte pas facilement d’être loin de son niveau mais je savais aussi que ce genre de course est d’abord un défi personnel. Finir était dès l’inscription en mars 2008 le but suprême.
Si le classement est bon tant mieux, mais même dernier, avais-je dit, cela me conviendra si je dois connaître de grosses difficultés.
Vis-à-vis de Ingo aussi, je voulais absolument être un « finisher », je l’avais supplié de me prendre en février 2008, soit 1 année et 2 mois avant la TE-FR, lorsque j’ai fait sa connaissance aux 50 km des Championnats d’Allemagne à Marburg et que le quota des 50 coureurs initialement prévu était dépassé, à qui j’avais dit que je n’abandonnais quasiment jamais, qu’il lui fallait prendre tous les coureurs en surplus (j’étais le 13ème sur la liste d’attente, ce qui signifiait que 13 auraient dû se désister pour que j’aie une chance de participer). Je voulais y montrer qu’il avait eu raison de m’accepter et d’accepter les autres coureurs, qu’on faisait notre maximum pour faire honneur à notre droit de courir. Au lieu de 50, nous étions 68 coureurs au départ !
Pour arriver à finir, je me suis fixé des buts intermédiaires. D’abord finir l’Italie, car je sais aussi qu’avec certaines douleurs, je ne tiendrais peut-être pas 2 mois ; ensuite l’Allemagne et là je dois dire que mon moral a commencé à flancher. Mais plusieurs coureurs ont salué mon courage et m’ont dit qu’à ma place, ils auraient abandonné, ou l’on fait réellement. Cela me confortait dans la poursuite de la TE-FR, je me sentais renforcé par la vision que les autres avaient de moi et je me prenais volontiers à ce jeu. J’étais pris pour un dur, un qui semble ne pas souffrir de ses souffrances ou qui arrive à les supporter étonnament. C’est surtout la marge entre le rythme minimal des 6 km/h et mes capacités de pouvoir être parmi les premiers qui m’a permis de tenir le coup. J’étais parfois presque à 6 km/h mais si mon rythme maximal avait été de 9 km/h, j’aurais sûrement été éliminé, car une fois blessé, je n’aurais pas pu longtemps tenir ce rythme de 6km/h, il aurait été à 66 % du maximal alors qu’avec un rythme de départ de 12 km/h, cela représente plus que du 50 % à 6 km/h.
En plus des blessures qui me faisaient souffrir, les problèmes avec ma thyroïde me causaient de grosses fatigues, je dormais parfois en avançant. Ce manque d’énergie total de certains jours avec le pic de certaines inflammations m’a vu arriver parfois complètement découragé. Je luttais à l’arrière du peloton juste dans les temps, à 6 km/h et j’avais toujours peur d’avoir 2 jours de suite ainsi car je ne pensais pas avoir la force de lutter et combattre la douleur. La dépense énergétique quand on se traîne augmente considérablement lorsqu’on lutte contre les douleurs et la fatigue.
Psychologiquement, c’était dur.
Le but était encore plus élevé dans ces conditions.
Je voulais finir l’Allemagne et ensuite je pensais que je serais éliminé. Quand j’ai su que les places sur le bateau étaient insuffisantes, cela m’a motivé. Je voulais la mienne et ne pas risquer l’élimination avant. De parler avec d’autres coureurs qui galéraient m’aidait aussi.
Les coureurs qui me disaient que j’étais encore trop rapide m’énervaient, car je me trouvais dans les derniers et cela n’aurait pas dû être ma place.
Je n’étais pas à mon niveau mais ne savait plus où il se trouvait. J’allais vraiment aux sensations et n’osait plus trop forcer.
Ce n’était pas toujours facile d’accepter d’être à la traîne et de faire de piètre classement, pourtant, je donnais tout ce que j’avais avec mon état de santé. Heureusement, parfois une nuit me redonnait des forces et avec ça mon moral grimpait rapidement.
De chercher des morilles le long des fossés de la route du parcours et d’en trouver dès le 42ème jour de course en Suède m’a aussi redonner un meilleur mental à un moment où je commençais d’en avoir assez de souffrir et d’être loin au classement. Cela a donné un autre sens à ma course.
J’ai trouvé mes dernières morilles le 60ème jour de course, le premier jour complet en Norvège. Il est arrivé quelques jours où il n’y en avait pas. Mais ma concentration restait axée sur la recherche des morilles, surtout si je commençais à avoir des idées improductives à un bon mental. Cela m’a permis de bien supporter la monotonie des routes suédoises en restant avec un bon ou meilleur moral et une envie d’être toujours là.
J’aimerais aussi souligner l’aide de Julia mon amie tout au long de la course. Sa présence à mes côtés lors d’une étape sur 2 dès la moitié de l’Allemagne m’a aussi donné quelques forces supplémentaires, elle qui me disait toujours que malgré tout, j’allais y arriver. Je lui demandais parfois qu’elle me le répète, afin que je me l’imprègne, parfois sujet au découragement ou au doute en me voyant dans de drôles d’états.
Julia m’a aussi aidé en s’occupant d’installer nos sacs, nos matelas, les jours où elle ne courait pas. Elle m’a massé aussi régulièrement, lavait mes habits de course, préparait mon bouillon, allait en commission s’approvisionner en joghurts pour mes ravitaillements, pour des boissons, des en-cas. Elle voulait se rendre utile et moi ça me permettait d’avoir plus de temps pour être allongé, pour me reposer. Son aide a été des plus précieuses et sa compagnie toujours positive et empreinte de bonne humeur a embelli mes après-midis. Elle a contribué à ce que l’ambiance reste dans un contexte positif et optimiste. C’est aussi ça la force psychologique.
Julia m’a épargné bien des tâches et petits travaux qui m’ont aidé à me ressourcer et sa gentillesse et disponibilité me tenait dans un sentiment de bien-être, sans stress.
Avec l’aide de tous ces paramètres qui me faisaient tenir le coup, le principal est que je suis demeuré plein d’espoir que ça aille mieux, que les problèmes s’arrêtent… si possible avant l’arrivée au Cap Nord ! Ma nature tendant malgré tout vers l’optimisme a contribué à ce que je tienne le coup envers et contre tout.
Par temps de grosses pluies et de vent, dans les tempêtes scandinaves, on avait aussi le sentiment d’être plus vulnérable. J’étais pour ma part davantage concentré sur mes sensations corporelles et ma motivation d’atteindre l’arrivée du jour. Il fallait prendre garde de ne pas tomber malade, même si on a été une bonne quinzaine à attraper une bronchite.
Plusieurs coureurs avaient des mascottes et nous avions 2 petits ours en peluche. Il m’est arrivé de courir pour eux !
J’ai aussi couru pour toutes les personnes que je savais qui me suivaient par la radio, par l’Express, par internet et par les messages envoyés par e-mail ou laissés sur mon livre d’Or de mon site internet.
Plusieurs fois exténué et pensant être à la limite de l’abandon, j’ai demandé qu’on prie pour moi ou qu’on pense très fort à moi. Les réponses que vous m’avez apportées dans ces moments m’ont montré que vous me souteniez vraiment. J’ai été impressionné par votre certitude de croire en mes capacités, même si vous me mettiez en garde de penser tout de même à ma santé. Vos paroles de réconfort et votre « croyance » en mes capacités furent encore des forces que j’emmagasinais.
Je vous ai parlé longuement de mes problèmes et expliqué comment ou par quoi les surmonter pour rester en course. Il faut savoir que les moments de découragements étaient relativement courts, même si il y en avait parfois plusieurs fois par jour, mais mon esprit demeurait la plupart du temps empreint de positivité ou au pire du « on verra bien demain » pour effacer mes doutes et passer à autre chose. Les soirs ou ça me prenait la tête plusieurs heures peuvent être comptés sur une seule main. Ils sont restés assez exceptionnels heureusement, car la réalité était trop influencée par l’émotion et une grosse appréhension du lendemain. Une certaine nonchalance est aussi la bienvenue et salvatrice pour accepter ce qu’on vit et ne pas trop s’en faire inutilement. Les soins maximums pour se soigner après l’arrivée et la nuit ont souvent permis au corps, stressé de récupérer au plus vite car au courant de ce qu’on attendait de lui, de faire des miracles et se sentir apte à repartir pour une nouvelle étape.
Aspect physiologique (les réactions du corps, ses limites)
Le corps a montré ses limites en réagissant avec des inflammations. Le manque de temps de récupération, la thyroïde ne fonctionnant pas bien, le corps n’avait pas le temps d’assimiler la charge et de lutter efficacement pour contrer ces inflammations.
Parfois des manques en sels minéraux, en magnésium, ont contribué à avoir des inflammations là où on ne s’y attend pas. Les muscles des côtes se sont enflammés, les muscles des bras, vers le coude aussi et cela faisait des bruits de sable, de crémaillère quand je bougeais. Les tendons sous les 2 genoux ont subi le même sort et cela était douloureux aussi. Pourtant, j’avais augmenté mes prises de magnésium et prenais des poudres de sels basique aussi. Mais il aurait probablement fallu en prendre davantage. Mais cela provoque alors des diarrhées.
Même si le corps a montré rapidement ses limites, je ne crois pas que mon entraînement ait été insuffisant avant la compétition. J’étais parmi les plus entraînés. Mes problèmes de thyroïde sont la cause à mon avis, comme de celui des médecins de la course, de la majeure partie de mes problèmes. La thyroïde intervient dans le fonctionnement de chaque cellule. Si elle foire et que les médicaments sont mal dosés, le corps ne peut pas fonctionner normalement et il se dérègle là où il y a de grosses demandes de fonctionnement.
Je peux dire que rapidement les réserves du corps ont été épuisées et qu’il a fallu ensuite s’adapter au jour le jour, en fonction du corps qui récupérait plus ou moins, en fonction de ma capacité à manger pour perdre le moins de poids possible et compenser les débauches d’énergie.
Lors de l’inflammation du releveur, la jambe enflammée ne supporte aucune pression et la partie était rouge comme brûlée ou victime d’un gros coup de soleil. On coupe alors socquettes et éventuellement le bord de la chaussure incriminée. La languette est retournée et tient ouverte avec un laçage particulier. On a l’impression de perdre un peu sa savate. C’est ainsi que j’ai usé une paire en 2 jours car le talon frottait la route.
Aspect physique (fatigue, variation de la forme, sensations bonnes ou mauvaises)
Physiquement bien entraîné et me sentant en forme, je suis parti en n’ayant aucune douleur majeure. Mes muscles des jambes et ma capacité à courir longtemps font que mon corps est habitué à brûler des graisses pour se fournir en énergie si les hydrates de carbone viennent à manquer.
Mes jambes n’ont plus de grosses courbatures qui m’empêchent de marcher ou de trotter après des ultras mais elles sont lourdes.
Lors de la première semaine, comme le rythme d’une course par étape est plus lent qu’un 100 km par exemple et que la durée des étapes étaient plus courtes, je n’étais pas cassé mais il est clair que l’après-midi, j’avais les jambes lourdes. Ensuite, j’avais pas forcément les jambes lourdes, mais les inflammations étaient le frein.
Ensuite, si la forme était encore là avant que ma thyroïde se dérègle, c’est la douleur des inflammations qui faisait frein.
En Allemagne, j’étais sans énergie bien trop souvent et les inflammations sortaient les unes après les autres.
J’ai aussi eu une période durant laquelle j’ai perdu rapidement du poids suite à mon problème d’estomac. Il me semblait être un joggeur qui n’arrive pas à accélérer, qui est rivé toujours à son même rythme. Si par malheur je faisais une étape ou une partie d’étape plus rapide, je le payais cher le ou les jours suivants. Il me semblait être vide, sans physique, sans entraînement, sans force mis à part mon obstination, ma volonté de rester en course. C’est cette force là qui me faisait avancer.
