Juracime

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Pour être sûr d'être du départ,
quand la neige encombrait les trottoirs,
il a fallu s'inscrire, réserver ses nuitées,
pour éviter d'être du surnombre pleurard
des inscriptions limitées à la viabilité
de la Juracime entraînée à l'amitié !

Quand les premières flaques faisaient miroir,
de boue tu évitais de devenir noir,
alors tu slalomais, sautais encore bien frais,
entre ces balises œuvrées des nuages épais
dont tu partais à l'assaut le souffle amplissime,
le cœur à l'ouvrage d'avaler sa première cime !

Quand à l'aube du second jour
tu découvres toujours le ciel si bas qui sue,
que pâturages et chemins en marais se sont perdus,
tu sais que dans la lutte à te tirer la bourre,
tu devras vaincre la concurrente "Nature"
qui t'éclabousse des pieds à la figure !

Toi qui aime t'envoyer en l'air,
c'est celui du Chasseral qui est venu à toi,
bien frais pour te dire - "hâte-toi !"
tes fidèles supporters prenant froid,
les orteils pataugeant dans la vase des taupinières
et dans le jus de racines tisanières !

Tu te lèves au dernier jour fourbu,
mais sous le soleil mis à nu,
tu flânes à te baigner de ses rayons,
ou tu turbines à plein régime
te prenant pour un champion
de la Juracime que ta joie sublime !

Puis dans la grande salle de l'amitié,
c'est le relais entre bravos et coureurs appelés.
Enumération et appellation contrôlée, en clameurs,
réchauffent les mains et le cœur s'ébrouant de bonheur.
C'est la course à qui partira le dernier,
le marathon des anecdotes silloné d'arrache-pied !

Petit à petit la salle se dépelotonne,
chacun prenant son sac chargé d'une tonne:
habits scellés de souvenirs marneux,
tant d'adresses et de noms qu'il en pleut !
L'Adieu qui se répète de çi de là est une maxime…,
que d'empreintes laissées par cette Juracime !

dossard 28, Christian Fatton, Noiraigue, le 28.5.1999



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