Pensées spartiates

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Courir d'Athènes à Sparte ?
Vivement que l'on parte,
l'attente du départ se fait longue
et d'y trop penser je me ronge.

Comment courir, m'économiser,
comment boire, quand me reposer,
comment - avec quoi me ravitailler
pour m'éviter de délirer ?

Rester éveillé aux signaux du corps
afin qu'à chaque nouvelle foulée,
la suivante se renouvelle encore
maîtrisant, s'adaptant à la douleur née.

Ne pas s'emballer dans la vitesse
le cadeau s'apparenterait à détresse,
me défouler en équilibre d'oxygène
du premier pas insouciant et volatile,
au dernier pas soucieux du tendon d'Achille,
de même allonge, les cadencer, homogène.

550 par mois durant la préparation,
les kilomètres n'ont été que goûté !
Bientôt il va falloir les bouffer,
les 246 d'un trait sans indigestion !

J'en ai rêver de ces 246 kils !
Seront-ils trop nombreux pour ma bile ?
Mon estomac pourra-t'il les digérer ?
L'arrivée seule dira: "veuillez les agréer !"
Au long de la route surchauffée,
je verrai les fleurs du bouquet vainqueur

Au long de la nuit lunétoilée,
je vivrai mon corps jusqu'au coeur
Chaque fleur chaque fibre me fera avancer
pour toucher à Sparte ma victoire: l'Arrivée

 

Christian Fatton
Noiraigue, le 18 septembre 2002



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