Les inflammations aux jambes, les quadriceps durs, les nerfs enflammés sous le genou m’empêchaient de me lever de mon matelas avec facilité, spécialement en Allemagne. Il me fallait une chaise ou un banc pour m’appuyer et me soulever. Quand les salles étaient si exiguës et que nous n’avions pas la place ou le droit de disposer d’un siège, je peinais à me lever et faute d’un bon équilibre, il m’est arrivé de presque tomber sur mes voisins, la nuit lorsque je me relevais.
La mécanique grippée, il me fallait toujours quelques pas pour retrouver une mobilité normale.
En Scandinavie, avec ma thyroïde mieux dosée, j’ai retrouvé de l’énergie et n’ai plus terminé parmi les derniers.
Gentiment j’ai pu remonter au classement journalier. Cela m’a reforgé des espoirs d’améliorer mon classement général et les 15 derniers jours, je pouvais de nouveau lutter pour les places 8 à 12 en général, 7ème ex-aequo à la dernière étape, à 7 minutes du 3ème.
J’aurais pu donner plus, je me sentais assez bien mais mon genou gauche, qui a commencé à me faire souffrir au nord de l’Allemagne, me lançait d’affreuses piquées, comme des aiguilles qui se plantaient sous la rotule. Passé les 9.5 km/h, je jouais à la roulette russe. Les piquées venaient subitement, sans crier gare et j’étais contraint de ralentir autour des 9 km/h. J’ai parfois forcé avec mais alors je souffrais bien trop l’après-midi, lors du repos d’après-course.
La dernière semaine, j’ai moins forcé avec mon genou car j’avais peur qu’il lâche complètement et j’ai perdu une place au général. J’avais des douleurs sous la rotule et les nerfs sous le genou étaient toujours enflammés. De temps en temps, il tiéçait et je faisais des pas bizarres pour ne pas tomber. Je ne voulais pas prendre le risque stupide et inutile qui m’aurait contraint à l’abandon. De plus, Uli Zach avait la grande forme et dans mon état, rien n’aurait été sûr que je parvienne à répondre à son rythme élevé sans souffrir le martyr.
Les problèmes qui ont conduit à l’abandon d’Hiroko m’ont fait aussi bien réfléchir et à être un peu plus prudent. J’ai bien essayé d’accélérer mais quand j’avais trop mal, je ne cherchais plus à trop forcer, c’était déjà assez douloureux et imprévisible comme ça.
La dernière étape dans la tourmente du Nord m’a montré que j’avais encore des ressources physiques, j’étais pressé d’en finir à cause du temps exécrable, du vent et du froid, même si ce jour j’ai un peu attendu mon amie. Elle n’était pas au mieux et c’était la moindre des choses que de l’attendre dans cette tempête, elle qui m’a soutenu, accompagné, attendu durant bien des étapes.
Ambiance générale (coureurs, organisateurs, ravitailleurs, suiveurs)
Du début à la fin, elle est restée bonne. Entre coureurs, bien que l’on ait de meilleures affinités avec certains, entre tous il y a toujours eu de l’aide, de la compréhension, du respect, de l’encouragement, du partage.
Idem avec les personnes de l’organisation, même si ça râlait quelques fois sur les commodités, l’hébergement. Ce n’était jamais méchant et jusqu’à quel point étaient-ils responsables du lieu mis à disposition ? On ne voulait pas perdre trop d’énergie à se plaindre pour de tels choses, on se disait que ce serait peut-être mieux le lendemain et on se contentait du mieux qu’on pouvait en s’organisant avec ce qui était mis à disposition. En Scandinavie, avec les villages espacés de plusieurs dizaines de kilomètres, le choix des lieux-étapes est limité si on veut rester sur la route du Cap Nord sans faire des détours.
Les ravitailleurs étaient toujours prêts à nous encourager, à essayer de nous aider à remplir rapidement notre gourde, à nous proposer la spécialité culinaire du poste, à nous renseigner sur les kms jusqu’au prochain ravitaillement. Ils devaient aussi braver le mauvais temps et faire en sorte que tout ne s’envole pas ou soit mouillé par la pluie. Jamais je n’ai eu le sentiment que quelqu’un était de mauvaise humeur contre les coureurs, contre moi. Bien sûr, on avait aussi nos préférences de voir celui-ci ou celle-là et le dernier poste avait le privilège d’être sûrement le préféré, car on savait alors que c’était bientôt fini avec l’arrivée d’étape.
Les suiveurs étaient souvent aux postes de ravitaillement pour aider leur coureur, ou ceux qui étaient là sans être un accompagnant, prenaient des photos, nous encourageaient, se souciaient de notre santé, comme chacun du reste.
En course, certains concurrents nous motivent involontairement plus à se dépasser soi-même car on ne tient pas à être dépassé par tel ou untel pour diverses raisons : du degré de sympathie, de pari, d’une place à sauvegarder, d’énervement suite à leur tactique ou réaction en course, de collaboration, etc…
Emotions d’arrivée
Les 3 derniers jours sur la dernière péninsule au nord d’Alta nous ont gentiment préparés à revivre notre périple à travers l’Europe et à se souvenir des moments forts, des moments difficiles proches de l’élimination, des moments de joie, de rage, de doute, de déprime, de souffrance, de questionnement, de remise en question, de certitude à vouloir finir, de bonheur aussi simplement d’être là jour après jour, de vivre enfin un vieux rêve, d’être l’acteur d’une vie intense, de vivre la Grande Course de Flanaggan, qui m’a donné le germe de ce rêve, de cette aventure.
Donc, à l’arrivée, j’ai bien sûr crié pour sortir ma joie contenue et la peur de ne pas y arriver, de crever au poteau lors des dernières étapes quand le moral a dû se renforcer pour avancer dans la tempête, mais l’intensité de ma joie n’était pas si forte que ce que j’aurais cru au départ. Je me suis ensuite affalé sur la barrière métallique, en étant soutenu par les aisselles, les bras d’un côté et la tête pendue dans le vide, le corps de l’autre côté et quelques larmes incontrôlables mêlés à des soubresauts de joie se sont égouttées au sol, comme des gouttes d’un linge essoré, pendu et qui perd ses dernières gouttes en séchant.
Les derniers jours, par contre, je me disais c’est incroyable, tu y es arrivé et des émotions me prenaient aux tripes, à la gorge, en courant. Je me disais que ce n’était pas encore le temps de verser une larme, qu’il fallait encore finir le travail, mais au fond de moi j’avais déjà réussi. Il fallait juste passer la ligne d’arrivée pour officialiser ma réussite en laissant mon nom sur une liste de résultats. Beaucoup ont ressenti la même chose que moi, je l’ai appris dans les discussions post-arrivées.
Les jours suivants, malgré d’avoir lu dans le journal, d’avoir entendu à la radio, d’avoir discuté avec des gens que j’avais terminé, l’ampleur de la course ne me disait plus rien. J’étais content de ne plus devoir courir et j’appréciais ce vide relatif.
Pour bien saisir la grandeur de l’effort, il me fallait une carte et voir que parti de Bari, j’étais bien arrivé au Cap Nord. Les pays traversés à pied en si peu de jours, quand cela semble long de le faire en voiture. Mais en auto, c’est monotone, car le plus souvent on le fait sur les autoroutes.
Même la relative monotonie de la Scandinavie m’a déjà manqué après 2 semaines. Le grand air, toute la journée, les surprises de la route, du paysage, l’espérance de voir des rennes, de trouver des morilles, de ne pas trop souffrir, de finir mon étape, cet espoir qui occupait mes journées devait se transformer en énergie nouvelle, en but prochain. Ainsi, malgré des blessures apparues 2 semaines après la TransEurope, j’avais déjà des buts pour voir devant moi, pour m’aider à avancer et pour combler le vide que je redoutais et commençais alors à ressentir.
Restes d’après TransEurope (habitudes à changer, blessures qui apparaissent, fatigue, récupération lente, photos à trier, ordre dans les souvenirs, réalisation d’avoir fait un truc fou, fierté)
Ayant dormi durant 2 mois sur un matelas gonflable de 2 cm d’épais qui doit être bien gonflé pour ne pas sentir le sol, le matelas est dur. Les premières semaines à la maison, ayant retrouvé mon lit, j’avais l’impression que c’était une cuvette molle…et pourtant le matelas est quasi neuf et pas si mou !
Le fait de retrouver la nuit, avec le fait de devoir allumer pour voir jour me semblait aussi complètement bizarre, durant 1 ou 2 semaines après la TransEurope. Le mois passé en Scandinavie, où les nuits étaient jour durant les 3 dernières semaines était bien agréable de ce point de vue là.
De retrouver ma vie normale avec plusieurs choses à faire m’occupaient certes à la place de courir, mais je n’avais pas envie de rentrer trop vite dans le stress et essayais de ne pas entreprendre trop de choses. C’est la raison pour laquelle aussi je n’ai pas trop travaillé pour mon site internet ou écrit trop vite mes souvenirs de la TransEurope, mais seulement un condensé pour me souvenir ce que je voulais raconter. J’ai par contre repris le travail mieux que je ne le pensais.
Actuellement et malgré que je le veuille ou non, il m’est bien obligé de constater que cette course était extraordinaire, complètement démesurée. Ce qui me fait dire ça sont les blessures qui sont sorties 2 semaines après, au niveau de la hanche gauche et de l’os iliaque-articulation supérieure du bassin et dans la colonne vertébrale. Une dysplasie que j’ai depuis toujours à la tête du fémur de la jambe gauche n’aide en tout cas pas.
Une petite hernie discale m’a apporté semble-t-il les problèmes irradiant jusque dans l’articulation du bassin.
Vraisemblablement, ma tête de fémur ne doit pas être bien dans sa loge mais ça ne se voit pas. On dirait qu’elle se remboîte parfois… ! C’est peut-être le nerf sciatique coincé dans l’articulation du bassin qui me procure des douleurs à cet endroit. La colonne vertébrale est tassée et procure des douleurs après la course. On m’a conseillé de renforcer le tronc en faisant des exercices de gainage et je le fais, pressentant que je dois remuscler mon dos pour décharger la colonne des chocs. Du stretching est aussi à faire pour assouplir le dos et les tendons descendant jusqu’aux genoux. Mon programme de remise en forme est complet ! Les jambes, les pieds, les chevilles, les tendons sous les genoux sont vite fatigués si je dépasse les 2 heures de course, encore 3 mois après l’arrivée. J’ai ressorti mon vélo pour soulager mes articulations mais aussi pour maintenir un entraînement physique d’une dizaine d’heures hebdomadaires.
La fatigue générale ressort et il me faut davantage dormir. Je dors encore plus dans le train qu’auparavant, pour aller à Berne au travail et en revenir, parfois une sieste à midi s’il le faut. Il m’a fallu environ 1 mois et demi pour arriver à faire monter mes pulsations à 170.
Il reste maintenant à trier beaucoup de photos, à essayer de se souvenir où elles ont été prises, à ordonner ses souvenirs, à les écrire. Je me rappelle quasiment un souvenir par jour pour situer le lieu des étapes, jusqu’au 3 premiers jours de Suède, mis à part un jour en Allemagne. Je me souviens ensuite de quelques lieux en Suède, grâce à un souvenir précis, une grosse statue, un demi-poulet mangé l’après-midi, une pizza, le passage du cercle polaire, mes cueillettes de morilles, mais il me manque plusieurs étapes qui sont dans un trou noir.
Par contre, les lieux de la dernière semaine sont bien présents dans mes souvenirs. Il faut dire que la Suède a été assez monotone avec les forêts continuelles…et la même route nationale durant des centaines de kilomètres.
Une fierté m’habite vraiment et le résultat m’importe peu. Au départ, je nourrissais l’espoir de finir dans les 5, au pire dans les 10 tout à fait légitimement. Mais je disais aussi que même dernier, ça me comblerait si je devais connaître de gros problèmes. J’ai connu de gros problèmes, je suis étonné d’être malgré tout 17ème. Je suis vraiment content d’avoir eu la réputation d’être un chien dur, qui tient son morceau, obstinément, un combattant aussi, termes plusieurs fois entendus dans le cadre de la TransEurope pour qualifier ma capacité à tenir le coup.
