Ultr'Ardèche 2019

18-19 mai 2019, Ultr'Ardèche de 222 km et 4500 m de dénivelé

Week-end chargé en Ardèche avec un départ à 6h du matin samedi pour une boucle de 222 km avec 4500 m de dénivelé, tracé dans le nord du département. (presque 4700 m à mon gps pour le dénivelé)

Julia Fatton gagne chez les femmes en 30h12.39 secondes, 8ème ex-aequo au scratch H/F. (elle a attendu peu avant l'arrivée le coureur qui l'a suivait (l'ami Jean-Louis Vidal) car ils avaient couru longtemps ensemble)

Je termine 18ème scratch, 17eme homme, 2è de ma catégorie (le 1er finit avec Julia) en 32h29.36

A noter qu'un coureur, Gérard Denis qui a 75 ans, avec le dossard 00 ne rentre pas dans le classement, il a fait le parcours en trottinette. Chapeau à lui tout de même. Il était en 2009, à 65 ans finisher de la TransEurope-FootRace au Cap Nord.

Enormément d'abandon pour raison de course dure, rendue encore plus dure avec des conditions météorologiques difficiles avec la pluie, le froid, l'impression d'être toujours mouillé et avec le vent frais sur les hauts (à 1400 m d'altitude), c'était un peu la valse pour enlever et remettre, ou ouvrir et refermer la veste de pluie.

J'ai fait un détour de 3.4 km, car peu après le contrôle - ravitaillement no 20 à 117 km, à 21h40, donc de nuit et farfouillant dans mon sac, je n'ai pas vu une marque au sol qui nous faisait tourner à gauche et j'ai continué jusqu'à un cul-de-sac 1.7 km et 180 m de dénivelé plus haut qui donnait sur la forêt. Heureusement, j'avais à ce moment de l'énergie et j'avais couru toute cette montée, mais j'ai bien perdu 25 minutes. Le pire, c'est qu'une auto me dépasse alors que je suis au début de cette montée et qu'elle me recroise alors que j'en suis environ à la moitié et elle s'arrête pour me croiser, la route étant étroite à voie unique. Je suis persuadé que c'était une voiture de suiveurs et les 2 personnes à l'intérieur ne m'ont pas averti que ce n'était pas le tracé, que cela ne menait nulle part.

Au départ à 6 h du matin, je me sentais bien et j'avais bien commencé la course et me trouvais aux alentours de la 15ème place sur les 30 premiers kilomètres, jusqu'au poste 2. A partir de là, mon pied gauche et la malléole me sont devenus toujours plus douloureux au point de boîter passablement et me faire drastiquement ralentir pour me retrouver au poste du 57ème km autour de la 60ème place. Mon rythme n'était plus qu'à 6-7 km/h. J'ai pensé que c'était peut-être ma chaussette de compression qui me serrait un peu trop, pourtant je les avais mises une semaine avant pour les essayer à nouveau, elles ne sont pas neuves et n'avais pas eu de problème. Je voulais les couper. Des bénévoles me prêtent une paire de socquettes. Merci Brigitte et Philippe.

La pression a diminué, je pouvais courir presque normalement après quelques kilomètres, une fois que le pied s'était décompressé. Mais à la moindre descente, le mal revenait et sur une descente de 1000 m de dénivelé et quelques 15 km, j'avais à nouveau très mal et n'avançais guère plus vite que des marcheurs... Finalement, au km 117, au poste 12, j'avais une paire de socquettes très large qui ont mis fin à mes problèmes. Stressé de changer de chaussette gauche, si peu souple et quémandant un peu d'aide, j'en oublie mes piles pour ma lampe et je finirai la nuit, juste de juste, ma frontale n'éclairant quasiment plus rien. Julia a plus de 3h10 d'avance sur moi autour du 140 ème kilomètre. Je vais retrancher une heure jusqu'à l'arrivée mais dans ces 3h, il y a aussi mon erreur de parcours qui me coûte du temps.

Je cours de longs tronçons en compagnie d'un coureur depuis le km 120 environ. Nous sommes vraiment ensemble pour 35 à 40 km jusqu'au 207ème. Avant, on se rattrape à tour de rôle, selon aussi le temps passé ou non aux ravitaillements. Lorsque les problèmes sont plus présents comme pour moi avec mon orthopédie, je gère un peu moins bien et prends parfois quelques minutes de plus sur les ravitaillements, m'asseyant même parfois 3-5 minutes pour une soupe, du café et manger un peu. La concentration se relâche un peu trop.

Si je lâche mon compagnon de route à la fin pour lui prendre plus de vingt minutes sur les derniers 15 km, c'est qu'on nous informe qu'une personne revient et n'est pas loin derrière. Ne m'avouant jamais vaincu sans essayer de me battre, je force jusqu'à l'arrivée courant à nouveau les montées. L'information était erronée... mais cela a diminué mon débours et je finis fort, comme j'aime le faire.Selon les temps du CP 3 situé à une 60taine de km de l'arrivée et au temps final, je réalise le 6ème meilleur temps. Cela me réconforte un petit peu de savoir que j'avais une forme pas si mauvaise, mais voilà, je dois faire avec mon corps qui connait de plus en plus souvent quelques problèmes orthopédiques et je suis bien obligé d'accepter ça si je veux concourir. Course difficile rendue plus dure en raison des conditions météos. Mais ça a passé et au final j'étais content d'être autant remonté au classement, car je me voyais plus proche de l'abandon ou de la mise hors course pour délai pas tenu avec les problèmes du pied-malléole-cheville gauche. En boitant, j'avais ensuite des douleurs assez aigues dans le genou droit sous la rotule et le dos m'électrifiait aussi dans les vertèbres dorsales avec des torsions involontaires. Je me voyais mettre un terme à mes courses d'ultra de plus de 100 km avec ces douleurs généralisées. Mais comme tout coureur d'ultra qui se respecte... ces idées passent assez vite. Est-ce un bien ou un mal?