La Trans-Oasis

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Djerba la douce qui nous sublime,
humes ses parfums dès le lever du soleil !
L'été pour nous hivernard est à l'éveil.
Les sens en extase l'aventure s'anime :
Surprise !? Une pluie de deux ans se libère,
le ciel si avare, mouille que la poussière.

Enfin le premier départ, Khalfallah,
perdu au niveau de nulle part,
on scrute les autres du regard.
On s'interroge, que fais-je donc par là ?
Avec des fourmis dans les jambes, que diable,
des téméraires s'envolent pour Essmar.
Mais cette oasis se fait désirable,
il faut apprendre à courir dans le sable.

Bien réel, le puit de la palmeraie,
le cobra a cru y trouver de l'eau,
eau qui devait être lyophylisée
qu'imitent ces corps nus déjà rougeauds.
Le peloton, arrivé, se repose
déployé; ses gens perdant leur farouche
les premières amitiés, juste écloses,
couvent déjà leur stratégie de course.

De jeep en hôtel les sourires nous accueillent.
Nos yeux butinent sur les couleurs des plats,
leurs gourmets retapent les plus "raplapla".
L'assistance se dévoue bien à l'écoute,
sa gentillesse ne fait pas fausse route :
De bien-être on plane comme une feuille !

Au fil des jours les étapes nous étonnent,
toujours plus belles que les précédentes.
L'on arpente dans notre effort, aphone,
cailloux et sable des pistes ou sentes,
seul ou en groupe, de oued en bled.
On sue notre rêve séchant sous cette tiède,
le vent chaud du désert nous assoiffant.
Chaque jour on en redemande pourtant.
Désert perdu clairsemé de villages...
Y vivre ? Mystère qui fait croire aux mirages !
L'aride paysage nous imbibe d'images :
palmiers ébouriffés verts poussiéreux,
tente berbère hôtesse de l'ombre précieuse,
Fort Sabria noyé des blondes dunes,
l'édile de Sophie Marceau crie fortune
où il palpe dans l'air sa moue de brune.

Fou du nuage flou qu'on soit que sueur :
nuage, on arrose le sol de bonheur !
C'est tout simplement la Trans-Oasis,
y participer est un vrai délice !
Ou quand bonheur simple devient l'artifice !

 

Christian Fatton, dossard 105
CH-Noiraigue, mars-avril 2001



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