C’est maintenant avec ma fatigue, mes blessures qui ont trainées jusqu’à fin octobre plus que de raison que je réalise vraiment que c’était un truc de fou à avaler !!!! La digestion est lente !!!
D’avoir pu discuter avec d’autres coureurs 1 mois puis 3 mois après la fin de la TE-FR, plusieurs ont eu des problèmes similaires aux miens. Certains coureurs n’ont pas encore recommencé de faire du sport, 3 mois après.
Les coureurs que j’ai vus dans les mois qui ont suivi la course, tous ont eu la sensation d’avoir toujours faim, durant 2 bons mois après la course. Certains ont pris jusqu’à 12 kg. Pour ma part, j’ai réussi à contrôler mon poids, une fois mon poids normal retrouvé. Ce fut dur en août mais à partir de septembre, cela s’est normalisé et cette envie de manger n’importe quoi n’importe quand avait disparu. J’ai retrouvé un cycle normal.
Anecdotes et fil de la course étape par étape d’après mes souvenirs
Il y a bien sûr pleins de souvenirs précis qui m’habitent, en tel lieu, avec tel personne, plus ou moins drôles. Mais le texte ci-dessous retrace mes souvenirs afin que je ne confonde pas tel lieu avec tel événement dans le futur. Déjà durant l’été je commence à mélanger des souvenirs ou à confondre des choses. Voici donc le reflet évolutif de mes pensées et de mes faits par jours de course, étape par étape.
Etape 1- Bari – Barletta, 19.04.09, 57 km, 4ème, moyenne 11.4km/h. En Italie, j’ai commencé le 1er jour par faire un km de plus en faisant un détour avec le tour d’un port et la visite de la vieille ville. Cela m’a fait perdre peut-être 5 min… qui ne pèsent pas lourd au final. Je me paie de belles crampes en redescendant de l’appareil IRM. Ils ont fait un check up d’entrée, afin que l’on puisse comparer au fur et à mesure de la course, comment évoluent les muscles et les articulations. Comment ils vont se transformer avec les efforts répétés. Il est prévu qu’on passe à l’IRM tous les 4-5 jours environ. Chaque fois que je lève la jambe, ça crampe et dans les mollets aussi. Je vais prendre des pastilles de sel et ça passe.
Etape 2-Barletta-Foggia, 20.04.09, 69.3km, 126.3km, 4ème, 4ème général, moyenne 11.24km/h. Lors de la 2ème étape, je me retrouve à la 9ème place après 36 km, puis d’un coup, je me sens des ailes et vais remonter à la 4ème place. Grâce à quelques pastilles de sel, je n’ai pas eu de crampes. Le croisement de camions sur des routes étroites est parfois dangereux et le souffle que ça donne quand on les croise nous stoppe la respiration et nous fait perdre la casquette. Je la tiens et mets parfois la main devant la bouche pour ne pas subir ce coup de vent qui nous empêche de respirer.
Etape 3, Foggia-Lesina, 21.04.09, 72.2km, 198.5km, 4ème, 4ème général, moyenne 10.94km/h. En portant mon sac pour escalader quelques escaliers devant notre bungalow de la 3ème étape, je me fais mal au dos, comme un froissement dans les côtes dorsales. Il fait frais, on est un peu déçu, on espérait arriver au printemps déjà bien chaud de l’Italie, mais c’est venteux et frisquet. Nourriture toujours pas terrible, des pâtes….sans légumes ni salades ni viande.
Etape 4, Lesina-Vasto, 22.04.09,62.2km, 260.7km, 3ème, 4ème général, moyenne 10.88km/h. Lors de la 4ème étape, après une trentaine de kilomètres, on a eu à monter comme un petit col qui nous a mené dans un village. Avec mes petits pas rapides, j’ai laissé sur place plusieurs coureurs sans dépenser trop de force musculaire. J’ai pu maintenir ensuite jusqu’à l’arrivée et je finis 3ème, mon premier podium, ça fait toujours plaisir ! Massage d’une heure par Julia.
Etape 5, Vasto-Silivi Marina, 23.04.09, 55.9km, 316.6km, 3ème, 4ème général, moyenne 11.26km/h. 2ème podium avec une 3ème place. Vers la moitié de la course, je reviens sur Takasumi et Wimmer, on court ensemble mais c’est la compét, on ne se fait pas de cadeau. J’oublie ma gourde à un poste de ravitaillement et retourne la chercher. Ces 20 secondes de perdues me coûtent 2 km de chasse pour revenir sur Takasumi et Wimmer. Là je continue mon effort et c’est ce qui me permet de les lâcher. J’espère que ça soit pas tous les jours ainsi, c’est plus rapide et compétitif que je ne l’aurais cru. C’est le début, je pense qu’on va se calmer un peu ensuite, on pose ses marques…J’ai perdu 4 kg depuis le début, dont 1.8 kg de muscles selon les toubibs. Ma pression baisse aussi. Léger point au quadriceps droit. Nous logeons dans une salle de bistrot, les matelas sont presque superposés…c’est minuscule, certains dorment sous tente. Les bungalows qui nous étaient réservés sont occupés par les victimes du tremblement de terre des Abruzzes. Par contre, on mange super bien, l’ambiance est à la fête, le bistrotier est un copain à K.-H. Neff, le collègue organisateur de Ingo Schulze, le boss.
Etape 6, Silvi Marina-San Benedetto del Tronto, 24.04.09, 49.8km, 366.4km, 4ème, 4ème général, moyenne 11.63km/h. Etape courte mais nerveuse. J’ai couru avec Robert Wimmer toute la journée et je le laisse en attaquant une mini-bosse 3 km avant l’arrivée. Takasumi allait trop vite, j’ai même pas essayé de le suivre, il a couru avec René Strosny et Rainer Koch, les 2 premiers. Très belle salle de gym spacieuse. C’est l’anniversaire de Julia. Comme on est prêt de bonne heure, douché et tout, on va au restaurant, on mange bien dans un relais très typique et pleins de décorations rustiques et un peu rococo aussi…Le soir, c’est risible, on fait la queue pour avoir des petites tranches de pizzas qui n’ont quasiment rien dessus. Donc on fait la queue pour avoir un bout, et on se remet en fin de queue pour repasser…plusieurs fois de suite. On mange aussi de notre sac. D’abord, on s’est réjoui quand on a vu les camions à pizzas qui arrivaient. Mais on a vite déchanté, c’était pas chacun sa pizza…enfin, il faut pas s’énerver mais j’espère que ça va s’améliorer.
Etape 7, San Benedetto-Porto Recanati, 25.04.09, 71km, 437.4km, 3ème, 4ème général, moyenne 11.12km/h. Parti hyper prudent ce matin, 7ème étape, je remonte dès la moitié de la course. On longe le bord de mer, les trottoirs promenades sont faits de petits carrés bétonnés ou de catelles. Je fais un peu la course avec Takasumi sur la fin pour finir troisième. Mon quadriceps droit est un peu dur mais ne me gêne pas. Il fait très chaud sur les 25 derniers kilomètres.
Etape 8, Porto Recanati-Fano, 26.04.09, 73.8km, 511.2km, 11ème, 4ème général, moyenne 10.18km/h. Des côtes et petites montagnes pour la 1ère moitié de la 8ème étape. Je pars prudent chaque jour. L’air était aujourd’hui lourd et humide, je transpirais abondamment mais le paysage était magnifique. Après la descente, on retrouve le bord de mer rectiligne. Dans un village, j’ai failli me faire renverser par une auto. Le conducteur regardait en arrière sur un cédez-le-passage et je voulais traverser. Comme il avançait encore, je me suis retrouvé avec les 2 mains sur le capot. C’est le passager avant qui crie et qui fait que le conducteur stoppe. J’avais pas vu qu’il ne regardait pas devant lui et c’est vrai qu’on se croit aussi un peu tout permis…on n’a pas envie de s’arrêter et on traverse facilement dans la circulation, en faisant signe pour que les automobilistes freinent…A la fin, j’ai des douleurs qui commencent sur le releveur du pied gauche. Je pense que ma chaussure aurait dû être desserrée un moment donné car j’avais l’impression que ça serrait. Je fais aussi un détour d’un km, 6 min exactement de perdues pour l’aller et retour sur une plage alors qu’il fallait tourner à droite pour prendre un sous-voie, juste après le dernier ravitaillement, pour passer sous la voie ferrée à gauche qu’on longeait depuis plusieurs kilomètres. A cause de ça, Hiroko m’a rattrapé et devancé. On loge dans un hôtel frigorifique du bord de mer, dans un camping. Ce n’est pas chauffé, c’est humide, rien ne sèche et je grelotte sitôt l’arrivée franchie et douché. Cela me fait ça depuis plusieurs jours, après les arrivées, l’après-midi. Et la nuit, je transpire beaucoup.
Etape 9, Fano-Bellaria, 27.04.09, 73km, 584.2km, 36ème, 9ème général, moyenne 7.63km/h. Le 9ème jour, après un départ prudent en queue de groupe de 7h, j’accélère et constate que la douleur au releveur n’est pas plus forte si je vais plus vite. Donc après 20 minutes, je reviens sur mes concurrents et remonte jusqu’à la 4ème place grâce à un petit col. Au plat en haut, j’arrive à maintenir mais je sens que la douleur s’accentue et finalement, avec les descentes, cela devient très pénible. Je cours plus sur la jambe droite et en fin de descente qui nous fait retrouver le bord de mer, après plusieurs heures et une dernière descente raide, je ressens un coup de couteau dans mon quadriceps droit qui était toujours plus dur. Pour les 32 derniers kilomètres, j’avance péniblement. On me met de la pommade anti-inflammatoire à un ravitaillement, Elke et Marcel me donnent un onguent à l’abricot, mais je n’arrive à suivre personne, je trottine, je marche et je commence à geler, le vent est tempétueux, soulève le sable de la plage et on se croirait au marathon des sables avec la tempête. A quelques kilomètres de l’arrivée, je rentre dans un hôtel et on me donne un sac poubelle pour avoir plus chaud. Ensuite, c’est René et Angie qui me prêtent un pull polaire de René pour finir les 4 derniers kilomètres. Je gèle littéralement. On doit marcher 500 m pour aller manger, c’est bien pour mes jambes qui se dérouillent avec du mouvement, mais j’avance lentement, ayant mal aux 2 jambes. J’ai peur pour demain. On me dit qu’une blessure au releveur est très douloureuse, il faut couper la chaussette pour pas qu’elle ne serre et ouvrir la chaussure et attacher la languette en avant avec un laçage spécial. Il faut tenir 2 à 3 jours puis la douleur aigüe devrait avoir presque disparu.
Etape 10, Bellaria-Lugo, 28.04.09, 69.6 km, 653.8km, 61ème avant dernier, 13ème général, moyenne 6.29km/h. Ma pire moyenne. Parti hyper lentement, j’ai vraiment de la peine à me mettre en route. Au premier ravitaillement, à 12 km, j’ai 2h01, donc je suis sur la limite horaire. Les premiers m’ont dépassé à 7h50 après 11 km environ. Au ravitaillement de Julia, je suis toujours limite. On m’a prêté des piolets de nordic walking pour m’aider et me décharger un peu les jambes. Cela m’aide à trouver un rythme. Je suis dernier, Kazou m’a dépassé alors que je fais aussi un détour de 600 m. Je l’ai vu passer alors que je revenais sur le parcours. On passe à Cento, là où j’ai passé une semaine de vacances en 2005 avec Florian et Lauriane, mes 2 plus jeunes enfants. Je prends une route qui longe des étangs et où on avait observé des flamands roses. Je n’en vois pas aujourd’hui mais le fait de penser à ces vacances et à mes enfants et à nos activités me fait un peu oublier momentanément mes difficultés. Les premiers sont désolés de me voir à la traîne. Ils me disent tous que je dois crocher et passer la ligne d’arrivée. Ils aimeraient bien me revoir parmi eux dans le premier groupe. Cela me réconforte aussi beaucoup et je leur dis, je veux être au Cap Nord, donc ce soir je serai à l’arrivée, quitte à être limite avec le temps, mais j’y serai. Je rattrape Kazou à 6 km de l’arrivée. Je suis applaudi à l’arrivée et à mon entrée dans la salle de gym, distante de 500 m supplémentaire comme si j’avais gagné l’étape… ! On mange sous une tente de fête. Julia me masse et me prodigue des soins pour mes inflammations, gel, glace, patch flector anti-inflammatoire. J’ai aussi appris ce jour là que mes jours étaient comptés, on me prédisait l’abandon ce jour ou le suivant. Excellent pour mon moral. Un défi à surmonter, celui de montrer que je n’abandonnerais pas. Rien de tel pour décupler ma volonté.
