Pensées d’avant TransEurope-FootRace, 4500 km de Bari au Cap Nord en courant

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La route sera longue, longue et longue
Trop longue pour la faire avec mes tongues.

Neuf semaines de course et de vacances
Y en a qui pense il est atteint de démence.

Il me faut quatre à six paires de chaussures
Flambant neuves elles me donnent fière allure.

Qu’importe l’allure pour épingler chaque étape
Les finir l’une après l‘autre, le reste je m’en tape.

Les semelles nourriront la route et mon rêve
Celui de tendre au mouvement perpétuel sans grève.

Pas après pas, borne après borne, jour après jour un but
Le Nord, le Cap Nord, mon unique azimut.

Jusque là se laver, manger, dormir, courir et courir
Quatre verbes qui espèrent ne pas voir mes forces se tarir.

Le long du long chemin pas trop souffrir à se sentir vivre
Avancer, sans trop penser, un brin animal la tête libre.

Mais humer l’air, laisser ma trace par terre
En silence ou en râlant souffrir peut-être à bien plaire.

Du soleil de Bari aux effluves glacées du Cap Nord
Monotone, répétitif, les muscles mordus par l’effort.

Poncer les plaines, les Alpes, les étendues nordiques
De pas traînant de découvertes en ampoules héroïques.

Soixante-huit forçats inconscients à l’assaut de la TransEurope
Un but, nourri d’une volonté qui ne compte pas pour des clopes.

Ma volonté d‘arriver au Cap Nord doit dépasser ma raison
Et mon esprit sera alors bien en place dans sa maison.

 

Noiraigue, le 31 mars et 6 avril 2009
Christian Fatton, Laufbär, dossard 63



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