Odeurs…de sainteté (sur hauteurs des sentiers !)
Vagabonder à travers prés
dans l'odeur du fumier
où la paille aux basques se colle pralinée
comme son âcre fumet, au nez.
Vagabonder au long du ruisseau
et pester sur le musc du blaireau
mais s'humecter de la fraîcheur de l'eau.
Vagabonder dans les sous-bois
et humant l'humus et la poix
rester sans voix face aux fesses du putois
Vagabonder sur les rives du lac
où de vagues parfums lacustres narguent
qui se diluent dans le brouillard opaque
comme dans l'horizon les barques.
Vagabonder en nature dans les odeurs
vague bonté de ses hôtes qui fleurent
d'exquis parfums ou de lourdes senteurs
que l'esprit suit, les lieux devenant conteurs.
Odeurs plus voluptueuses que les gaz roulant des rues.
Si à vent contraire on surprend les bêtes,
aussi imprégné soit-on des lieux parcourus,
jamais on ne leur tient tête.
Car dans l'odeur de l'animal-coureur que nous sommes,
les bêtes flairent en nous toujours l'homme.
Courir bestialement mais rester humain en mémorandum.
Petit pense-bête pour qui fair-play est un pensum !
Noiraigue, le 27 décembre 1999
Christian Fatton