Etape 11, Lugo-Alberone, 29.04.09, 64.8km, 738.6km, 51ème, 16ème général, moyenne 6.78km/h. Julia me dit au revoir pour se rendre à Bergame, au championnat du monde des 24h.
J’ai mis 12h30 pour 85 km et j’ai commencé à chanter, à crier pour me tenir éveillé. J’avais une grosse envie de dormir et j’étais le dernier durant 30 km. J’avais mal partout car j’avais fait 50 km le jour avant avec des bâtons de nordic walking. Les bras enflammés, les côtes, les épaules douloureuses, en plus de mon releveur et du quadriceps déchiré. Pourquoi moi ? Cette question, je me la suis souvent posée…quand l’addition était trop élevée en douleurs, en inflammations.
Alors je crie, « j’y arriverai ! Je veux aller au Cap Nord, avec mes jambes, j’y arriverai » etc…..je suis seul, je ne vois personne et c’est tout plat. Je rattrape à mi-parcours Martina, Sigrid, 2 Japonaises toujours en arrière, Christophe Midelet qui a des crampes. Je m’arrête pour lui donner du sel et du magnésium et lui dit ce qu’on dit aux gars en difficultés dans ces cas là : Croche, croche, tu vas y arriver, marche, trottine, mais sois à l’arrivée ce soir pour rester en course. Je rattrape encore une dizaine de coureurs. On se paie un bel orage à 2h de la fin. Je change de chaussettes car elles ont un pli et je me suis fait 2 petites cloques. Les trottoirs sont inondés et de grosses flaques dans les creux nous obligent parfois à faire des détours pour les éviter. Il y a des ruisseaux sur les trottoirs et sur la route. Les voitures avancent au pas. Je suis de nouveau applaudi à mon entrée dans la petite salle de gym, j’ai juste le temps de me doucher et de sortir mes affaires que c’est l’heure du souper à 19h. Les suivants qui arrivent assez tard, sont tous bien applaudis, l’ambiance est à se soutenir et à encourager les plus faibles. D’être en arrière du peloton me fait connaître plusieurs coureurs-coureuses que je n’avais pas vraiment encore remarqués ou avec qui je n’avais pas encore discuté.
Etape 12, Alberone-Ostiglia, 30.04.09, 50km, 788.6km, 40ème, 18ème général, moyenne 7.73km/h. Au départ du 12ème jour, j’ai un peu moins mal en partant. Il me semble que je pourrais aller plus vite mais reste prudent. Au bout de 2h de temps, les inflammations et les douleurs se réveillent et je rétrograde…assez loin. On traverse le Pô en crue, vraiment impressionnant, tout brun, avec des troncs d’arbres qui flottent et il est très très large car il est sorti de son lit. Il occupe son lit de débordement que des digues en terre cloisonnent. On est sur une de ces digues, petite route qu’on suit une vingtaine de kilomètres. Des troupeaux de moutons itinérants tondent les talus et l’écorce des buissons, surtout des saules qui y poussent. Je finis avec Gérard, sa femme Nicole m’avait prêté ses piolets. Il est Breton, on a fait connaissance et on s’est raconté nos vies. Il est à la retraite et a fait plusieurs métiers, dont CRS et vendeurs de crêpes entre autres…
Etape 13, Ostiglia-Pescantina, 01.05.09, 67.9km, 856.5km, 35ème, 21ème général, moyenne 7.93km/h. Magnifique spectacle sur les alpes enneigées, au loin devant nous. J’essaie de savoir si ce sont des sommets suisses ? Il y a pleins de chats écrasés en Italie, et des hérissons, rat d’eau, un castor ou un animal aquatique, rat, grenouille, oiseaux d’eau, oiseaux etc… et quand la tripaille est étalée, ça dégoûte vraiment, des fois, on se dit que ça vient d’arriver. J’ai essayé de suivre des gars qui finissent autour de la 20ème place mais après 2h de temps environ, baisse de régime, douleurs qui se font ressentir, fatigue. Un coup au moral aussi. Alain et Roger arrivant en même temps que moi à un ravitaillement, je leur demande de me joindre à eux et les suis. Finalement, j’arrive à retrouver un meilleur rythme. Mon état s’améliore de jour en jour mais je me sens frustré de ne pas courir avec les gars du groupe de 7h, à mon niveau. On me dit d’être patient, qu’il reste 7 semaines. Je pense déjà aux descentes des Alpes, du ReschenPass et du PillerHöhe en Autriche, c’est pour bientôt et il me faut un quadriceps qui supporte des charges pour les longues descentes.
Etape 14, Pescantina-Homi, 02.05.09, 69.4km, 925.9km, 22ème, général 21ème, moyenne 8.59km/h. Je finis 20ème, ça va mieux, ça me redonne courage. Le vent était fort en début de journée. Markus Bernhard me rattrape, il a de la visite de Suisse et reste à discuter avec sa famille quelques minutes. On remonte l’Adige, on a en grande partie maintenant des pistes cyclables. J’ai bousillé une paire de chaussures en 1 étape avec mes problèmes à la jambe gauche. Elle est rabaissée d’un centimètre sur la partie arrière gauche du talon. J’ai du plaisir. A midi, j’ai pensé à Julia qui court les 24 heures des Championnats du monde. Trois fois M…..Sur la fin d’étape, je reviens sur Achim Heukemes et Klaus Wanner ! Je suis étonné mais la chaleur en fin d’étape y est peut-être pour quelque chose. Ria Buiten s’est trompée dans un village et est un bout avec moi mais fait le forcing en fin d’étape, tout comme Fabrice Viaud qui accélère pour me rattraper à nouveau et nous finissons ensemble. Je prends des nouvelles à intervalles réguliers de Julia jusqu’à ce que j’aille me coucher. Elle remonte au classement, elle va aborder la nuit. Le soir, on mange sous un couvert dehors, sur la place du village.
Etape 15, Homi-San-Michele, 03.05.09, 76.9km, 1002.8km, 23ème, général 20ème, moyenne 8.51km/h. C’est le 2ème jour des championnats du monde 24h de Bergame. A midi, j’aimerais bien savoir ce qu’a fait Julia, hier soir, elle remontait au classement. Les tendons tirent du mollet au quadriceps. J’ai eu de la peine après avoir suivi facilement le groupe de Werner, Achim, Fabrice etc…sur les 20 premiers kilomètres environ. Ensuite ça coince, ça fait mal, je me décourage et suis moins concentré à courir compétitivement. Je perds parfois une ou 2 minutes au ravitaillement, je vois la course d’un autre angle, celui de vouloir y rester mais je relativise le classement car je ne cours pas avec toutes mes capacités, ça m’enrage quand même. J’ai parfois de la peine à ne pas dormir en courant ! Je dois me donner des baffes ou crier pour rester éveillé et mes paupières pèsent une tonne. Ma jambe est enfle et dure. On a passé les 1000 kms et j’ai reçu une coupe de Moscato Spumante. Je m’étais trompé quelques kilomètres avant, on est pas très loin de Bolzano. A la même place, certains se sont trompés et ont perdus une heure de temps, moi, je me suis vite rendu compte, je perds 2 minutes maximum. Il fait un bon cagna pour les derniers kilomètres et après le dernier ravitaillement, dans une montée raide, je m’asperge sous un jet d’eau pour me rafraîchir. Je mange des œufs au plat avec du pain, que Thomas a cuisiné et 330g de yoghurt directement après l’arrivée. Je me repose avec les jambes surélevées sur un de mes sacs. A noter que le passage des 1000 km ne pouvait être où on a bu une coupe de prosecco puisque à la fin d’étape, on comptabilise 1002.8km et que j’ai couru encore bien 40 minutes ou plus si mes souvenirs sont bons. Donc le ravitaillement était plus tôt ou alors on fait des détours qui ne sont pas comptabilisés. Ou, chose plus vraisemblable, Uli a voulu nous faire plaisir, avant la limite des 1000km mais il y avait une marque sur la route qui nous annonçait 1000 km. Détail, mais je me pose quand même la question.
Etape 16, San-Michele-Schlanders, 04.05.09, 64.8km, 1067.6km, 25ème, général 23ème, moyenne 8.15km/h. La vallée de l’Adige est magnifique mais un peu monotone pour nous les coureurs qui empruntons des pistes bien rectilignes entre les cultures de pommiers ou le long de l’Adige. On est à Schlanders., arrivée de la 16ème étape. Je suis allé attendre Julia à la gare qui arrive en train juste avant le souper. On mange dans un resto du centre ville, c’est bon mais j’ai de la peine à finir mon assiette. Plus de dessert pour nous qui sommes arrivés tard pour souper. Je suis très content pour Julia qui a terminé à la 5ème place avec 219, 293 km au Championnat du Monde. C’est aussi la preuve que notre préparation était bonne même si je me demande qu’est-ce qui cloche chez moi. Julia récolte beaucoup de félicitations des coureurs et accompagnateurs, qu’elle a bien mérité. A la salle de gym, nous devons laisser nos chaussures à l’entrée et le déjeuner du lendemain a lieu dans un local non chauffé, on mange debout.
Etape 17, Schlanders-Pfunds(A), 05.05.09, 63.8km, 1131.4km, 10ème, général 20ème, moyenne 9.52km/h. Pour la 17ème et dernière étape en Italie, avec arrivée à Pfunds en Autriche, étonnamment, je pars avec les premiers du groupe de 6 h et finis par être seul devant quand la route s’élève. Au passage du col du Reschenpass, je dois avoir le 5 ou 6ème temps général et j’ai encore pris le temps de me rhabiller à cause du froid régnant. Les sommets sont enneigés et un vent froid souffle. J’aborde la descente avec prudence, surtout dans la partie raide avant de retrouver la route principale qui emprunte des tunnels. Pour cette raison, nous avons l’obligation de courir avec nos gilets réfléchissants fluorescents. Je me fais rattraper par Rainer et Takasumi uniquement, parti une heure avant, quelques kilomètres avant l’arrivée. Cela augure d’un bon classement. Je terminerai 10ème. Je reprends espoir. La roue devrait tourner en ma faveur. L’après-midi, on va au bistrot pour manger un menu mais on ne peut que nous servir un croque-monsieur, on est en dehors des heures de restauration. On flâne un peu dans le village. La salle de gym est très petite. Il y a plusieurs journalistes et photographes allemands pour suivre René et d’autres coureurs. Les parents de Markus, des amis et parentés de certains coureurs.
Résumé pour la partie italienne :
Une ou deux fois lors de la première semaine, peut-être trop en forme et encore bien frais, nous avons fait les fous sur des fins d’étape, sur les 2 – 3 derniers kilomètres avec Robert lors de la 5ème et 6ème étape, avec Senoo Takasumi lors de la 5ème et 7ème ou avec d’autres, tout ça pour s’assurer un podium ou une meilleure place. Ce n’est pas la cause de mon inflammation du début, qui est plutôt le fait de la charge kilométrique et peut-être d’un laçage un peu trop serré. Bien sûr, ce n’était pas la tactique idéale et pas celle que j’avais annoncée, mais je suis un pur compétiteur et lorsque je me suis retrouvé avec des gars avec qui je cours en compétition et qu’on ressent la tension de la compét, je réagis aussi et j’étais prêt à montrer que j’étais bien là, même si la majeure partie d’étape était faite à un rythme de croisière. A la fin des étapes, on avait au début de la TransEurope des fourmis dans les jambes. Seulement un ou deux gars plus sages et avec déjà l’expérience de plusieurs courses qui durent une vingtaine de jours n’ont pas trop participé à ces fins d’étape plus rapides, du moins il me semble.
Choses que je corrigerai si je refais une Trans-Continentale
- Ne pas penser trop au classement les 3 premières semaines, essayer de rester zen avec le rythme
- Limiter au maximum la perte de poids
- Manger des protéines en complément alimentaire, de la viande séchée, du fromage
- Boire davantage de lait protéiné ou de boisson au soja protéinée
- S’accorder plus de desserts, gâteaux, ice cream et grignoter davantage des trucs qui font plaisir,
- Faire au minimum 2 contrôles de la thyroïde, après environ 10 jours, puis après 30 jours
- Boire davantage de poudre énergétique minéralisée durant la course, différents arômes
- Prendre un ordinateur portable pour fixer ses souvenirs avec un compte-rendu journalier
- Changer davantage de chaussures si usure unilatérale en cas de blessures
- Essayer de dormir 30 min de plus par nuit
- S’accorder quelques minutes avec des exercices de gainage et de stretching
Participants
0. Peter Bartel, le trottinetteur, Allemand, qui découvre le monde sur ses 2 roues à la force du mollet. Contraint de se rabattre sur ce moyen de locomotion, il avait initialement prévu de courir. Toujours un mot d’encouragement pour nous les coureurs lorsqu’il nous rattrapait. A aussi connu des problèmes d’inflammations aux tibias. Un des plus émus à l’arrivée.
1. Rainer Koch, le vainqueur, Allemand. Que dire sinon qu’il donnait l’impression d’être facile et un cran au dessus des autres meilleurs. Un grand mangeur de desserts entre autre et toujours prêt à me rendre service, pour envoyer des mails après l’arrivée finale ou pour sauvegarder mes photos sur ma clé USB. N’en a voulu apparemment à personne qu’on ait critiqué son arrivée dans les champs lors de la 23ème étape de Prosselheim. L’accueil dans sa ville faite par ses parents étaient tout simplement grandiose. Il m’a aussi prêté son adresse postale pour l’envoi de chaussures depuis la Suisse. Toujours de bonne humeur et prêt à se soucier des autres. J’ai eu l’honneur de courir avec lui quelques km lors de la première semaine et de le suivre sur 22 km lors de l’avant-dernière arrivée en Suède, la 56ème étape pour arriver à Övre-Soppero.
2. Takasumi Senoo, Japonais, le 2ème de la course et autre coureur sous les 30 ans. Avec paraît-il un record sur 10'000 m en 31 minutes ! Quand j’ai su ça au début de la TransEurope, j’en ai directement fait un favori, sûr qu’il terminerait sur le podium. Malgré quelques petits ennuis il est toujours arrivé dans les 10 premiers, mais presque toujours 3ème et 2ème, sauf lors de la dernière étape où il fait 15ème. Avec René, ils se tiraient la bourre le long du parcours et se tombaient dans les bras à l’arrivée. C’est pourquoi…voir ci-dessous :
3. René Strosny, Allemand, le troisième a attendu Takasumi avant la ligne d’arrivée finale au Cap Nord. Magnifique geste de fair play, pour ne pas ravir la 2ème place lors de la dernière étape ! René était lors de la première semaine en tête, puis a dû admettre la supériorité de Rainer. Il a aussi été quelque peu blessé, avec des ennuis dans les genoux et les jambes qui l’ont fait boiter depuis la dernière semaine en Allemagne mais il a toujours été parmi les 10 premiers.
4. Robert Wimmer, Allemand, le 4ème était clairement là pour gagner, en tout cas selon les interviews qu’il avait donné avant la TE-FR. Il apprécie comme il dit les courses par étapes, a su bien profiter et mettre en valeur son expérience de la TE-FR de 2003 de Lisbonne à Moscou. A gérer au mieux et a toujours fini dans les 10 premiers. Dit avoir eu faim la première semaine.
5. Jan Nabuurs, Hollandais, le 5ème est un combattant de la première heure, chaque jour il part assez vite pour finir parfois un peu entamé mais est de nouveau là le lendemain. Il dit vouloir aller selon son énergie et avec la fraîcheur matinale. Lors de la première semaine, il partait trop vite pour moi qui le connais depuis les Swiss Jura Marathon de Genève à Bâle mais je le rattrapais ensuite, comme au Swiss Jura M. Mais il a admirablement tenu les 2 mois ! Avait déjà l’expérience des courses de 3 semaines.
6. Trond Sjavik Norvégien, le 6ème est un coureur avec la même tactique que Jan. Il partait aussi rapidement et finissait parfois comme il pouvait. Il a eu quelques ennuis avec des inflammations dans les jambes. A terminé souvent sur le podium comme au-delà de la 20ème place. Une mauvaise passe entre autre à la fin de l’Allemagne le fait terminer dans les 40ème. Mais une excellente période dans les 50èmes étapes le fait terminer plusieurs fois 2ème. Un peu d’irrégularité dû à ses blessures lui coûtent la 5ème place. A montré aussi que l’expérience paie sur la longueur.
7. Martin Wagen, Suisse, le 7ème, premier Suisse et un des coureurs les plus réguliers du début à la fin, ne fait pas d’étincelles, sait courir longtemps à son rythme sans être influencé par les autres. Une montagne d’expérience acquise lors de la TransAmerica 2002 qu’il gagne et lors de la TE-FR 2003 qu’il finit à la 2ème place. On ne lui apprend pas son job…il est presque trop sage mais à su tirer au mieux son épingle du jeu, sans se blesser apparemment. Accompagné par son épouse Alexandra qui connaît aussi bien ces épreuves pour l’avoir accompagné lors de ces 2 Transcontinentales, et leur fille Eliane. Un avantage de pouvoir manger du chaud dans son mini-bus l’après-midi, des repas préparés par sa femme ?
8. Henry Wehder, Allemand, il vit en Norvège et court apparemment pour elle, il s’est amélioré au fil des jours mais il a surtout su partir prudemment.
9. Janne Kankaasyrjä, Finlandais. Il était le seul Finlandais mais a su gérer au mieux et a bien représenté sa patrie. Expérimenté depuis la TE-FR de 2003 qu’il avait déjà terminée. Bravo à ce sympathique coureur qui a aussi souvent aidé Hiroko et qui s’inquiétait pour moi.
10. Stéphane Pelissier, 1er Français, qui a commencé l’épreuve étant végétarien. Sur conseil de coureurs expérimenté de longues courses et le voyant maigrir, lui ont conseillé de manger des protéines animales, ce qu’il a fait et apprécié, sauf erreur. Il s’est rendu compte que c’était sinon très problématique, surtout avec les menus végétariens proposés. A connu aussi quelques problèmes, partait prudemment et accélérait ensuite. Beau parcours, car déjà dans les 10 dès la première semaine.
11. Hans-Jürgen Schlotter, Allemand qui n’a pas peur des distances extrêmes puisqu’il a fait 47 jours pour faire les 3000 miles des Sri Chinmoy à Central Park-New-York en 2007. Gros mangeur qui ne m’a pas donné l’impression d’avoir des problèmes particuliers. Il avalait parfois 3 assiettes bien remplies quand j’arrivais péniblement à la fin de la mienne. Après la TE-FR, je l’ai vu fin juillet en Allemagne et il avait les mêmes problèmes à la hanche gauche et au bassin du côté gauche. Il expliquait ça avec le côté gauche de la route qu’on devait suivre. Dit qu’il faut une année pour récupérer complètement de folies pareilles, selon son expérience de New-York entre autres.
12. Eiolf Eivindsen, Norvégien, qui travaille dans la même entreprise que Trond. Le vrai Viking, cheveux aux vents et torse nu très souvent. Il a bénéficié de son fan club familial en Scandinavie et cela lui a donné des ailes…qui lui ont aussi coûté des forces et blessures sur les 2 dernières semaines, mais qui a su serrer les dents et assurer de finir. Toujours le mot pour rire et très sympathique de discuter avec lui, amoureux inconditionnellement de son coin de pays qu’il raconte avec tant de conviction qu’il donne envie de le visiter ! S’entraine en revenant du travail, sur plus de 20 km, parfois en pleine nuit en plein hiver avec des températures plus basses que -10 degrés !
13. Achim Heukemes, Allemand, le coureur professionnel qui a tant d’expériences et de courses ultra à son actif. Un palmarès impressionnant. En discutant lors de la 1ère étape, il nous disait qu’il devait finir sur le podium pour que son sponsor principal continue avec lui…et il savait d’avance qu’à moins d’une catacombe parmi les premiers, il n’y arriverait pas. A su gérer sa course, parfois derrière pour un peu récupérer de fatigue, il revenait les jours suivants pour se situer la plupart du temps entre la 10ème et 15ème place. Il a été épargné par les blessures.
14. Werner Selch, Allemand, aussi à la fin de sa 2ème TransEurope. Il courait parfois devant moi et se retournait souvent pour voir où j’en étais et accélérait pour pas que je le rattrape…mais en mettant des gaz en fin d’étape, je le rattrapais souvent, même s’il disait ensuite qu’il ne faisait pas la course…mais Werner m’a fait rire pour cela et est régulier et gère bien sa course.
Il a aussi été épargné par les blessures, hormis quelques petits problèmes qui ne l’ont pas trop freiné.
15. Markus Bernhard, Suisse, parti prudemment, qui a eu une inflammation au début en Italie et qui dès la fin de l’Allemagne monte en puissance et passe de la 27ème place à la 15ème ! J’essayais de le suivre en Scandinavie, son rythme ne me causait pas trop de problème si mes genoux me faisaient pas trop souffrir mais parfois, je devais lever le pied et le laisser partir. En a surpris plus d’un et faisait même peur à ceux placés devant lui ! Belle course pour un gars qui s’est lancé sur la TE-FR pour fêter ses 50 ans d’une manière mémorable !
16. Ulrich Zach, Allemand, qui se bagarrait pour cette place encore prenable…face à moi. A quelque 20 minutes à plus de 15 jours du terme, il a ensuite perdu un peu de temps sur moi durant une semaine lorsque j’ai pris des risques avec mon genou gauche et une forme enfin retrouvée mais m’a facilement rattrapé et pris 3h la dernière semaine, lui très en forme, moi soucieux que mon genou lâche si près du but, donc en mettant la pédale douce. Compagnon de route de Markus, ils ont couru bien des étapes ensemble.
17. Christian Fatton, Suisse, moi-même parti pour essayer de finir dans les 10, pour autant que les problèmes m’épargnent un peu plus. J’ai peut-être exagéré certaines fins d’étapes pour faire un bon classement journalier et cela m’a coûté des forces et de la fatigue supplémentaire pas forcément bienvenue mais c’est ce caractère de battant qui m’a permis de tenir le coup quand j’allais mal. Parfois, je me suis repris au jeu de lutter pour une ou plusieurs places pour une bonne fin d’étape, par exemple d’être le premier du groupe de 6h, même si ce n’était pas pour un podium, mais à chaque niveau, les coureurs se battent pour essayer de passer devant et d’améliorer leur classement du jour. C’est le propre du sport et je suis un vrai sportif !
18. Andreas Falk et Matthias Bramstang: Suédois, ces 2 coureurs militaires de carrière sont indissociables l’un de l’autre puisqu’ils ont couru et fini chaque étape ensemble et sont classés forcément avec le même temps. Si un était fatigué ou blessé, l’autre attendait. C’était pour moi une bonne référence de savoir où j’en étais quand j’étais blessé et que je les voyais. Ils étaient régulièrement autour de la 20ème place et je savais alors que mon étape ne serait pas si mauvaise. On s’est bien battu, l’ambiance était compétitive avec eux mais aussi empreinte d’amitié. Chapeau pour leur course en commun, faite d’amitié et de fair-play total !
20. Furuyama Takako, Japonaise, la 1ère femme, 2ème représentante du Japon ! Elle a fait une course régulière, m’indiquait aussi où j’en étais car elle courait régulièrement entre la 18ème et la 30ème place. J’ai fait plusieurs étapes ou bout d’étape en sa compagnie, spécialement en Allemagne. Content pour elle et sa victoire, toujours le sourire et contente, avançant de ses petits pas.
21. Elke Streicher, Allemande, la 2ème femme, 1ère Européenne, Allemande, habituée des ultras. Elle a fait une course intelligente en partant en général chaque jour assez lentement pour remonter dans la journée. Elle a beaucoup couru avec Marcel Heinig son ami. Elke m’a donné une pommade lors de ma première inflammation, lors des derniers 20 kms de la 9ème étape. Cela a peut-être soulagé momentanément la douleur mais n’a pas fait le miracle espéré…
22. Marcel Heinig, Allemand, Champion du monde de déca-triathlon, on peut dire habitué aux longueurs extrêmes. Il m’a impressionné par sa masse musculaire à tirer, gros désavantage pour courir. Marcel et Elke ont souvent été dans mes environs, peu avant ou après moi, ils étaient pour moi un bon baromètre pour situer ma forme et parfois je me suis dit, ok, j’essaie de les suivre ou j’essaie de rester devant…comme plusieurs coureurs situés entre les places 15 à 30.
23. Ching Hui Chen, de Taïwan. Chen a perdu beaucoup de temps en s’arrêtant pour devoir uriner…parfois tous les quarts d’heure. Refroidissement en Scandinavie probablement.
24. Klaus Wanner, Allemand. Quand je pense à lui, je le vois avec ses piercings, bracelets, colliers et crâne rasé. Un gars sympa qui prenait souvent l’allure d’un autre, d’un petit groupe. Il a fait plusieurs étapes avec Andreas et Matthias.
25. Tom Wolter Roessler, Allemand, qui a parcouru la TransEurope avec seulement 2'000 km d’entraînement l’année d’avant. Jeune, il a su profiter d’un départ lent et éviter les blessures, sans se prendre la tête, juste là pour le plaisir de vouloir finir. Son amie l’a accompagné quelques étapes en Italie et en Allemagne. Son père a offert une tournée de bière à Seeg, la première arrivée en Allemagne.
26. Roger Warenghem, Français, qui court avec un produit nouveau introduit dans ses genoux qui souffrent d’arthrose, afin de les lubrifier et par-là même diminuer les douleurs. Régulier tout au long de la course, qu’il a quasiment faite chaque jour avec Alain Lemarchand. Il était la locomotive de leur duo, il a regretté à la fin d’avoir fait une fin d’étape sans Alain car ils n’étaient pas ex-aequo. Il aurait voulu attendre à la seconde près, le temps qui le séparait d’Alain à l’arrivée de la dernière étape, pour être classé à égalité avec Alain.
27. Alain Lemarchand, Français, 1h23 de plus que son copain, à cause des étapes 17 et 21, Alain ayant eu des problèmes et n’ayant suivi Roger. Au début, ils avaient quelques 6 secondes de différence. Ensuite, ils ont couru toujours en paire. A cherché une plume pendant des jours pour en mettre une sur son couvre-chef, il ne devait pas regarder assidûment les bords de route, car j’en ai vu plusieurs fois et je me disais, celle-là il va la voir et la ramasser.
28. Ubel Dijk, Hollandais, c’est grâce à lui que nos oreilles ont pu retrouver le repos après avoir démonté les alarmes incendies de la première nuit en Suède. Régulier, souvent avec Jenny ou dans ses parages, a été épargné par les gros pépins. Discret.
29. Koji Hakamura, Japonais, il a couru avec un gps dans la main toute la course et regardait ses données, ses kms etc…Je ne sais pas vraiment si il mangeait ou buvait aux ravitaillements, car quand j’étais avec lui, il faisait à peine 2 secondes et il était de nouveau loin. Je pense qu’il arrivait à courir avec très peu d’apport alimentaire, mais devait bien faire le plein après la course et le soir au souper. Un mystère. Il courait presque toujours avec un pantalon – survêtement nylon.
30. Russel Secker, Américain, Il ronflait, attention de ne pas être trop près de lui la nuit. Il s’établissait presque toujours au milieu de la salle avec son matelas et ses affaires. Ses socquettes tenaient debout toutes seules, on les a pris en photos. Ses chaussures avaient toutes le bout coupé, probablement qu’il préfère cela à une pointure et demi plus grande pour éviter les cloques. Je ne crois pas qu’il ait connu de problèmes particuliers.
31. Gérard Denis, Français, j’ai couru quelques bouts d’étapes en sa compagnie en Italie et en Allemagne, on s’est raconté nos vies, Gérard a fait plusieurs métiers, se trouve maintenant à la retraite et en connait un bout sur les courses par étapes à travers la France, l’Allemagne. J’avais un bon feeling avec lui et sa femme Nicole. Il ramassait aussi des morilles, ils en ont mangé en omelette et en ont ramené aussi. Nicole sa femme le suivait avec un camping-car, elle était associée au contrôle ou au ravitaillement. Elle m’a parfois pris mes morilles en cours de route pour que je sois quitte de les porter et ça me faisait de la place pour en ramasser d’autres et les mettre dans ma banane vide. Gérard m’a aussi dit qu’il faisait la compét avec certains pour essayer d’être devant. Comme quoi, même un peu derrière, l’esprit compétitif est aussi vivace et est la règle qui prévaut. Il m’a aussi dit avoir versé parfois une petite larme d’épuisement en cours de route, comme d’autre et moi. Il a parfois marché avec des piolets de nordic walking. Je le reconnaissais de loin quand il était devant moi car il avait souvent une casquette ou un bonnet orange.
32. Kazuko Kaihata, Japonaise, 3ème femme, lors de la 24ème étape où j’invente et je chante bien fort ma chanson sous la pluie, Kazuko qui se trouve à 300 m devant moi, se retourne et elle me dira m’avoir entendu. Son fils l’accompagnait comme photographe sur la course. Elle a déjà terminé la 1ère TransEurope de 2003 et traversé la Russie, Sibérie pour rentrer au Japon avec un coureur allemand qui faisait le tour du monde. Poids plume mais un appétit féroce. J’ai parfois été impressionné par la hauteur de son assiette et elle mangeait tout !
33. Christian Marti, Suisse, régulier, n’a pas connu de gros pépins si ce n’est aussi parfois des grosses fatigues. Sa femme Ursula lui a rendu visite plusieurs fois, tout au long de la course. Il se situait souvent au dernier tiers, sans prendre de risques et a bien géré sa course. A Kautokeino, trébuche dans la salle de gym sur les caisses de ravitaillements et s’étale parmi elles. Elles étaient dans son dos et en reculant, il s’est fait surprendre. J’ai parfois fait des bouts avec lui. En Italie, trouve un nœud de Pâques et se le fixe sur la tête pour courir le reste de la 4ème étape, ça a fait rigoler.
34. Bernd Wagner, Allemand, avec lui aussi j’ai couru des bouts d’étapes. Il m’était bien sympathique, je le vois avec son short bleu dans ma tête. Il a fait de belles étapes à partir de l’Allemagne, ayant pris un départ en Italie en se classant parfois parmi les derniers. Resté endormi lors de la 7ème étape à San-Benedetto del Tronto au matin, j’ai bien cru qu’il se ferait éliminé car on l’a rattrapé très attardé. A ce moment, je ne savais pas qu’il avait loupé son départ. Il est parti peu avant 7h et le départ du groupe des plus rapides. Il terminera avant dernier avec un rythme de 6.5 km/h.
35. Yasuo Kanaï, Japonais, expérimenté d’avoir terminé la TransAmerica 2002 et la TE-FR 2003. Il était le doyen de la course, il a bien géré tout le long, les Japonais donnent l’impression de ne pas faire autrement d’effort, avec de petites foulées.
36. Hermann Böhm, Allemand, toujours assez régulier, discret, je ne crois pas qu’il ait connu de gros problèmes.
37. Joachim Hauser, Allemand, il a déjà terminé la TE-FR 2003 et il est victime de sclérose en plaque qui lui enlève une bonne part de la sensibilité aux jambes notamment. Il portait parfois des gants pour se protéger des chutes qui ne manquaient pas d’arriver. J’ai couru la 19ème étape en grande partie avec lui, on était assez souvent ensemble après course ou aux repas. Je lui tire un grand coup de chapeau, il a fait preuve de courage exemplaire et ne se plaignait pas autrement mais a aussi connu des ennuis aux jambes et de gros coups de fatigue.
38. Tsuyoshi Sugawara, Japonais, je dois avouer n’avoir pas de souvenirs particuliers, il se trouvait en arrière du peloton, il a été régulier selon ses statistiques.
39. Klaus Neumann, Allemand, je connais Klaus de l’avoir vu sur d’autres ultras, comme la Badwater par exemple. Sympa, souvent le mot pour rire et aime bien faire le pitre. C’est un diesel, juste une semaine après la TransEurope, il avait déjà une course d’ultra. Il a plusieurs photos ou on le voit faire des grimaces ou des figures comiques avec la nourriture. Régulier du début à la fin, n’a pas connu de problèmes particuliers, il court en fonction de les éviter.
40. Shoji Konoeda, Japonais, j’ai fait sa connaissance en Allemagne sur la 22ème étape. Ensuite, je suis avec lui lors de la 23ème étape quand le lièvre court devant et autour de nous. Son prénom traduit serait Georges en français, d’après ce qu’il m’a dit. Sauf erreur, il a toujours couru avec des collants de course. Régulier, il a aussi couru afin d’éviter les problèmes.
41. Heinz Jäckel, Allemand, Heinz, que j’ai mieux connu en Allemagne pour avoir couru parfois avec lui, me surprenait par ses téléphones qu’il faisait régulièrement en courant, je dirais autour des 8 ou 9 heures du matin. Toujours agréable et de bonne humeur, il court pour des bonnes causes. Sa femme est venue rejoindre la course en Allemagne pour nous accompagner jusqu’au Cap Nord.
42. Heike Pawzik, Allemande, 4ème femme, Heike m’a souvent bien fait rire, elle est rigolote et ne se prend pas au sérieux. Elle gère sa course avec le temps mis à disposition, évitant les blessures, son but étant de finir. Elle m’a parfois dit que j’allais trop vite, ça m’énervait vraiment, car elle me disait ça quand je naviguais en pleine galère en arrière du peloton, soit les jours où je luttais plutôt pour finir, ayant peur du temps limite. Mais elle est agréable et de bonne compagnie. Heike a ramassé un nombre incalculable d’objet en cours de route, boulon, plaques d’autos, ours en peluche et plein d’autres choses dont je ne me souviens plus et n’ayant pas aussi tout vu. Heike est une bête des longues courses, qui a terminé entre autres, 7 fois le Spartathlon. Elle ne va pas spécialement vite mais arrive au but. Une anecdote très particulière pour Heike : parfois, dont justement à Vilhelmina le soir de la 48ème étape, on avait de la viande avec du gras, sauf erreur un rôti ou du jambon. Heike a fait le tour des tables pour récupérer la graisse que certains avaient laissé de côté sur leur assiette. Une grande femme, une grande mangeuse qui à mon avis a perdu aussi pas mal de poids durant la course.
43. Theo Kuijpers, Hollandais, régulier en arrière du peloton, il a géré sa course pour finir et éviter les blessures. Il est certainement le meilleur ronfleur de la course. Il a montré sa pleine puissance la nuit qui a suivi la longue étape de 95 km, nous privant de sommeil durant 1 bonne heure dans la nuit précédant la 53ème étape, avant qu’on arrive de nouveau à dormir.
44. Okuno Tomoko, Japonaise, 5ème femme, Elle courait toujours très habillée, avec plusieurs couches et un linge sur la tête en guise de couvre-chef, en mémoire d’une coureuse amputée. Toujours aux arrières-postes, elle était régulière et sur la limite horaire. Portait du ravitaillement dans des sachets plastiques pour manger en route, car les postes sont plus éloignés en minutes quand on avance aux alentours des 6 km/h. Je l’ai vu faire sa lessive parfois à 23h quand je me relevais pour aller aux wc, les soirs de longues étapes ou elle arrivait à 20h ou plus tard. Elle a été très souvent au-delà des 10 heures de course, souvent au-delà des 12 h et a finis 3 fois en plus de 15h, pour arriver entre 21h30 et 21h51 ! Je dois dire que je ne l’ai jamais vue découragée, malgré qu’elle ait parfois dépassé le temps limite. Elle avait souvent le sourire. Son assiette lui était souvent mise de côté par Inge, la femme d’Ingo et elle mangeait je pense alors froid ? Un grand coup de chapeau pour cette spécialiste des efforts de très longues haleines.
45. Saeko Kishimoto, Japonaise, 6ème femme, petite femme toujours aussi de bonne humeur, habituée aux efforts solitaires pour avoir fait quelques courses par étapes en organisation privée, seule, comme 2880km en 54 jours. Toujours en arrière-poste, souvent en compagnie d’Okuno. Son courage a aussi été exemplaire, elle n’avait pas les moyens de se blesser, sinon elle n’aurait plus été en mesure de tenir le rythme, puisqu’elle courait déjà avec le tempo limite. A la fin, est plusieurs jours en dessous, mais avec régularité, elle a pu rester en course et fêter d’être finisher.
Bravo ! Les derniers sont je pense ceux qui ont eu le plus de courage, pour avoir passé plus de la moitié des 24h d’un jour sur la route. Et ceci, sans qu’on les voie se plaindre autrement.
Les coureurs d’étapes et autres participants malheureux victimes d’abandon :
Julia Alter, Allemande, coureuse d’étape. Mon amie qui a couru 3 étapes avant de courir au début mai les championnats du monde des 24h à Bergame, 219.293 km et une super 5ème place pour une course rendue difficile par la chaleur et une blessure au releveur d’une jambe. Ensuite elle a récupéré un peu et a couru une étape sur 2 depuis la 26ème étape. Les autres jours, elle aidait aux ravitaillements. Elle m’a aidé dans mes tâches d’après-course, lessive, commission, massage, installation de nos couchettes etc… Elle m’a soutenu lors de mes étapes difficiles, en restant avec moi. Il est des fois où elle me disait de ne pas l’attendre car elle souffrait aussi de son releveur, et ceci jusqu’à la fin de la TransEurope. Merci infiniment pour ton aide, Julia.
Jean-Bernard Jaouen, Français, coureur d’étapes, qui courra jusqu’à la 21ème étape y comprise. A cette arrivée, nous sommes arrivés ex-aequo avec Roger Warenghem et Alain Lemarchand, c’est moi qui fait l’effort pour revenir au sprint, mais je serai classé avec eux. J’ai voulu me faire plaisir et essayer de les avoir par surprise sur la ligne. Jean-Bernard Jaouen organise la Trans-Gaule et connait bien les courses par étapes. Il prenait des photos et n’était pas stressé par le classement. Mine de rien, en me questionnant un jour que nous courions ensemble, il en a fait un article qui fait partie d’un article de Run in Live Vo2 magazine.
Hiroko Okyiama, Japonaise, abandon 58ème étape, 1ère femme jusque là, faisant preuve d’une très grande combativité, certainement trop, se battant aussi pour le classement journalier avec les hommes. Des petits pas, très rapides pour cette petite coureuse par la taille mais qui a un impressionnant palmarès, mais le 2ème échec sur une TransEurope, alors qu’elle menait déjà en 2003 avant de devoir jeter l’éponge. On dit jamais 2 sans 3, gageons que la prochaine fois elle gagnera. Ses jambes lui causaient de grosses douleurs, ses nerfs étant comme à vif et la faisant souffrir à chaque pas. Même blessée, elle essayait parfois de partir assez vite. C’est une compétitrice et une battante extrême, peut-être aurait-elle dû être plus prudente.
Jörg Koenig, Allemand, abandon 57ème étape, toujours placé vers la fin du peloton, il gérait pour ne pas se blesser et assurer. Chose qu’il a magnifiquement fait pour les 64 étapes…hormis une trentaine de kilomètres qui lui manquent : Jörg s’est senti mal lors de l’étape et Jan Straub l’infirmier de premier secours découvre 220 sur 160 de pression artérielle. Il est en danger, il arrête et repartira pour les dernières étapes le lendemain. On peut lui donner qu’il a réussi sa TransEurope…Jörg dit avoir eu un accès de stress dû à une peur de voir des animaux, semble-t-il.
Fabrice Viaud, Français, abandon 55ème étape, il a couru régulièrement et était un bon indice pour moi quand je courais entre les places 16 à 30, car je le voyais au moins un moment et je savais faire une assez bonne étape si j’étais blessé, en sa compagnie. Nous finissons ensemble lors de la 14ème étape à la 22ème place. En Allemagne et en Suède, on s’est parfois battu sur les fins d’étapes, Fabrice étant aussi un bon exemple de lutteur. Il connait ensuite une grosse fatigue qui dure une dizaine de jours. Son doigt enfle à l’arrivée de la 54ème étape lui sera fatal. Le lendemain, sa main est enfle et il le conduise à l’hôpital avec une septicémie diagnostiquée ! Opération d’urgence et traitement par antibiotiques en intraveineuse, puis il subit encore une 2ème opération. Son système immunitaire était trop affaibli. Fabrice est pré-inscrit pour la TransEurope 2012. Je me réjouis de le revoir à cette occasion, pour autant que l’on puisse tous avoir congé. Fabrice a un style bien particulier quand il court. Ayant été plusieurs fois derrière lui, je me disais il est fatigué, je vais le rattraper, mais il en était rien, c’est son style de courir penché, de faire des petits pas alors qu’il est grand et de tordre un peu les épaules.
Mike Friedl, Allemand, abandon 55ème étape, vivant et courant pour la Turquie, j’ai couru plusieurs bouts d’étape avec lui, déjà en Allemagne quand je terminais dans le premier tiers du classement. Il a commencé à souffrir en Suède, a fini plusieurs fois vers la fin, a fait preuve d’un bon courage avant de devoir jeter l’éponge. Mike était aussi bien sympathique et est resté pour aider au ravitaillement. Il semblait un peu éteint d’une certaine flamme après son abandon. Bien compréhensible.
Jenny De Groot, Hollandaise, abandon 49ème étape, j’ai couru plusieurs tronçons d’étapes en Suède quand je me situais au milieu de classement. C’est elle qui nous suit, Julia et moi, quand je trouve ma première morille que je prends en photo avec mon natel et elle s’est bien demandée ce que j’avais avec mes cris. Elle était régulière dans l’effort, mais souffrait depuis plusieurs jours quand finalement les médecins ont diagnostiqué une fracture de fatigue au bassin. Lors de la 1ère IRM pour essayer de savoir ce qui la faisait souffrir, ils n’ont encore rien vu et elle a encore couru. Son amie, qui l’accompagnait à vélo avec la femme de Cor, n’a pas pu non-plus atteindre son but du Cap Nord à vélo. Elles sont rentrées plus vite à la maison.
Cor Westhuis, Hollandais, abandon 39ème étape, il commence très prudemment puis s’améliore au fil des étapes pour finir parfois autour des 10ème. Il avait mal à une jambe et cela s’avérera foudroyant, fracture de fatigue. Je le dépasse le jour où il connait son gros problème, lors de l’arrivée à Hasslerör le 36ème jour, étant à la chasse d’une bonne place, mais il tiendra encore 3 jours en souffrant. Sa femme faisait le parcours à vélo électrique depuis Bari. Elle n’atteindra pas non-plus le Cap Nord, car après plusieurs jours d’arrêt pour récupérer, ils rentreront à la maison avant la fin de la TE-FR.
Shigeru Mitsuhashi, Japonais, abandon 38ème étape, que l’on a bien vite surnommé ToussTouss. Il souffre d’un problème aux poumons et tousse sans arrêt à tel point qu’il dormira toujours soit dans les douches ou dans un corridor ou dans un local annexe quand il y en a. Il a tenu longtemps malgré son problème, bravo. Il restera jusqu’au Cap Nord en recourant aussi de temps en temps.
Ria Buiten, Hollandaise, abandon 33ème étape, malheureusement pour Ria, qui finit la 32ème étape, elle se fait conduire à l’hôpital pour une hémorragie interne. Elle était déjà très fatiguée depuis plusieurs jours. Ria est une battante, très ou trop généreuse dans l’effort. Après une période de récupération, elle recourra des étapes pour atteindre le Cap Nord. Le jour où nous sommes à Bad Segeberg, où elle ne repartira pas, il y a un fan-club pour elle à l’arrivée avec un grand fanion à son effigie.
Theo Huhnholt, Allemand, abandon 28ème étape, il choisit de ne pas partir le matin de la 28ème étape. Je suis au wc quand j’entends quelqu’un vomir et jurer. Alors qu’il tire la chasse d’eau et sort des toilettes, je me dit que je vais voir qui c’est au lavabo, puisque je tire l’eau et sort juste après lui. Mais personne au lavabo, il ne se lave pas les mains…mais j’apprends ensuite que c’est lui qui vomissait. Il ne veut pas tenter le coup comme moi lors de la 26ème étape, bien que plusieurs lui disent que c’est possible, il n’y a qu’à serrer les dents et prendre son temps comme Fatton !!!
Hans Damm, Allemand, abandon 28ème étape, déjà assez maigre au départ, il était à la limite inférieure du taux de graisse et continuait à perdre du poids et aurait pu se mettre en danger. Il finit juste devant moi le 27ème jour et choisit de ne pas repartir le matin lors de la 28ème étape.
Jürgen Zuth, Allemand, abandon 23ème étape, il n’avait pas de problème particulier sinon qu’il en a eu marre. Problème de motivation.
Martina Hausmann, Allemande, abandon 23ème étape, après une période de récupération suite à son abandon, elle reprend la course mais sautera parfois des étapes, dont les plus longues. Rainer lui réservait souvent sa place dans la halle, ils viennent de la même ville et du même club sauf erreur.
Yasumasa Namikoshi, Japonais, abandon 22ème étape, il est resté et a couru jusqu’à la fin, vraisemblablement en sautant certaines étapes. Il courait avec les jambes en tonneaux et ses chaussures étaient usées en biais, avec 2 cm de différences entre l’extérieur de la semelle plus basse que l’intérieur. Il a réparé ses chaussures au long de la course avec du shoe mend ou des bouts de pneus trouvés le long de la route.
Christophe Midelet, Français, abandon 17ème étape, en fait, il ne prend pas le départ, arrivé exténué le soir avant. Il est resté jusqu’au Cap Nord, en recourant ensuite toutes les étapes jusqu’à la fin, après une période de récupération. Il faut aussi de la volonté de faire toutes les étapes quand l’enjeu est cassé suite à un abandon. Bravo Christophe et merci pour tes encouragements. J’ai parfois fait les débuts d’étape en sa compagnie, jusqu’au moment où il mangeait son sandwich, traditionnel ravitaillement qu’il emmenait avec lui.
Sigrid Eichner, Allemande, abandon 15ème étape, Sigrid courra jusqu’au Cap Nord, en s’octroyant des jours de repos ou fera des demi-étapes.
Kenji Hara, Japonais, abandon 15ème étape,
Kazuhiko Horiguchi, Japonais, abandon 13ème étape, le dernier assez vite. C’est en le rattrapant à 6 km de l’arrivée de la 10ème étape qu’il m’évite d’être dernier. Quand je l’ai su devant moi, je savais être en danger, car il fermait normalement la marche, toujours avec son rythme à la limite. Il reviendra pour voir l’arrivée au Cap Nord.
Jean-Hervé Duchesnes, Français, abandon 10ème étape, sa femme et ses enfants l’accompagnaient. C’est le moral qui a lâché, mais sûrement victime d’efforts trop conséquents dû à une vitesse un peu trop élevée.
Theo Cloosterman, Hollandais, abandon 9ème étape, il a recommencé à courir avec le passage des alpes, sa femme était une ravitailleuse. S’il ne courait pas un jour, il aidait au ravitaillement. Ils ont été par 2 fois nos colocataires dans les bungalows du sud de l’Italie.
Ahn Byeung Sik, Sud-Coréen, abandon 7ème étape, sympathique coureur qui filmait en courant. Son amie June restera jusqu’à la fin comme photographe. Il avait prédit que j’abandonnerais lors de la 10ème ou lors des prochaines étapes car j’ai eu la même blessure que lui. Il a couru ensuite de nouveau de temps en temps mais a dû quitter la course à la fin de l’Allemagne, ne répondant plus aux critères du règlement.
Richard Hofbauer, Allemand, abandon 7ème étape
Jürgen Wetzel, Allemand. abandon 6ème étape
Peter et Gabi Gründling, Allemands, des amis qui ont passé une semaine à courir et à ravitailler, Peter souffrant un peu d’un refroidissement. C’est grâce à Peter que je me suis inscrit, car lors d’un entraînement à une allure de sénateur en groupe, autour de l’aéroport de Frankfurt en février 2008, où l’on attendait les derniers à intervalles réguliers, j’ai dit que je me sentais capable de courir sans interruption à ce rythme, qui était de l’ordre d’un petit 9km/h. Peter m’a pris au mot et il m’a parlé de la TransEurope. Il restait un mois pour m’inscrire, j’étais sur une liste d’attente en 13ème position avant que Ingo décide de prendre tout le monde. Alors Merci Peter, car même si parfois j’ai un peu juré…ce fut une expérience fantastique que j’aimerais bien récidiver.
Il y a eu d’autres coureurs d’étapes, qui ont fait une ou deux étapes ou un peu plus mais je n’ai pas leurs noms et ils m’excuseront de ne pas les mentionner.
L’équipe dirigeante et ses accompagnants :
Ingo Schulze, ultra-coureur, organisateur en chef, étonnamment toujours calme et de bonne humeur, a parfois des mots ou des expressions croustillantes. Voir en début de dossier.
Inge Schulze, la femme de Ingo, qui aidera à l’intendance et fera un travail de surveillance comme elle sauvera aussi à manger pour les derniers en leur préparant des assiettes et en les mettant de côté pour leurs arrivées tardives lors des grandes étapes.
Joachim Barthelmann, le responsable du parcours et colleur d’étiquettes, fêtera son 60ème anniversaire durant la course.
Helmut Schieke, chef du ravitaillement, ancien coureur d’ultra de très haut niveau, connait la chanson de la course…toujours sympa et de bonne humeur, caractérisé par son bus VW vert.
Sebastian Bentele, informaticien, mais ne sera pas avec nous lors de la TE-FR.
Jürgen Klemenz, photographe, aide au chronométrage, à l’intendance et au chargement du camion. Il me fournira de belles photos.
Kuni Schmitz, le chronométreur et conducteur de camion de la TE-FR. Des heures assis à nous voir arriver et nous encourager à l’arrivée ou nous féliciter d’un regard.
Robert Schwarz, aide pour des travaux de toutes sortes, mais pas au ravitaillement.
Brigitte Barthelmann, épouse de Jochim le baliseur, ravitailleuse.
Angelica Ngamkam, amie de René Strosny, traductrice et photographe, elle soutiendra René et fera de belles photos qu’elle nous donnera. Elle m’a aidé en me donnant une fois un survêtement, en m’encourageant alors à la peine…merci Angelica.
Karl-Heinz Neff, Sponsoring, Comptabilité, Droit, Presse, le co-organisateur qui quitte le bateau en cours de route.
L’équipe médicale pour la recherche et la permanence de premier secours
Uwe Schütz, le médecin et responsable de l’étude de l’impact de l’ultra sur le corps humain. Il croyait en moi, malgré mes problèmes, après qu’il ait vu que je tenais le coup et n’abandonnait pas après mes grosses blessures de l’Italie. Il a dit de moi que la souffrance n’avait pas d’emprise sur ma volonté.
Christian Bilich, le médecin adjoint, lui-aussi était sûr que j’allais terminer. Il trouvait aussi que les douleurs n’influençait en rien ma volonté, en tout cas pas négativement mais peut-être en la renforçant. Merci pour vos paroles, ça m’a parfois fait du bien et aidé aussi à crocher davantage, moi, je n’étais pas sûr du tout de pouvoir finir.
Martin Ehrhardt, le troisième médecin ou aspirant médecin, qui venait déjà à 4 heures du matin nous peser et faire ses prises de notes, ses contrôles. Il n’a pas voulu que je l’aide à ramasser les gobelets d’urine que j’avais fait tomber.
Heike Wiedelbach, l’aide à l’IRM, derrière son écran et qui nous installait sur le chariot. Elle nous offrait à boire et à manger pour nous récompenser. Elle s’est cassée la cheville. Elle avait toujours un mot gentil pour moi. Très sympa.
Jan Straub, l’infirmier qui soignait nos petits bobos, nous distribuait la glace pour nos inflammations l’après-midi, qui attendait avec son bus le long de la route et faisait des va-et-vient pour s’assurer que personne n’avait de problème médical. Il n’avait rien à voir avec l’équipe médicale, mais faisait partie de l’équipe de la TransEurope.
Les ravitailleurs :
Julia Alter, ma ravitailleuse préférée pour les jours où elle ne courait pas avec moi. Elle faisait équipe avec Dietrich ou Veronica. Ses bisous me dopaient bien plus que les gaufrettes, tucs ou coca-cola, que n’importe qui aurait pu me donner ! Vous l’aurez compris, c’est mon amie.
Véronica Möller, sœur de Jochim Barthelmann, ravitailleuse souvent seule lorsque Julia ne ravitaille pas. Elle aura aussi du courage les jours de tempêtes, avec sa petite voiture et les ravitaillements posés sur le hayon arrière et dans le coffre de son auto pour les mettre à l’abri.
Ulrich Schulte et sa fille et son fils, le ravitailleur du dernier ravitaillement, celui qui entendra aussi plusieurs fois quelques confidences, il a une oreille attentive, c’est lui qui nous offre un petit quelque chose pour fêter les 1000 et 2000 km. Le soir, prendra une fois ou l’autre sa guitare et nous chantera des chansons, en compagnie de sa fille, qui est là en Allemagne, ainsi que son fils, pour quelques jours.
Thomas Dornburg et Ilona Sock, et Samuel leur fils de 4 ans ?, ravitailleurs qui nous servent un bouillon chaud à leur stand, Thomas cuisine à l’arrivée pour 2 ou 3 euros l’assiette. Ilona est une champignonneuse de la Forêt-Noire mais ne connait pas autrement les morilles, en tout cas n’a pas ramassé la belle cueillette que je leur ai dévoilée, il aurait fallu une corbeille pour tout prendre !
Annemieke Cloosterman, ravitailleuse et épouse de Theo le coureur.
Marianne Albert, ravitailleuse avec Brigitte Barthelmann, me préparait souvent mon joghurt avec une cuillère dedans quand elle me voyait arriver. Elle m’a fait gagner quelques secondes précieuses et surtout éviter le stress de chercher mes affaires au poste de ravitaillement.
Ramona Hauser, masseuse de la TE-FR, ravitailleuse du premier poste, elle n’avait que des boissons et se rendait ensuite à l’arrivée pour se reposer et préparer sa table de massage. La masseuse de la TransEurope, qui nous pose des tapes, nous donne des pastilles homéopathiques, etc…femme de Joachim Hauser le coureur. Elle massait jusqu’à 21h le soir avec une petite pause pour souper. Elle m’a parfois dénoué des muscles bien durs.
Nicole Denis, épouse de Gérard Denis le coureur, au ravitaillement, au contrôle, elle me prêtera 2 fois les piolets de nordic walking pour m’aider. Elle cuisinait les morilles que Gérard trouvait et prenait soin des miennes parfois le long du parcours. Sympathique et très serviable.
Dietrich Schiemann, ravitailleur qui fait équipe avec Julia au début de la TransEurope, sympa, ça faisait plaisir d’atteindre son poste, souvent un mot pour rire.
Helmut Rosieka, ravitailleur et coureur d’étapes aussi. Il m’a vu plusieurs fois dans de drôles d’état car il avait un des derniers postes de ravitaillement. Une fois je vomis à son poste entre 3 buissons qui me servent aussi de wc, une fois il me donne des joghurts alors que rien d’autre ne passe mais que j’ai faim. Quand il courait, il partait assez vite et faiblissait ensuite.
Mme Jäckel, épouse de Heinz le coureur, a suivi la course depuis la Suède, a fait des visites déjà en Allemagne sauf erreur. Elle a aidé au ravitaillement.
Je me souviens d’une phrase à mon intention, dite lors de la tempête du dernier jour : Du bist so süss wenn du lachst ! Très sympathique aussi, on avait un bon feeling et elle parlait un excellent allemand. Je crois qu’elle m’appréciait bien et m’a souvent encouragé à être prudent quand elle me voyait un peu trop compétitif !
Autres aides et accompagnants, photographes :
Manfred Altenburg, caméraman, il a fait 3 films sur la TransEurope en montrant surtout ses côtés culturels et annexes à la course.
Walter Schittenhelm, aide au chronométrage, aux travaux de toutes sortes, au chargement du camion mais pas au ravitaillement.
Anneke Kuiper, amie de Jenny de Groot, qui suit et fait des contrôles à vélo et
Harmien Westhuis, épouse de Cor, qui suit et fait des contrôles à vélo
Shiro Kaihata, le fils de Kazuko Kaihata, la 3ème femme. Il fera des photos et aidera aussi au chargement du camion et autres services.
Hyunseek Ryn, dite June, Sud-Coréenne et amie de Ahn. Photographe, toujours de très bonne humeur, très sympathique et discutant beaucoup avec les coureurs, les encourageant. Apporte une touche de fraîcheur par sa bonne humeur et son sourire.
Alexandra Wagen et Eliane, la femme et la fille de Martin le coureur. Elles le soutiennent. Les parents d’Alexandra suivront aussi la course, son père cherchera en vain des morilles et on a discuté champignon quelque fois.
Michele Antinori, traducteur en Italie, bilingue italien-allemand, il nous quittera à Schlanders, sympathique. Il aide pour toutes sortes de choses pour faciliter la traduction et la compréhension.
Santina Rigione, traductrice, bilingue italien-allemand, souriante et sympathique mais usant parfois de sa grosse voix, elle aide pour toutes sortes de choses pour faciliter la traduction et la compréhension.
Il est possible que j’oublie des personnes qui aient été là pendant la TransEurope, car plusieurs personnes n’ont été là que quelques jours. J’espère ne pas oublier des personnes qui ont été là du début à la fin et qui ont eu des fonctions d’aide diverses.
Enfin j’aimerais souligner encore la présence de :
Didier Fatton, mon frère cadet, qui a passé environ 24h à la TransEurope, me faisant le plaisir de me rendre visite à mon insu et à ma grande surprise. Il a filmé sous forme d’interview ma course de la 21ème étape, l’arrivée et la vie qui en suit, le souper, le déjeuner et le départ du lendemain. Son film de 28 minutes a déjà été bien apprécié des personnes qui sont venues à mes conférences. Merci Didier, tu es aussi un de mes fidèles supporters et mon caméraman attitré.
Annexes
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